Gestion des risques
La gestion du coronavirus ravive les querelles entre Samu, pompiers et libéraux
Pour certains, les Samu ne sont pas surchargés. Pour d'autres, l'engorgement téléphonique du 15 est total. Entre urgentistes, pompiers et généralistes, c'est le grand écart. Le tout sur fond de querelles intestines sur la question du numéro unique."Polémiquer là-dessus, c'est honnêtement indécent." À la tête de Samu-Urgences de France (SUDF), le Dr François Braun dénonce "le mauvais procès" fait à l'encontre des Samu-Centre 15 par les responsables nationaux des pompiers et médecins généralistes dans le cadre de la gestion du coronavirus Covid-19. Au global depuis le début de la crise, les appels ont augmenté de 30%, a indiqué l'intéressé le 5 mars à Hospimedia.
"Le principe du Sas fonctionne"
Pour autant, "il n'y a pas de surcharge. Bien sûr, il y a eu un coup d'attente quand nous avons pris la vague. Personne n'aurait pu mieux faire. Mais il s'agissait d'un débordement de nos capacités techniques, aucunement humaines", souligne le praticien, qui dirige par ailleurs les urgences du CHR de Metz-Thionville (Moselle). Et de saluer l'engagement sans faille des étudiants en médecine et des libéraux, dont un grand nombre sont venus "spontanément" épauler la régulation médicale. Mais aussi celui des Samu qui depuis, sur le terrain, ont très souvent mis sur pied des cellules de débordement dédiées au coronavirus. Par conséquent, résume l'urgentiste, cette crise confirme à ses yeux un peu plus encore que "le principe du futur service d'accès aux soins (Sas) fonctionne". Censé voir le jour cet été dans la foulée du pacte de refondation des urgences, il doit s'accompagner, pour SUDF, de la mise en place d'un numéro unique santé distinct des secours mais englobant la régulation libérale.Cette crise confirme l'importance de distinguer ce qui relève de l'urgence de ce qui relève du conseil médical et de l'accès aux soins.À la Fédération nationale des sapeurs-pompiers de France (FNSPF) en revanche, c'est une "situation de rupture capacitaire" au niveau des Samu qui est pointée du doigt dans un communiqué. Cette "sollicitation inédite", qui voit le 15 "submergé par les demandes non urgentes", confirme "l'importance de distinguer ce qui relève de l'urgence de ce qui relève du conseil médical et de l'accès aux soins". Par conséquent, insiste la FNSPF, "les urgences les plus graves" que sont les accidents, blessures graves, situations de détresse immédiate et arrêts cardiaques doivent très clairement passer par le 112 et non le 15. De quoi appuyer sa demande, aux antipodes de SUDF, de basculer sur un numéro unique 112 regroupant les urgences et les secours mais laissant de côté la régulation libérale. Initialement promis courant janvier, l'arbitrage ministériel n'est toujours pas tranché (lire ici et là nos articles).
La Fédération nationale des sapeurs-pompiers de France