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Les établissements du handicap adulte saluent l'investissement des professionnels

Confinés depuis plus d'un mois, les maisons d'accueil spécialisées et les foyers d'accueil médicalisé continuent de pouvoir fonctionner sous de nouvelles modalités grâce à la mobilisation des professionnels. Sur le pont, ils accompagnent au mieux dans une situation sous tension. Au même titre que les Ehpad, les maisons d'accueil spécialisées (Mas) et les foyers d'accueil médicalisé (Fam) accueillent des publics très fragiles. La peur était donc forte de voir se répandre des épidémies de Covid-19 dans les établissements. Mais, jusqu'à présent, "nous ne passons pas véritablement au travers de l'épidémie mais c'est moins terrible que ce que nous pouvions craindre", juge Jean-Louis Garcia, président de l'Apajh, interrogé par Hospimedia.

À la différence des structures dédiées aux personnes âgées, il est difficile de savoir le nombre de personnes décédées de l'épidemie dans les structures du handicap car les chiffres de la Direction générale de la santé ne différencient pas les différents types d'établissements. En revanche, le secteur semble s'accorder à saluer l'engagement des professionnels. "Je suis impressionné par la motivation du personnel, ils sont inquiets mais ne se désengagent pas", exprime à Hospimedia Sébastien Legoff, directeur général de l'association les Tout-Petits et vice-président du Groupe polyhandicap France (GPF). Pour Stéphanie Ferdoille, directrice générale de l'association Les amis de Karen-Notre-Dame-de-Joye à Vernou-la-Celle-sur-Seine (Seine-et-Marne), sollicitée par Hospimedia, "les professionnels sont très imaginatifs. Par exemple, ils organisent des petits spectacles dans les chambres des résidents."

Des situations très hétérogènes

Il existe néanmoins des différences importantes entre les établissements en matière de présence des salariés. À la Mas L'Alter Ego à Mennecy
 (Essonne), son directeur René Andolo explique à Hospimedia que "plus de la moitié des professionnels sont absents pour garder leurs enfants ou parce qu'ils sont en arrêt de travail". Tandis qu'au Fam L'Abbaye à Witternesse (Pas-de-Calais), "nous avons très peu d'arrêts, quelques journées prises à droite et à gauche pour des gardes mais personne n'a eu besoin de solliciter les écoles pour cela", décrit Géraldine Lombart, sa directrice, à Hospimedia. Les conditions matérielles dans lesquelles les soignants exercent leurs activités semblent également ne pas être identiques partout : certaines structures se plaignent toujours du manque de masques, tandis que d'autres semblent commencer à avoir les moyens de travailler selon le respect des protocoles, tout en soulignant l'importance des dons et du système D car le matériel fourni par les ARS n'est pas suffisant.

De la difficulté des mesures barrières

Les établissements interrogés emploient différentes méthodes afin de limiter les risques d'apport du virus par les salariés : prise de température à l'entrée, sas de décontamination, changement des horaires en période de douze heures pour limiter les roulements... Néanmoins, les directeurs rappellent la difficulté dans certains cas pour les employés de rester à distance.
 "Par exemple, pour accompagner les résidents polyhandicapés, notamment pour le nursing, il est impossible de conserver une distance d'un mètre", expose Sébastien Legoff.

Maintenir les ressources humaines sur la durée

Les professionnels risquent de commencer à fatiguer alors qu'une date de déconfinement n'est toujours pas en vue dans ces structures. "Nous arrivons dans une période d'endurance pour les professionnels", considère le directeur de l'association les Tout-Petits. "Nous allons devoir travailler sur la gestion des ressources humaines pour travailler dans la durée, pouvoir conserver des vacances cet été..." En effet, outre des horaires réaménagés afin de limiter les roulements, les employés portent u
ne lourde responsabilité. "Il y a une charge affective et psychologique importante car ils savent que si le Covid-19 entre dans l'établissement, c'est par eux", explique Stéphanie Ferdoille.

Autre fatigue qui risque d'aggraver la situation dans les Mas et les Fam, les difficultés de maintenir les liens avec les familles. "La sensation d'enfermement est relative car nous avons la chance d'avoir un grand terrain", confie Géraldine Lombart. "En revanche, ce qui peut manquer ce sont les retours dans les familles. Pour certains résidents, c'est difficile." Les dispositifs sont nombreux : visioconférences, pages Facebook, envois de newsletter... Alors, face à ces difficultés, certains mécontentemen
ts pointent. "Une fois de plus, nous sommes oubliés, l'État aurait dû montrer l'exemple en matière de primes (lire notre article)", enjoint Jean-Louis Garcia. "Nos professionnels sont extraordinaires mais il ne faudrait pas les faire trop lanterner sur le sujet." Pourtant, ils sont présents et bien actifs. "Même si la situation est très difficile, il y a vraiment de la vie : nous maintenons du lien et de l'espérance", juge Sébastien Legoff.

Edoxie Allier

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