Immobilier
Une quinzaine d'acteurs du BTP proposent des hôpitaux de campagne clé en main
105 lits hospitalisés livrés à partir du 15 mai, puis 210 lits à compter du 30. Répondant à un appel d'offres du ministère des Armées pour faire face au Covid-19, un collectif d'acteurs du bâtiment propose un dispositif de construction d'hôpitaux de campagne modulaires en bois déployables rapidement sur zone et réutilisables sur site ou ailleurs.
Via l'Agence de l'innovation de défense (AID), le ministère des Armées a lancé un appel à projets de solutions innovantes dans le cadre du plan gouvernemental de lutte contre le Covid-19 (lire notre article). À ce titre, un collectif réunissant quinze acteurs majeurs du bâtiment (lire l'encadré) s'est mobilisé pour fournir une réponse visant à proposer une solution de construction hospitalière hors-site déployable en six semaines afin de faciliter l'accès à des hôpitaux de campagne.
Concrètement, il s'agit de "déployer des unités réalisées en modules bois réemployables, comprenant environ 15 chambres de soins intensifs et les locaux associés, sur une base de 2 unités sous six semaines environ, puis 2 à 4 unités toutes les deux semaines en fonction des besoins". Pour cela, les différents acteurs s'appuient sur sept centres de production déjà présents sur l'ensemble du territoire, soit une capacité de production qui "permettrait d'exploiter, à proximité des hôpitaux, 105 lits à partir du 15 mai et 210 lits à compter du 30 mai".
En dur mais très légers et non sous tentes, ce qui n'est pas négligeable en plein hiver, les modules qui s'apparentent à des sortes de préfabriqués disposent en effet d'un simple couloir de circulation et d'une chambre facilement démontable et adaptable : plateau technique, bloc opératoire, logement, etc. Le temps de montage est de quatorze jours, reste ensuite le raccordement aux différents réseaux sur site. À terme d'ailleurs, l'ouvrage ainsi créé peut même être pérenne, ne cachent pas les deux responsables, étant d'ailleurs assujettis comme un hôpital "traditionnel" à toutes les normes réglementaires. Pour autant, pas question de penser voir demain ces deux ou trois modules types supplanter les vastes projets de reconstruction hospitalière : l'extrême variété d'un hôpital moderne ne le permettrait pas, soulignent Xavier Jaffray et Laurent Perusat.
Via l'Agence de l'innovation de défense (AID), le ministère des Armées a lancé un appel à projets de solutions innovantes dans le cadre du plan gouvernemental de lutte contre le Covid-19 (lire notre article). À ce titre, un collectif réunissant quinze acteurs majeurs du bâtiment (lire l'encadré) s'est mobilisé pour fournir une réponse visant à proposer une solution de construction hospitalière hors-site déployable en six semaines afin de faciliter l'accès à des hôpitaux de campagne.
Une reproduction facile et rapide
Cette initiative fait écho à l'opération menée mi-mars au pas de charge par le Service de santé des armées (SSA) et qui a consisté à installer un élément militaire de réanimation (EMR) doté de 30 lits de réanimation sur le parking de l'hôpital de Mulhouse (Bas-Rhin, lire notre article). Avec toutefois une différence notoire : l'hôpital de campagne des armées est sous tentes quand celui proposé par le collectif est en dur. En outre, là où le dispositif du SSA est limité en nombre et ne peut donc pas être démultiplié — ce qui empêchait d'ailleurs l'installation éventuelle dans le même laps de temps d'autres EMR auprès d'autres hôpitaux à travers l'Hexagone —, les acteurs du bâtiment proposent une structure "facilement et rapidement reproductible, à l'échelle de l'ensemble du territoire". Le tout, comme ils l'expliquent dans un communiqué, grâce à une fabrication hors-site, une conception Bim (pour building information modeling), un suivi de projet transversal et une ingénierie concourante, des ouvrages durables et réutilisables pour d'autres missions, une formation en e-learning des équipes de montage, etc.Concrètement, il s'agit de "déployer des unités réalisées en modules bois réemployables, comprenant environ 15 chambres de soins intensifs et les locaux associés, sur une base de 2 unités sous six semaines environ, puis 2 à 4 unités toutes les deux semaines en fonction des besoins". Pour cela, les différents acteurs s'appuient sur sept centres de production déjà présents sur l'ensemble du territoire, soit une capacité de production qui "permettrait d'exploiter, à proximité des hôpitaux, 105 lits à partir du 15 mai et 210 lits à compter du 30 mai".
Souplesse, autonomie et réactivité
"Nous pouvons délocaliser la production des modules et la zone d'assemblage en installant des unités éphémères où que ce soit au cœur même des territoires. Cela offre une souplesse et une parfaite autonomie pour réagir en cas de catastrophe", glissent de concert à Hospimedia Xavier Jaffray, dirigeant-fondateur de Leco, et Laurent Perusat, architecte associé au sein du cabinet AIA. Et là où, s'agissant de l'hôpital de campagne du SSA, la limite est atteinte dès lors qu'est consommé ce qui est stocké, leur concept n'est pas bridé en matière capacitaire. En outre, le besoin se veut d'approche écologique avec des bâtiments qui peuvent être ensuite aisément "réemployés à d'autres usages".En dur mais très légers et non sous tentes, ce qui n'est pas négligeable en plein hiver, les modules qui s'apparentent à des sortes de préfabriqués disposent en effet d'un simple couloir de circulation et d'une chambre facilement démontable et adaptable : plateau technique, bloc opératoire, logement, etc. Le temps de montage est de quatorze jours, reste ensuite le raccordement aux différents réseaux sur site. À terme d'ailleurs, l'ouvrage ainsi créé peut même être pérenne, ne cachent pas les deux responsables, étant d'ailleurs assujettis comme un hôpital "traditionnel" à toutes les normes réglementaires. Pour autant, pas question de penser voir demain ces deux ou trois modules types supplanter les vastes projets de reconstruction hospitalière : l'extrême variété d'un hôpital moderne ne le permettrait pas, soulignent Xavier Jaffray et Laurent Perusat.
Quinze acteurs aux missions prédéfinies
Le collectif regroupe ainsi quinze acteurs du bâtiment répartis comme suit :- maîtrise d'ouvrage : Nacarat ;
- conception et production : AIA Division projets hospitaliers, Dhomino et Leco ;
- réalisation : Spie Batignolles, Snerct, Compagnie de construction, Douillard construction et La Maison abordable ;
- gestion des risques, sécurité et conformité, assistance technique, BIM : Socotec ;
- fourniture des matériaux de construction et mobilisation du réseau artisan : Saint-Gobain ;
- gestion de la logistique et des transports : Idea logistique ;
- sourcing et approvisionnement des composants : Exso ;
- support juridique : Cabinet GB2A ;
- coordination des actions : Batimat et Leco.