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Des doutes émergent sur la qualité dans le temps de la réponse immunitaire au Covid-19

Le manque de connaissance sur le coronavirus Sars-Cov-2 soulève des interrogations sur la durée dans le temps de la production d'anticorps. L'immunité collective de la population, en l'absence de vaccin, est ainsi sujette à caution.Lors de son allocution, le président de la République Emmanuel Macron a surtout parlé des tests de dépistage et très peu des tests sérologiques. Ces derniers seront mobilisés, selon le chef de l'État, pour mesurer l'immunité de la population au coronavirus Sars-Cov-2. La temporalité de cette immunité pose cependant encore question dans la communauté scientifique, alors que les tests sérologiques sont très attendus dans le cadre du déconfinement.

"La question se pose de savoir si on n'est pas en train de se tromper complètement en disant que séropositif au Covid-19 est égal à être protégé. Une série d'éléments suggère qu'un réservoir existe peut-être et que des phénomènes de réactivation peuvent arriver. Nous ne savons pas si le fait d'avoir des anticorps est un élément absolu de protection. Et on ne va pas résoudre cela tout de suite", détaille ainsi Jean-François Delfraissy, le président du conseil scientifique chargé d'éclairer le pouvoir exécutif, le 15 avril devant le Sénat. Il précise également que des cas de récidive sont de plus en plus réguliers et que la durée de vie des anticorps est très courte.

Trois questions soulevées par Olivier Véran

À l'issue du Conseil des ministres du 15 avril, Olivier Véran, en charge des Solidarités et de la Santé, reconnaît le manque de connaissances sur ce nouveau virus. Il rappelle ainsi que trois grandes questions se posent toujours. Il s'agit en premier lieu, de savoir si des anticorps sont développés à chaque fois ou uniquement pour les cas graves. Par ailleurs, le moment d'apparition des imminoglobines de type G, qui sont habituellement considérées protectrices contre le virus concerné, n'est pas connu. "Si le test sérologique est mené trop tôt, il ne dira rien de la mémoire immunitaire", avance Olivier Véran. Enfin, la communauté scientifique ne sait pas encore si cette mémoire immunitaire est "fragile, fugace et temporaire" ou "bonne, durable et efficace". Pour Jérôme Salomon, le Directeur général de la santé, il s'agit d'un "débat de scientifiques". Lors de son point presse quotidien du 17 avril, il précise que "pour la grande majorité, les malades ont des anticorps" et que les malades les plus anciens n'ayant que quelques mois, il est impossible d'avoir une réponse sur le maintien dans le temps de l'immunité individuelle.

Ces interrogations mettent du plomb dans l'aile de l'espoir d'une immunité collective empêchant la circulation du virus. Jean-François Delfraissy remet cependant une note d'espoir avec le développement d'un vaccin. Sur ce sujet, il se dit, devant l'Assemblée nationale également le 15 avril, "plus optimiste". Il estime ainsi que le premier vaccin arrivera dans un délai ne renvoyant "pas aux calendes grecques" mais plutôt à "début 2021". Il précise néanmoins que ce vaccin n'offrira qu'une protection incomplète contre le virus Sars-Cov-2.

Jérôme Robillard

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