18 ARS ont répondu à l'appel à projets sur les territoires de soins numériques
Où en est-on des territoires de soins numérique (TSN) ? La conférence organisée sur ce thème par la FHF, dans le cadre des Salons de la santé et de l'Autonomie, a été l'occasion pour la DGOS de dresser le bilan de ces nouveaux modèles appelés à revisiter l'organisation des soins dans le paysage national. Dans le cadre de cette conférence qui a eu pour fil conducteur l'innovation, Franck Jolivaldt, chef de la mission système d'information des acteurs de l'offre de soins à la DGOS, a rappelé que les "TSN peuvent en être un catalyseur tout en permettant que l’innovation réponde aux besoins du terrain". Mais au fait, à quoi devrait servir ce nouveau modèle ? Il a vocation à expérimenter à l'échelle d'un bassin de vie donné de taille variable, une coordination généralisée entre les différents maillons de la chaîne de soins, au-delà d'un établissement, en intégrant les professionnels libéraux et en s'appuyant sur un outil commun et partagé. Au cœur de ce modèle, la coopération opérationnelle entre tous les acteurs de la santé d'un territoire prédéfini.
Entre 3 et 5 TSN seront retenus
Pour lancer les TSN sur le terrain, les pouvoirs publics ont dégagé une dotation de 80 M€ à partager entre les ARS chargées d'organiser leur mise sur pied sur le terrain. En synergie avec les consortiums qui seront créés par les industriels en vue de proposer une solution technologique associée à chaque TSN. À ce jour, 18 ARS ont répondu à l'appel à projets. Pour être sélectionnées, les initiatives doivent embarquer systématiquement tous les acteurs de la santé du périmètre considéré. "À la DGOS, nous avons été très agréablement surpris par la qualité des offres et leur multitude. Ce qui prouve que la volonté d'encourager la collaboration entre acteurs est acceptée ; la contractualisation souhaitée a été respectée", déclare Franck Jolivaldt.
Opérée sur la base de trois critères (fonctionnelle, technique et métier), la sélection des TSN est en cours par une équipe indépendante. Au final, entre trois et cinq propositions seront retenues. Un choix qui sera étroitement guidé par la volonté de respecter l’enveloppe des 80 millions d'euros de budget dégagés.
Pour la mise en place de ces TSN appelés à revisiter l’organisation des soins sur les territoires, il ne sera pas nécessaire de réinventer la roue ; en d'autres termes, certaines briques technologiques déjà éprouvées devront être réutilisées. Lesquelles ? Franck Jolivaldt s'est volontiers refusé à désigner ces composants "certainement bien connus".
Au-delà de cette remarque, les premiers TSN devront avant tout passer par une phase… d'expérimentation. Un mot qui a désormais une connotation négative dans le monde de la santé, le passage à l'opérationnel faisant figure d'arlésienne. La difficulté de transformer les différents grands projets de télémédecine, notamment, en applications opérationnelles, y est certainement pour beaucoup. Pour autant, selon le représentant de la DGOS, la volonté affichée par les pouvoirs publics ne laisse aucune place au doute pour des projets qui devraient permettre aux acteurs d'un territoire de soins numérique défini de lancer de nouveaux modes opératoires efficaces. Grâce au digital et à un système d'information intégré, ces derniers ouvriraient la porte à des pratiques coordonnées, et donc source d'efficacité et de gain de temps. "Ce modèle n'existe pas encore", rappelle Franck Jolivaldt. Les moyens mis sur la table constituent assurément un élément d'engagement fort de la part des pouvoirs publics. Un coup d’envoi vers une nouvelle organisation généralisée de la santé impulsée par le digital ? On devrait le savoir bientôt.