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La DGS juge "acceptable" la réutilisation des surblouses à usage unique

Face au risque de pénurie de surblouses à usage unique, le ministère de la Santé accepte leur "retraitement". Un "circuit spécifique" de nettoyage et de stérilisation est à respecter. En revanche, cette réutilisation ne concerne pas les masques.Par le biais d'un message d'alerte rapide sanitaire diffusé le 3 avril (à télécharger ci-dessous), le directeur général de la santé, le Pr Jérôme Salomon, juge "acceptable" le retraitement des surblouses à usage unique imperméables à manches longues. Dans le contexte actuel d'"utilisation massive" de ce vêtement de protection, il s'agit ainsi de faire face au "risque de pénurie". Pour cela, le responsable de la Direction générale de la santé (DGS) indique s'appuyer sur un récent avis rendu par la Société française d'hygiène hospitalière (SF2H) concernant justement cette possibilité de réutiliser les surblouses.

Une doublure par tablier à usage unique

Toutefois, cela suppose de respecter "un circuit spécifique" de nettoyage en cinq étapes :
  • un lavage à 60°C pendant plus de 30 minutes ;
  • un séchage en tambour à 50°C durant 20 minutes ;
  • la vérification de l'intégrité de la surblouse ;
  • un conditionnement du vêtement plié dans un sac ;
  • la stérilisation par autoclavage à 125°C pendant 20 minutes.
Par ailleurs, ajoute le directeur général de la santé, "si le matériau a perdu ses propriétés déperlantes à l'issue du traitement, il doit être doublé d'un tablier à usage unique pour les soins mouillants ou souillants".

Des situations "validées" et "contrôlées"

À l'occasion le 4 avril de son point presse quotidien, Jérôme Salomon a assuré à Hospimedia être "très attentif" à la sécurité sanitaire de ce type de traitement, parlant de situations "validées, contrôlées, proposées par les équipes d'hygiène hospitalière, prises en charge par les équipes spécialisées de stérilisation et là aussi validées par nos agences nationales de sécurité sanitaire. Pendant des années, on a utilisé de l'usage unique et on a tout jeté, a ajouté l'intéressé. Aujourd'hui, on se pose la question pour certains équipements qui ne sont pas souillés — un vêtement tâché de sang n'est pas à réutiliser —, un vêtement qui sert juste à protéger un soignant, qui peut être de façon validé stérilisé et servir à une équipe hospitalière."

Pas question de laver ni de stériliser les masques

En revanche, ce type de retraitement exclut toujours bel et bien les masques à usage unique (FFP2 et chirurgicaux). Dans une information diffusée le 2 avril (à télécharger ci-dessous), le centre d'appui pour la prévention des infections associées aux soins (Cpias) Auvergne-Rhône-Alpes réaffirme qu'en l'état actuel des connaissances, il faut "les jeter après utilisation, ne pas laver, ne pas stériliser" (lire notre article).
En effet, "aucune démonstration du maintien des performances des masques n'a été faite en combinant les deux processus de lavage et de stérilisation, insiste le Cpias. Par ailleurs les altérations des masques lors des étapes mécaniques de retrait, collecte, transport, traitement et reconditionnement semblent impossibles à prévenir au regard de la multiplicité des intervenants notamment humains."
Enfin, le centre d'appui "demeure non favorable" à l'usage de masques en tissu de fabrication "artisanale" ou "do it yourself" selon différents tutoriels ou protocoles locaux, qui n'auraient pas fait la preuve de leur efficacité".

Thomas Quéguiner

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