Équipement
La France lance un pont aérien d'acheminement de masques
Pour répondre au besoin hebdomadaire de 40 millions de masques, un pont aérien de livraison de masques est mis en place. Une initiative qui n'empêche pas plusieurs organisations d'hospitaliers de demander des "réquisitions nécessaires" sur ce matériel. Emmanuel Macron annonce le renforcement de l'appareil de production national.Promise par le Gouvernement, une livraison d'un milliard de masques chirurgicaux et FFP2 commence depuis la Chine. Un pont aérien est ainsi mis en place entre les deux pays pour réceptionner cette commande qui vise à répondre aux besoins croissants et à la pénurie actuelle en France. Au total, ce pont aérien va tenir 14 semaines, à raison de deux transferts hebdomadaires. La première livraison de 8 millions de masques est arrivée le 30 mars. Santé publique France a la charge de cette réception puis de la répartition auprès des groupements hospitaliers de territoire et des pharmacies d'officine.
L'annonce de cette commande massive par le Gouvernement s'accompagne d'une réévaluation à la hausse des besoins hebdomadaires de masques. Le chiffre avancé par les pouvoirs publics est désormais de 40 millions, contre 24 précédemment. Le 21 mars, Olivier Véran, ministre des Solidarités et de la Santé, s'est appuyé sur cette estimation pour détailler la doctrine de répartition des stocks. Valable pour quinze jours, cette doctrine nationale n'a pas connu d'évolution sensible depuis.
Outre les masques, le manque de médicaments est également pointé par ces organisations. Avec leur saisine du Conseil d'État, elles espèrent des mesures de réquisition immédiate, en raison des baisses de production en Chine et en Inde. "Décider de programmer au niveau national de la production est le meilleur moyen d'éviter un rationnement des matériels médicaux et de protection et une rupture générale des médicaments indispensables à la prise en charge des patients", résument-elles.
Par ailleurs, Santé publique se verra remettre une dotation spécifique de 4 milliards d'euros (Md€). Cette somme est destinée à financer les commandes de médicaments, de respirateurs et de masques destinés à lutter contre l'épidémie de la maladie Covid-19 selon le chef de l'État.
L'annonce de cette commande massive par le Gouvernement s'accompagne d'une réévaluation à la hausse des besoins hebdomadaires de masques. Le chiffre avancé par les pouvoirs publics est désormais de 40 millions, contre 24 précédemment. Le 21 mars, Olivier Véran, ministre des Solidarités et de la Santé, s'est appuyé sur cette estimation pour détailler la doctrine de répartition des stocks. Valable pour quinze jours, cette doctrine nationale n'a pas connu d'évolution sensible depuis.
Des besoins supérieurs en Grand-Est
Pourtant, dans les zones épidémiques, les besoins et la consommation sont nettement supérieurs. La mise à jour du 30 mars de la doctrine en région Grand-Est (à télécharger ci-dessous) entérine l'attribution de cinquante masques chirurgicaux et dix-huit masques FFP2 pour les médecins, infirmiers, sages-femmes, masseurs-kinésithérapeutes et pharmaciens libéraux. Pour les établissements médico-sociaux, 15 masques chirurgicaux sont attribués par lit, contre 9 au plan national. "À compter de la réception de nos commandes passées en Chine, attendues entre le 1er et le 4 avril, nous serons en capacité d'appliquer la doctrine régionale pour la distribution des masques chirurgicaux. La doctrine nationale restera applicable pour les masques FFP2 pour lesquels une dotation spécifique a été demandée au centre de crise national", est-il précisé dans ce document régional. Les besoins hebdomadaires régionaux sont ainsi estimés à 4,5 millions de masques chirurgicaux et 1,2 million de masques FFP2.Un référé au Conseil d'État
Dans un communiqué, plusieurs organisations* du monde hospitalier et de la santé "s'inquiètent de l'insuffisance des moyens disponibles sur le terrain malgré les mesures prises et annoncées par le Gouvernement". Cette coalition, qui s'autoqualifie d'inédite, annonce le dépôt d'un référé "mesures utiles" devant le Conseil d'État en réaction aux annonces du Premier ministre Édouard Philippe le 28 mars (lire notre article). "Même s'il a reconnu les pénuries, le Premier ministre n'a pas semblé prendre la mesure des conséquences dramatiques de l'épidémie sur le manque et les pénuries de ces équipements, matériels et médicaments absolument essentiels pour faire face à l'urgence de la situation", estime-t-elle.Outre les masques, le manque de médicaments est également pointé par ces organisations. Avec leur saisine du Conseil d'État, elles espèrent des mesures de réquisition immédiate, en raison des baisses de production en Chine et en Inde. "Décider de programmer au niveau national de la production est le meilleur moyen d'éviter un rationnement des matériels médicaux et de protection et une rupture générale des médicaments indispensables à la prise en charge des patients", résument-elles.
4 Md€ octroyés à Santé publique France
Le 31 mars, en visite à l'usine de masques de l'entreprise Kolmi-Hopen, à Saint-Barthélémy-d'Anjou près d'Angers (Maine-et-Loire), le président de la République Emmanuel Macron esquisse une première réponse sur la mobilisation des entreprises nationales. "Plus d'un milliard de masques arrivent de Chine mais il nous faut aussi et avant toute chose produire davantage sur notre sol. Produire plus sur le sol national pour réduire notre dépendance", explique-t-il. Il vise une indépendance "pleine et entière" d'ici la fin de l'année sur la production de masques. Emmanuel Macron cible une production hebdomadaire de 15 millions de masques d'ici fin avril. Avant cette annonce, l'État estimait possible une montée en charge de 6 millions jusqu'à 8 millions de masques produits en France par semaine.Par ailleurs, Santé publique se verra remettre une dotation spécifique de 4 milliards d'euros (Md€). Cette somme est destinée à financer les commandes de médicaments, de respirateurs et de masques destinés à lutter contre l'épidémie de la maladie Covid-19 selon le chef de l'État.