Gestion des risques
Une fiche dévoile les dispositions pour les corps des résidents décédés du Covid-19
Alors que le nombre de personnes décédées en Ehpad est encore incertain, le ministère de la Santé publie enfin ses recommandations concernant les dispositions à prévoir pour les corps des personnes décédées des suites du Covid-19.Le ministère des Solidarités et de la Santé a publié une fiche d'informations (à télécharger ci-dessous) à destination des professionnels d'établissements sociaux et médico-sociaux (ESMS) accueillant des personnes âgées ou handicapées afin de les guider dans les dispositions à prendre pour la fin de vie et pour les corps des résidents décédés du Covid-19. Avant même le décès, il est rappelé que le directeur a le droit de donner "des autorisations exceptionnelles de visite [...] après une appréciation au cas par cas" et que "la situation de fin de vie constitue un motif d'autorisation exceptionnelle". Il convient toutefois de s'en référer aux recommandations des différentes ARS en la matière. Il est donc proposé de ne laisser s'écouler que "quelques heures maximum entre le décès et la mise en bière". Pour les établissements ne disposant pas de chambre mortuaire, le ministère précise que "le corps doit être enveloppé dans une seule housse mortuaire imperméable avec identification du défunt et l'heure du décès inscrits sur la housse".
Néanmoins, conformément aux préconisations du Haut Conseil de la santé publique (HCSP), il est toujours possible de conserver une "ouverture de 5-10 cm en haut" (lire notre article) pour permettre à la famille du défunt de voir son visage. La famille a donc le droit d'assister à la mise en bière mais à condition de ne pas être plus de deux dans la pièce. Enfin, la housse mortuaire "devra être fermée en chambre funéraire [ou] dans la chambre du résident et désinfectée avec une lingette imprégnée de détergent-désinfectant". La fiche précise également les mesures de désinfection à effectuer dans la chambre du résident.
La note du gouvernement est la bienvenue dans un contexte où de nombreuses questions émanent des établissements, cependant elle ne saurait répondre à toutes les difficultés. "Nous avons aussi des problèmes avec les pompes funèbres car les délais de prise en charge se rallongent. Par exemple, dans l'Oise, où il y a eu beaucoup de décès, ils en sont à dix jours de prise en charge des corps, ce qui est extrêmement long", dénonce la conseillère Uniopss. Lors du point de la Direction générale de la santé (DGS) du 27 mars, il a été annoncé que le ministère de l'intérieur est en train de recenser les besoins et les capacités. Dans un registre moins terre à terre, l'AD-PA tient à souligner auprès d'Hospimedia l'impact psychologique que ces décès en nombre peuvent avoir sur les personnels soignants. L'association attend des directives sur la manière dont elle peut communiquer avec les professionnels. Dans une note (lien ci-dessous), le Synerpa met en avant également le souci continuel du soutien à la famille endeuillée : "dans cette période, si difficile pour tous, il convient de redoubler de vigilance pour permettre à la famille et aux proches l’accès à un deuil acceptable."
Néanmoins, conformément aux préconisations du Haut Conseil de la santé publique (HCSP), il est toujours possible de conserver une "ouverture de 5-10 cm en haut" (lire notre article) pour permettre à la famille du défunt de voir son visage. La famille a donc le droit d'assister à la mise en bière mais à condition de ne pas être plus de deux dans la pièce. Enfin, la housse mortuaire "devra être fermée en chambre funéraire [ou] dans la chambre du résident et désinfectée avec une lingette imprégnée de détergent-désinfectant". La fiche précise également les mesures de désinfection à effectuer dans la chambre du résident.
Pénurie de housses mortuaires
La note du ministère soulève néanmoins un point important en précisant qu'"en cas d'indisponibilité d'une housse, le corps doit être enveloppé dans un drap et déposé sur le brancard, puis recouvert d'un drap avant le transport en chambre mortuaire." En effet, la fiche s'articule autour de l'utilisation de housses mortuaires, un équipement dont les Ehpad ne disposent pas nécessairement : "ce que les Ehpad nous remontent depuis le départ, c'est qu'il est demandé aux établissements de commander des housses mortuaires mais clairement les stocks ne sont pas suffisants", explique Laurène Dervieu, conseillère technique autonomie et citoyenneté des personnes âgées et en situation de handicap à l'Uniopss, à Hospimedia. "Habituellement les Ehpad font appel aux pompes funèbres mais, d'après le protocole, il revient désormais aux Ehpad de se fournir", expose Annabelle Vèques-Malnou, directrice de la Fnadepa, à Hospimedia. "Ce n'est pas un circuit que les établissements ont l'habitude d'utiliser." La quantité de housses disponibles n'est pas le seul problème : "nous avons même des retours selon lesquelles, il y en a certaines qui seraient périmées, qui se déchirent à l’usage", raconte Laurène Dervieu. En outre, il peut être compliqué de savoir quel protocole appliquer puisque tous les décès ne sont pas tous nécessairement liés au Covid-19 (ce qui ne signifie pas pour autant que les défunts ne soient pas contagieux), notamment dans les établissements où il n'y a encore aucun cas recensés.La note du gouvernement est la bienvenue dans un contexte où de nombreuses questions émanent des établissements, cependant elle ne saurait répondre à toutes les difficultés. "Nous avons aussi des problèmes avec les pompes funèbres car les délais de prise en charge se rallongent. Par exemple, dans l'Oise, où il y a eu beaucoup de décès, ils en sont à dix jours de prise en charge des corps, ce qui est extrêmement long", dénonce la conseillère Uniopss. Lors du point de la Direction générale de la santé (DGS) du 27 mars, il a été annoncé que le ministère de l'intérieur est en train de recenser les besoins et les capacités. Dans un registre moins terre à terre, l'AD-PA tient à souligner auprès d'Hospimedia l'impact psychologique que ces décès en nombre peuvent avoir sur les personnels soignants. L'association attend des directives sur la manière dont elle peut communiquer avec les professionnels. Dans une note (lien ci-dessous), le Synerpa met en avant également le souci continuel du soutien à la famille endeuillée : "dans cette période, si difficile pour tous, il convient de redoubler de vigilance pour permettre à la famille et aux proches l’accès à un deuil acceptable."