Gestion
Les soins palliatifs s'adaptent également à l'épidémie de Covid-19
Dans les unités hospitalières comme à domicile, la prise en charge de la fin de vie est directement impactée par l'épidémie. Cette dernière invite à une adaptation des pratiques et des organisations, dans le cadre des recommandations.Comme pour le champ de la rééducation-réadaptation, les soins palliatifs sont poussés à s'organiser pour libérer des lits de court séjour tout en assurant la continuité des prises en charge pour les patients non infectés par le virus Sars-Cov-2. La Société française d'accompagnement et de soins palliatifs (Sfap) livre en ce sens une note d'adaptation. "Cette modification d'organisation doit prendre en compte la nécessité de restreindre la
transmission du Covid-19 pour les patients, les familles et les soignants", rappelle-t-elle en préambule.
Dans une logique du nombre restreint de personnes, les équipes fonctionnent, en USP, avec l'effectif minimum et les visites sont fortement limitées et uniquement en chambre. "Pendant les soins ou les toilettes, demander aux familles d'aller à l'extérieur du bâtiment afin de pouvoir respecter la distance de socialisation", invite la Sfap. Les familles bénéficient toujours du soutien des psychologues mais de préférence en limitant les contacts directs. Enfin, en cas de décès, les temps de recueillement dans l'unité sont suspendus.
Enfin, la Sfap incite les EMSP à participer aux cellules de soutien. Ces dernières doivent accompagner les décisions d'admission ou non dans les services de réanimation des patients. Le résumé de recommandation professionnelle pluridisciplinaire opérationnelle (lire notre article) est désormais complété par une version finale, mise en ligne par la Société de réanimation de langue française (SRLF). Ces pistes de discussion invitent à respecter la décision collégiale et à recueillir la volonté du patient en plus des éléments cliniques. Dans ce contexte, les équipes mobiles de soins palliatifs pourront contribuer à la réflexion des équipes en service de réanimation ou de soins critiques.
Sur cette question de l'éthique, cinq médecins* de l'Assistance publique-hôpitaux de Paris mettent en garde, dans une déclaration publique (à télécharger ci-dessous), sur la protocolisation du tri des patients, telle que proposée par Emmanuel Hirsch, directeur de l'espace étique d'Île-de-France dans les colonnes du Quotidien du médecin. Les signataires de la déclaration s'élèvent contre une neutralisation de leur responsabilité. "Les médecins refusent d'être des robots obéissant à des directives gouvernementales guidées par des considérations économiques et politiques", concluent-ils en insistant sur la déontologie médicale et l'indépendance professionnelle.
Les unités inadaptées
En premier lieu, les unités de soins palliatifs (USP) existantes sont inadaptées, tant en termes architectural qu'organisationnel, au confinement des patients. "La plupart des USP sont éloignées des sites hospitaliers au sein desquels sont pris en charge les patients infectés et pour certaines sans plateau technique", explique la Sfap. Cette dernière livre néanmoins une série de recommandations comme la déprogrammation des séjours de répit, des consultations et des hospitalisations de jour et l'arrêt des activités autres que celles des professionnels de soins (bénévoles, aumôniers, art-thérapie, socio-esthétique, etc.).Dans une logique du nombre restreint de personnes, les équipes fonctionnent, en USP, avec l'effectif minimum et les visites sont fortement limitées et uniquement en chambre. "Pendant les soins ou les toilettes, demander aux familles d'aller à l'extérieur du bâtiment afin de pouvoir respecter la distance de socialisation", invite la Sfap. Les familles bénéficient toujours du soutien des psychologues mais de préférence en limitant les contacts directs. Enfin, en cas de décès, les temps de recueillement dans l'unité sont suspendus.
Des unités dédiées à la fin de vie des patients atteints
La société savante conseille la création d'une unité dédiée au virus Sars-Cov-2 "quand les capacités des services de soins qui accueillent les patients Covid+ sont mis en difficulté pour assurer les prises en charge curatives du fait d'un afflux massif de patients". Elle invite à travailler avec les services de gériatrie, puisqu'elle s'attend à ce que les personnes âgées soient majoritaires dans ces nouveaux services. Ces unités spécialisées, dans les établissements référents "Covid-19+", auront un objectif purement palliatif d'accompagnement jusqu'au décès. Les équipes mobiles de soins palliatifs (EMSP) viendront en appui aux équipes soignantes dans ces unités dédiées.Les équipes mobiles en soutien éthique
Les EMSP comme les réseaux sont pleinement concernés par une adaptation pour continuer une activité auprès des patients touchés et les autres patients. La Sfap invite ainsi à diviser les EMSP en ce sens, dans la mesure du possible. Pour la maladie Covid-19, les EMSP contribuent également à l'aide à la prise en charge dans les services d'urgence grâce à une disponibilité accrue sur les sites hospitaliers et des déplacements seuls plutôt qu'en binôme. La Sfap préconise également de limiter les déplacements à domicile et en Ehpad afin de diminuer les contacts. En plus de la coordination avec les services d'HAD, la société savante appelle à la diffusion auprès des professionnels libéraux des protocoles de prise en charge qu'elle a écrits (lire l'encadré ci-dessous) ou de la Haute Autorité de santé (HAS). Elle insiste également sur la mise à disposition, pour les interventions à domicile, des traitements indispensables, dont le midazolam.Enfin, la Sfap incite les EMSP à participer aux cellules de soutien. Ces dernières doivent accompagner les décisions d'admission ou non dans les services de réanimation des patients. Le résumé de recommandation professionnelle pluridisciplinaire opérationnelle (lire notre article) est désormais complété par une version finale, mise en ligne par la Société de réanimation de langue française (SRLF). Ces pistes de discussion invitent à respecter la décision collégiale et à recueillir la volonté du patient en plus des éléments cliniques. Dans ce contexte, les équipes mobiles de soins palliatifs pourront contribuer à la réflexion des équipes en service de réanimation ou de soins critiques.
Sur cette question de l'éthique, cinq médecins* de l'Assistance publique-hôpitaux de Paris mettent en garde, dans une déclaration publique (à télécharger ci-dessous), sur la protocolisation du tri des patients, telle que proposée par Emmanuel Hirsch, directeur de l'espace étique d'Île-de-France dans les colonnes du Quotidien du médecin. Les signataires de la déclaration s'élèvent contre une neutralisation de leur responsabilité. "Les médecins refusent d'être des robots obéissant à des directives gouvernementales guidées par des considérations économiques et politiques", concluent-ils en insistant sur la déontologie médicale et l'indépendance professionnelle.