Gestion
Un transfert aéroporté de patients du CHR de Metz-Thionville avorte sur le tarmac
En raison d'une inflexion du nombre de patients, le CHR de Metz-Thionville ne demande plus de transferts de patients. La cellule nationale de gestion a néanmoins proposé un transfert le 6 avril mais l'opération a été annulée à la dernière minute.Tout était sur les rails et pourtant le transfert n'a pas eu lieu. Le 6 avril, une opération Morphée — pour module de réanimation pour patients à haute élongation d’évacuation — devait transporter cinq patients du CHR de Metz-Thionville (Moselle) et du CH de Saint-Dizier (Haute-Marne), hospitalisés en réanimation, du Luxembourg vers la République Tchèque. Quelques minutes avant le décollage, alors que les ambulances étaient sur place, l'opération a finalement été annulée, sans que les raisons précises soient connues.
Ce transfert de quatre patients hospitalisés en réanimation au CHR n'était d'ailleurs pas demandé par l'établissement. "Depuis trois jours, nous ne sommes pas demandeurs. Les équipes sont épuisées et nous voulions leur laisser le week-end pour se reposer", indique la directrice générale. Depuis le 25 mars, 140 patients ont été transférés en train ou par avion. "Sans ces transferts, nous n'aurions jamais pu accueillir tous les patients sur la zone des groupements hospitaliers de territoire de Metz et de Sarreguemines", souligne la direction.
Enfin, le CHR de Metz-Thionville a bénéficié du soutien téléphonique du président de la République Emmanuel Macron. Les équipes du CHR lui ont notamment fait part des tensions sur l'approvisionnement de certains médicaments. "Le président de la République connaissait ce problème mais n'avait pas conscience de la course contre la montre que nous menons. Nous lui avons indiqué disposer de 24 ou 48 heures de stocks", rapporte Marie-Odile Saillard. Le midazolam est particulièrement concerné par les tensions à Metz, rapporte Sébastien Gette, chef de service de réanimation. En revanche, sur les masques, le CHR dispose de stocks suffisants mais la direction met en garde contre le risque de gaspillage de cette ressource.
Une gestion nationale des transferts
"Nous n'avons pas tous les tenants et aboutissants", rapporte Marie-Odile Saillard, la directrice générale du CHR, lors d'une conférence téléphonique le 6 avril. "On nous a indiqué de les préparer sans connaître la destination. Le transfert a été confirmé par l'ARS Grand-Est la vieille au soir mais le déplacement a été infirmé sur place", explique-t-elle. L'établissement n'a pas la main sur la gestion des déplacements. C'est une cellule nationale qui dirige les opérations.Ce transfert de quatre patients hospitalisés en réanimation au CHR n'était d'ailleurs pas demandé par l'établissement. "Depuis trois jours, nous ne sommes pas demandeurs. Les équipes sont épuisées et nous voulions leur laisser le week-end pour se reposer", indique la directrice générale. Depuis le 25 mars, 140 patients ont été transférés en train ou par avion. "Sans ces transferts, nous n'aurions jamais pu accueillir tous les patients sur la zone des groupements hospitaliers de territoire de Metz et de Sarreguemines", souligne la direction.
[Retour en image] Transport et prise en charge de patients français en réanimation COVID+ depuis l’aéroport du Luxembourg le 3 avril 2020. Action coordonnée par le CGDIS avec le soutien de @PoliceLux @luxairport @LuxairAirlines #Resilience @Armee_de_lair @chr_metz_thion @COZ_EST pic.twitter.com/Gg1fyWqrL9
— CGDIS (@CGDISlux) April 6, 2020
Un quart des lits Covid disponibles
Si le CHR ne demande plus de déplacements de patients, après une alerte la semaine précédente, c'est parce que les chiffres de l'épidémie se stabilisent. Marie-Odile Saillard reste néanmoins prudente face à un risque de recrudescence. Elle entend continuer de sécuriser des lits. Ce 6 avril, le CHR comptait 25 lits de réanimation sur la centaine de lits ouverts. Cette proportion d'un quart de lits disponibles est équivalente dans les services Covid de médecine. "Quand nous avons moins de dix lits vacants, nous mettons la population en danger. Nous devons offrir un recours aux autres réanimations", estime Marie-Odile Saillard. Cette dernière note également que la "tension s'accentue" dans des territoires proches, notamment à Verdun (Meuse).Enfin, le CHR de Metz-Thionville a bénéficié du soutien téléphonique du président de la République Emmanuel Macron. Les équipes du CHR lui ont notamment fait part des tensions sur l'approvisionnement de certains médicaments. "Le président de la République connaissait ce problème mais n'avait pas conscience de la course contre la montre que nous menons. Nous lui avons indiqué disposer de 24 ou 48 heures de stocks", rapporte Marie-Odile Saillard. Le midazolam est particulièrement concerné par les tensions à Metz, rapporte Sébastien Gette, chef de service de réanimation. En revanche, sur les masques, le CHR dispose de stocks suffisants mais la direction met en garde contre le risque de gaspillage de cette ressource.