Éducation
Le confinement change les modes de coopération des professionnels avec les parents
Les Sessad pour les enfants Dys accompagnent désormais les jeunes à distance. Un accompagnement qui devient souvent triangulaire avec les parents et incite les professionnels à réinterroger leur aide à la parentalité, jusqu'ici peu investie.La Fédération nationale pour l'inclusion des personnes en situation de handicap sensoriel et Dys en France (Fisaf) a mis en place des groupes d'échanges de pratiques à distance autour du Covid-19. Le 10 avril, une rencontre sur le thème "Confinement, continuité des soins pédagogiques, éducatifs et paramédicaux des enfants Dys", animée par Raquel Gonzalez, psychologue de l'association Jules-Catoire à Arras (Pas-de-Calais), a permis de faire le point sur les organisations mises en place au bout de quatre semaines et leurs influences sur les pratiques professionnelles.
Comme la plupart des autres services d'éducation spéciale et de soins à domicile (Sessad), les services spécialisés dans l'accompagnement des enfants Dys ont maintenu le lien avec les enfants et les familles à distance : téléphone, Skype, visio pour les relations individuelles, groupes Whatsapp, Messenger pour permettre aux jeunes d'échanger entre eux ou bien encore Padlet, Google drive et pages Facebook privées pour rassembler les ressources disponibles en ligne pour aider chacun à s'organiser à la maison.
"Il est essentiel de maintenir le maximum d'activités pour éviter l'isolement de certains jeunes", explique une psychologue qui a continué en visio ses groupes de parole où les enfants sont très contents de se retrouver. "Ce qui est étonnant, note une de ses collègues, c'est de voir comment à distance les rôles peuvent évoluer, certains jeunes qui étaient moteurs à l'internat sont injoignables alors que d'autres se révèlent dans cette relation à distance. Il y a aussi ceux qui perdent le cadre et à qui il faut rappeler que non ce n'est pas à 23 heures qu'on contacte son référent".
Si les éducateurs sont habitués à franchir les portes des domiciles, les thérapeutes pénètrent souvent pour la première fois dans l'intimité des familles. Et inversement, les enfants pénètrent également dans l'intimité des professionnels. Dans ce moment si particulier, les professionnels s'adaptent avant tout au rythme et aux besoins des familles : des contacts réguliers mais pas intrusifs en respectant la surcharge cognitives à laquelle doivent faire face des parents qui endossent toutes les casquettes : professionnel en télétravail, enseignant, thérapeute... Dans les premières semaines, l'accompagnement du Sessad ne leur a pas toujours paru prioritaire mais avec le confinement qui dure, la demande de soutien augmente.
Dans les bonnes nouvelles liées au confinement, Raquel Gonzalez observe que de nombreux enfants qui avaient tendance à s'appuyer sur un tiers se sont mieux appropriés les outils numériques qui facilitent leur autonomie et les parents en ont mieux compris le maniement. Une observation qui incite les équipes à modifier leurs pratiques, y compris après le confinement en consacrant plus de temps à travailler, y compris avec les parents, sur l'utilisation des logiciels spécialisés.
Comme la plupart des autres services d'éducation spéciale et de soins à domicile (Sessad), les services spécialisés dans l'accompagnement des enfants Dys ont maintenu le lien avec les enfants et les familles à distance : téléphone, Skype, visio pour les relations individuelles, groupes Whatsapp, Messenger pour permettre aux jeunes d'échanger entre eux ou bien encore Padlet, Google drive et pages Facebook privées pour rassembler les ressources disponibles en ligne pour aider chacun à s'organiser à la maison.
"Il est essentiel de maintenir le maximum d'activités pour éviter l'isolement de certains jeunes", explique une psychologue qui a continué en visio ses groupes de parole où les enfants sont très contents de se retrouver. "Ce qui est étonnant, note une de ses collègues, c'est de voir comment à distance les rôles peuvent évoluer, certains jeunes qui étaient moteurs à l'internat sont injoignables alors que d'autres se révèlent dans cette relation à distance. Il y a aussi ceux qui perdent le cadre et à qui il faut rappeler que non ce n'est pas à 23 heures qu'on contacte son référent".
Un travail sur la relation parent-enfant
Une autre relation que les professionnels perçoivent plus à distance, c'est celle qu'entretiennent parents et enfants dans cet accompagnement singulier qu'est l'éducation et la réeducation d'un enfant handicapé. Les séances qui se déroulent habituellement dans le face à face du cabinet entre le jeune et le professionnel sont désormais bousculées par les parents qui accompagnent les plus jeunes dans l'exercice à distance. Mais cette expérience est riche d'enseignements pour les professionnels qui découvrent ainsi certains parents, notamment les pères qu'ils ne voyaient jamais. Ils voient aussi le comportement des parents vis-à-vis de leur enfant en difficulté. "Notre travail est en train de changer, estime une orthophoniste. Avec ces séances triangulaires, on travaille aussi sur le comportement des parents, en essayant de leur montrer comment ils peuvent aider leurs enfants."Si les éducateurs sont habitués à franchir les portes des domiciles, les thérapeutes pénètrent souvent pour la première fois dans l'intimité des familles. Et inversement, les enfants pénètrent également dans l'intimité des professionnels. Dans ce moment si particulier, les professionnels s'adaptent avant tout au rythme et aux besoins des familles : des contacts réguliers mais pas intrusifs en respectant la surcharge cognitives à laquelle doivent faire face des parents qui endossent toutes les casquettes : professionnel en télétravail, enseignant, thérapeute... Dans les premières semaines, l'accompagnement du Sessad ne leur a pas toujours paru prioritaire mais avec le confinement qui dure, la demande de soutien augmente.
Dans les bonnes nouvelles liées au confinement, Raquel Gonzalez observe que de nombreux enfants qui avaient tendance à s'appuyer sur un tiers se sont mieux appropriés les outils numériques qui facilitent leur autonomie et les parents en ont mieux compris le maniement. Une observation qui incite les équipes à modifier leurs pratiques, y compris après le confinement en consacrant plus de temps à travailler, y compris avec les parents, sur l'utilisation des logiciels spécialisés.