Gestion des risques
L'aide à domicile attend un protocole officiel de priorisation des interventions
Le secteur de l'aide à domicile est en attente de recommandations officielles pour prioriser les interventions mais aussi accompagner des personnes atteintes du Covid-19. Celles-ci devraient être diffusées dans les prochains jours par la DGCS.Un manque "criant" de masques, un besoin pressant de recommandations pour prioriser et mener les interventions, et une demande de reconnaissance. Le secteur de l'aide à domicile attend des outils concrets pour mener à bien sa mission. Maillon essentiel dans la gestion de la crise sanitaire liée au Covid-19, les services d'aide et d'accompagnement à domicile (Saad) permettent d'éviter l'engorgement des urgences et interviennent en sortie d'hospitalisation, rappelle à Hospimedia Julien Jourdan, directeur général de la Fedesap.
"Les Saad ne comptent pas leurs heures, lance-t-il. Ils ont besoin de soutien technique, psychologique, symbolique, opérationnel et financier." Le 24 mars, les fédérations de l'aide à domicile ont participé au point hebdomadaire organisé par la Direction générale de la cohésion sociale (DGCS). L'occasion de faire remonter les problématiques fortes du secteur et les attentes des services pour permettre un maintien de l'activité, auprès des plus fragiles, tout en assurant la sécurité des intervenants et des bénéficiaires.
Mais la question de la protection ne se limite pas aux masques. Les Saad sont de plus en plus amenés à prendre en charge des personnes touchées par le coronavirus et devront assurer les sorties d'hospitalisation. "Il faut anticiper", assure Régis Granet, directeur juridique et qualité de la Fedesap. Les intervenants auront besoin de lunettes de protection, de blouses, ou encore de charlottes. "Cela va devenir très problématique car on ne pourra pas faire face", prévient-il. Pour la Fehap, neuf masques par semaine et par intervenant est un chiffre largement insuffisant. Par communiqué, la fédération demande que les aides à domicile bénéficient du double. Elle "tire la sonnette d'alarme pour dénoncer des conditions de travail intenables", et pointe un risque, celui "d'un nombre croissant de cessation d'activités, notamment lié au droit de retrait, laissant à leur domicile des personnes vulnérables dans une situation d'isolement, sans réponse à leurs besoins vitaux immédiats".
Les Saad sont déjà amenés à prioriser leurs interventions, à réduire certains plans d'aides pour en augmenter d'autres, à assurer une intervention auprès des personnes âgées et handicapées les plus fragiles mais aussi les plus isolées. Il faudrait "généraliser les plans d'aide d'urgence pour les personnes qui ne bénéficient pas de l'allocation personnalisée d'autonomie (Apa) ou de la prestation de compensation du handicap (PCH) et qui sont démunies", note Julien Jourdan. Une demande "d'autant plus importante qu'un bon nombre de particuliers employeurs se retrouvent sans solution".
Toutes les fédérations soulignent le travail et l'implication des intervenants, et attendaient un signe de reconnaissance public de la part du Gouvernement. Elles saluent donc le message qui a été adressé au secteur, pour la première fois, par le président de la République lors de son discours du 26 mars à Mulhouse (Haut-Rhin). Les salariés du secteur "sont au feu, lance Hugues Vidor. Il faut qu'ils se sentent soutenus, c'est capital."
De leur côté, la Croix-Rouge française et la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF) ont signé un accord de collaboration pour assurer un service gratuit de livraison de médicaments à domicile pour les personnes vulnérables. Ce service concerne les médicaments délivrés sur ordonnance, et court pendant la période de confinement, détaille un communiqué. L'objectif : "assurer la continuité des traitements de ces patients dont le déplacement est très difficile ou dangereux pour eux et qui n'ont personne pour les aider".
Enfin, Filien ADMR a choisi de proposer gratuitement sa solution de téléassistance à toute personne sortant d'hospitalisation, afin d'aider à désengorger les hôpitaux, pendant la durée du stade 3 de l'épidémie.
"Les Saad ne comptent pas leurs heures, lance-t-il. Ils ont besoin de soutien technique, psychologique, symbolique, opérationnel et financier." Le 24 mars, les fédérations de l'aide à domicile ont participé au point hebdomadaire organisé par la Direction générale de la cohésion sociale (DGCS). L'occasion de faire remonter les problématiques fortes du secteur et les attentes des services pour permettre un maintien de l'activité, auprès des plus fragiles, tout en assurant la sécurité des intervenants et des bénéficiaires.
