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Gestion des risques

L'ARS et le CHU de La Réunion s'accusent mutuellement de la livraison de masques périmés

À La Réunion, le ton monte après la livraison par l'ARS de masques de protection au coronavirus périmés présentant des taches de moisissure. Mis en cause par l'agence, le CHU et ses pharmaciens assurent avoir fait leur travail d'alerte.À La Réunion, la gestion des masques de protection face au coronavirus attise les tensions entre l'ARS et le CHU. En toile de fond : la découverte de moisissures voire même d'insectes dans certains sachets de masques provenant du stock historique et stratégique régional constitué pour la protection au risque NRBC* mais aussi contre le variole et la grippe A(H1N1). Conservés au CHU, ces derniers ont été livrés le 24 mars par l'ARS aux officines (soit un total de 120 000 masques) avant un rétropédalage quelques heures plus tard face aux alertes remontées du terrain. Ordre a alors été donné de les jeter aux ordures (lire notre article).

Une coordination "insuffisante"

Dans un communiqué diffusé le 25 mars, l'agence a évoqué "une incompréhension et une coordination manifestement insuffisantes entre l'ARS et la pharmacie du CHU". Selon elle, toutes les parties prenantes dans la décision de débloquer les stocks "étaient convaincues, compte tenu du niveau d'information dont elles disposaient, que les contrôles préalables, avant délivrance sur cette catégorie de masques, étaient adéquats". Et d'après la directrice générale de l'ARS, Martine Ladoucette, tous les sachets avaient été doublement contrôlés en visuel et de manière analytique par un pharmacien du CHU pour s'assurer de leur étanchéité.
La pharmacie du CHU a sollicité l'ARS à plusieurs reprises pour une validation de l'utilisation de ce stock en dernier recours et signalé la présence de traces de dégradation.
Le CHU de La Réunion
Dans un communiqué intitulé "À chacun ses responsabilités !", le directeur général du CHU, Lionel Calenge, s'agace toutefois ce 26 mars des insinuations émises par l'agence. Selon lui, la mobilisation "doit se faire dans le respect et le rappel du rôle de chacun". Or le stock stratégique en question est "sous la responsabilité de l'ARS et ne peut être mobilisé que sous son ordre", insiste-t-il. En outre, le CHU indique avoir alerté l'agence sur "la dégradation de certaines palettes de ces masques périmés depuis des années". Puis dans le cadre de la "grave pénurie de masques" liée à l'épidémie de Covid-19 et l'absence de livraison des stocks d'État annoncée par l'ARS, "la pharmacie du CHU [...] a sollicité l'agence à plusieurs reprises pour une validation de l'utilisation de ce stock en dernier recours et signalé la présence de traces de dégradation".

La "responsabilité" de l'ARS

Elle a également communiqué aux autorités sanitaires les coordonnées d'une société capable de rapidement tester l'efficacité de filtration de ces masques litigieux. Et s'il a demandé officiellement le 20 mars à pouvoir utiliser la partie réutilisable des masques "afin de trouver une solution de repli pour le territoire, faute d'alternative", le CHU là encore renvoie la balle à l'ARS. C'est elle qui a ordonné leur mise à disposition pour les professionnels de santé libéraux dès le 23 mars "sans en avoir demandé la vérification préalable, qui est de sa responsabilité".

Thomas Quéguiner

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