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Gestion des risques

Des patients du Grand-Est en réanimation seront évacués en train vers les Pays de la Loire

Pour la première fois en Europe, un TGV médicalisé sera affrété par la SNCF pour évacuer des patients en réanimation dans les hôpitaux du Grand-Est. Ils rejoindront des établissements de santé des Pays de la Loire, région moins touchée par le virus.Le ministre des Solidarités et de la Santé a qualifié cette manœuvre de "première en Europe". Lors des questions d'actualité au Gouvernement ce 24 mars, Olivier Véran a annoncé que trente malades du Covid-19 présents dans les hôpitaux de Strasbourg (Bas-Rhin) et Mulhouse (Haut-Rhin) seraient évacués grâce à un TGV médicalisé vers "des territoires où il y a de la place". "Nous devons permettre à notre système de santé de soigner dans les meilleures conditions le plus grand nombre de patients", a ajouté le ministre. Les hôpitaux du Grand-Est sont en effet débordés par le nombre de cas graves en augmentation et déplorent un "manque d'espace et de chambres" pour accueillir les patients atteints par le Covid-19 (lire notre article).

Les Pays de la Loire solidaires

Dans le Grand-Est, la situation est critique. Les autorités sanitaires comptabilisaient le 24 mars 2 722 personnes hospitalisées, dont 595 en réanimation soit 69 de plus que la veille. En comparaison, 58 personnes étaient en réanimation pour des cas ou une suspicion de contamination au Covid-19 dans les Pays de la Loire, selon l'ARS. Pour apporter du soutien aux établissements de santé, le Gouvernement favorise donc une stratégie de répartition des malades sur le territoire national, en évacuant des malades vers des territoires moins touchés par l'épidémie. Ainsi, ce TGV médicalisé affrété avec la SNCF et dès à présent opérationnel permettra dans un premier temps le transport de vingt patients depuis Strasbourg vers les Pays de la Loire le 26 mars.

Le train permet d'amener des ressources dans une zone à risques, en évitant de déposséder les établissements de leurs moyens.
Le train permet d'amener des ressources dans une zone à risques, en évitant de déposséder les établissements de leurs moyens.

Des brancards ont été aménagés au-dessus des fauteuils du train.
Des brancards ont été aménagés au-dessus des fauteuils du train.

Cinq équipes médicales mobilisées

Lors de son point à la presse le 24 mars, le directeur général de la santé, Jérôme Salomon, a précisé que les patients évacués, actuellement en réanimation dans la région Grand-Est, seront transportés vers les CHU d'Angers (Maine-et-Loire), de Nantes (Loire-Atlantique), du Mans (Sarthe) et de la Roche-sur-Yon (Vendée). "Quatre patients seront installés par voiture, avec dans chacune d'elles une équipe médicale constituée d'un médecin anesthésiste-réanimateur, un interne, un infirmier-anesthésiste et trois infirmiers", a détaillé Jérôme Salomon. Les équipes proviennent des CHU de Nantes, d'Angers et de l'Assistance publique-hôpitaux de Paris (AP-HP).

La manœuvre est coordonnée par le Samu de Paris. En mai 2019, le service d'aide médicale urgente a déjà réalisé un exercice de simulation lors duquel un train de voyageurs de la SNCF a été transformé en transport sanitaire pour évacuer des blessés de Metz (Moselle) vers Paris.


Le Gouvernement a mis en place différents moyens de transport pour évacuer les établissements qui font face à un afflux de patients trop important vis-à-vis de leur capacité en lits en réanimation. Il a notamment demandé à la Marine nationale d'envoyer un navire porte-hélicoptère pour évacuer des patients du CHU d'Ajaccio (Corse-du-Sud) vers des hôpitaux de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur (lire notre article). L'hôpital militaire installé à Mulhouse a terminé son installation et a accueilli quant à lui ses premiers patients le 24 mars, en soutien au CHU débordé (lire notre article). Ces transports pourront être amenées à se répéter, en fonction des besoins futurs identifiés sur le territoire, a indiqué le ministère des Solidarités et de la Santé.

Perrine Debacker

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