Un nouveau canal d'approvisionnement de masques
Loin des querelles de chapelle, les fédérations portent en commun un grand nombre de requêtes et reconnaissent l'implication de l'administration centrale pour les épauler et leur apporter au plus vite des réponses. L'approvisionnement en masques auprès des officines, grosse problématique des services d'aide à domicile, est en passe d'être résolue. La DGCS devrait en effet, très prochainement, transmettre aux Saad une nouvelle doctrine. Le canal d'approvisionnement passerait alors vraisemblablement par les départements.Mais la question de la protection ne se limite pas aux masques. Les Saad sont de plus en plus amenés à prendre en charge des personnes touchées par le coronavirus et devront assurer les sorties d'hospitalisation. "Il faut anticiper", assure Régis Granet, directeur juridique et qualité de la Fedesap. Les intervenants auront besoin de lunettes de protection, de blouses, ou encore de charlottes. "Cela va devenir très problématique car on ne pourra pas faire face", prévient-il. Pour la Fehap, neuf masques par semaine et par intervenant est un chiffre largement insuffisant. Par communiqué, la fédération demande que les aides à domicile bénéficient du double. Elle "tire la sonnette d'alarme pour dénoncer des conditions de travail intenables", et pointe un risque, celui "d'un nombre croissant de cessation d'activités, notamment lié au droit de retrait, laissant à leur domicile des personnes vulnérables dans une situation d'isolement, sans réponse à leurs besoins vitaux immédiats".
Des protocoles en cours de construction
Les services et les intervenants manquent également de recommandations officielles, à la fois pour prioriser les interventions mais aussi pour disposer d'un protocole et de mesures spécifiques pour les services d'aide et de soins à domicile, pour la prise en charge de personnes atteintes du Covid-19, précise Line Lartigues, directrice politiques publiques et recommandations sectorielles à l'Una. La DGCS travaille également sur ce volet et devrait publier ces protocoles d'intervention dans les prochains jours. Autre attente du secteur, avoir accès aux tests de dépistage sérologique, poursuit Line Lartigues. Un outil indispensable aux services pour savoir quel salarié retirer des interventions et éviter la propagation du virus auprès des plus fragiles.Les Saad sont déjà amenés à prioriser leurs interventions, à réduire certains plans d'aides pour en augmenter d'autres, à assurer une intervention auprès des personnes âgées et handicapées les plus fragiles mais aussi les plus isolées. Il faudrait "généraliser les plans d'aide d'urgence pour les personnes qui ne bénéficient pas de l'allocation personnalisée d'autonomie (Apa) ou de la prestation de compensation du handicap (PCH) et qui sont démunies", note Julien Jourdan. Une demande "d'autant plus importante qu'un bon nombre de particuliers employeurs se retrouvent sans solution".
Maintenir les dotations des départements
D'autres problématiques se font jour, notamment concernant le déplacement des intervenants à domicile, alors que des notions de couvre-feu commencent à apparaître. Lors de la réunion avec la DGCS "nous avons évoqué la question de la circulation des personnes", indique Hugues Vidor, directeur général d'Adédom. La nouvelle fiche du ministère de l'Intérieur reconnaît désormais aux aides à domicile la possibilité de circuler. Elle doit également permettre une autorisation hebdomadaire pour éviter aux professionnels du secteur de se rendre tous les jours au siège du service. Autre préoccupation, le financement des services. "Il faut maintenir les dotations pour ne pas mettre en péril les structures", insiste Hugues Vidor, à l'image de ce qu'a annoncé la Caisse nationale d'allocations familiales (Cnaf), précise-t-il.Toutes les fédérations soulignent le travail et l'implication des intervenants, et attendaient un signe de reconnaissance public de la part du Gouvernement. Elles saluent donc le message qui a été adressé au secteur, pour la première fois, par le président de la République lors de son discours du 26 mars à Mulhouse (Haut-Rhin). Les salariés du secteur "sont au feu, lance Hugues Vidor. Il faut qu'ils se sentent soutenus, c'est capital."
La solidarité se met en place aussi à domicile
Pour accompagner les structures, les intervenants et les usagers, les initiatives se multiplient dans le champ de l'aide à domicile. Ainsi, la Fepem, Fédération mandataires, la plateforme Iperia et le groupe de protection sociale Ircem déploient une stratégie collective, pour "garantir la prévention et la protection des employeurs et des salariés, mais aussi la sécurisation juridique de la relation d'emploi", indiquent-ils par communiqué. Foires aux questions, lignes de communication dédiées, boîtes à outils, guides de bonnes pratiques sont ainsi mis à disposition par les quatre acteurs, qui entendent "informer et accompagner les relations de travail de 5 millions de citoyens concernés".De leur côté, la Croix-Rouge française et la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF) ont signé un accord de collaboration pour assurer un service gratuit de livraison de médicaments à domicile pour les personnes vulnérables. Ce service concerne les médicaments délivrés sur ordonnance, et court pendant la période de confinement, détaille un communiqué. L'objectif : "assurer la continuité des traitements de ces patients dont le déplacement est très difficile ou dangereux pour eux et qui n'ont personne pour les aider".
Enfin, Filien ADMR a choisi de proposer gratuitement sa solution de téléassistance à toute personne sortant d'hospitalisation, afin d'aider à désengorger les hôpitaux, pendant la durée du stade 3 de l'épidémie.