Gestion des risques
Mayotte est "en veillée d'armes" face à une propagation "contenue" du Covid-19
Au contraire de ses consœurs de métropole, l'ARS mahoraise parvient encore à identifier les personnes contacts autour de chaque nouveau cas de coronavirus identifié. En pleine épidémie de dengue, le maillage sanitaire a été organisé en trois strates pour préserver l'hôpital.Désireuse de tordre le cou aux risques d'"hécatombe" sanitaire et d'"effondrement" de l'État formulés via les réseaux sociaux par le député Mansour Kamardine (LR), l'ARS Mayotte a assuré ce 26 mars que l'île est certes "en veillée d'armes" mais "pas encore concernée" par la phase épidémique liée au coronavirus. Au 25 mars, 42 cas étaient officiellement recensés avec un rythme de progression de 5 à 7 supplémentaires chaque jour. La propagation du Covid-19 "reste donc contenue", a indiqué sa directrice générale, Dominique Voynet, à l'occasion d'un point presse. Deux patients sont en réanimation (dont un "en situation sérieuse") et un en est ressorti au bout de 48 heures. De fait, l'heure est encore à "identifier les personnes contacts autour de chaque nouveau cas identifié. Il n'y a pas forcément de nouveau foyer."
Par conséquent, les filières de soins ont été repensées avec, par exemple, un suivi au domicile des patients atteints de tuberculose, du VIH ou de la lèpre. Du côté des personnels hospitaliers, l'ARS ne recense pas de difficultés particulières (si ce n'est au niveau des laboratoires avec un manque de techniciens pour mener les dépistages), entre autres en raison d'un effondrement des consultations dans les quatre centres de références que compte le CHM à travers l'île (les dispensaires ont quant à eux tous été fermés). S'agissant enfin des stocks de matériels, la disponibilité en oxygène, principal "facteur limitant" ces derniers jours, a été améliorée et la quantité de masques demeure relativement satisfaisante, dixit Dominique Voynet.
Une capacité triplée en réanimation
En parallèle, le système sanitaire s'organise pour faire face à une éventuelle vague épidémique. Trois niveaux ont été définis. Un premier consiste en des lieux d'hébergement pour les patients ne nécessitant pas de soin si ce n'est disposer de paracétamol. Le deuxième volet de ce maillage passe par une "hospitalisation simplifiée" garantissant dans de grands espaces, type gymnase, une surveillance et une assistance légères, par exemple des patients également atteints d'une maladie chronique ou d'un cancer. Enfin, le dernier niveau cible le CH de Mayotte à Mamoudzou, en plan blanc depuis le 16 mars et qui s'est réorganisé pour tripler le nombre de lits de réanimation. Ce dernier, déjà saturé à 100% tous les jours de l'année, subit en outre actuellement les contrecoups de l'épidémie de dengue (l'île est placée en niveau 4 depuis le 6 mars) et de la saisonnalité des naissances, particulièrement nombreuses entre mars et mai.Par conséquent, les filières de soins ont été repensées avec, par exemple, un suivi au domicile des patients atteints de tuberculose, du VIH ou de la lèpre. Du côté des personnels hospitaliers, l'ARS ne recense pas de difficultés particulières (si ce n'est au niveau des laboratoires avec un manque de techniciens pour mener les dépistages), entre autres en raison d'un effondrement des consultations dans les quatre centres de références que compte le CHM à travers l'île (les dispensaires ont quant à eux tous été fermés). S'agissant enfin des stocks de matériels, la disponibilité en oxygène, principal "facteur limitant" ces derniers jours, a été améliorée et la quantité de masques demeure relativement satisfaisante, dixit Dominique Voynet.