Offre médico-sociale
Un centre de référence propose une hot-line et un serious game pour les enfants Dys
Le centre de référence des troubles du langage et des apprentissages de la Pitié-Salpêtrière a ouvert une hot-line nationale dédiée au enfants Dys pendant le confinement. Il propose également de tester un serious game de rééducation.À l'heure du confinement, les activités des centres de référence des troubles du langage et des apprentissages (CRTLA) sont ralenties. Le service de psychiatrie de l'enfant et de l'adolescent de la Pitié-Salpêtrière à l'Assistance publique-hôpitaux de Paris (AP-HP) a décidé d'en profiter pour réorienter une partie de son équipe sur un service de hot-line nationale à destination des familles qui éprouvent des difficultés avec leur enfant Dys. Et depuis quelques jours, il propose de tester gratuitement la version zéro du serious game, Mila, basé sur le rythme et la musique. Une proposition qui s'adresse également aux professionnels incités à encourager les jeunes suivis à participer, constater les progrès et remonter leurs remarques aux développeurs.
"Nous avons constaté un grand stress des familles face aux exigences scolaires. Les parents qui ont dû compenser l'absence d'aménagements et de rééducation ont redécouvert les difficultés de leurs enfants tandis que les enseignants ont un peu oublié que ces élèves avaient des besoins pédagogiques particuliers", ajoute le Dr Joana Matos qui anime le service de réponses téléphoniques avec sept orthophonistes, deux psychomotriciens, deux psychologies et trois neuropsychologues. Concrètement une secrétaire enregistre les demandes et en fonction du type de plainte, les professionnels rappellent. Le service répond à une forte demande de guidance parentale, d'aménagements pédagogiques et de gestion du stress. La plupart des contacts sont uniques, le service renvoyant si besoin sur des professionnels locaux. Pour certaines demandes toutefois, plusieurs entretiens avec divers professionnels peuvent être programmés.
Le projet Mila associe depuis plus de deux ans, cinq ingénieurs et quatre cliniciens : David Cohen, Michel Habib, neurologue au CHU de la Timone à Marseille (Bouches-du-Rhône), Charline Grossard, orthophoniste à l'AP-HP et Jonathan Bolduc, musicologue à l'université de Laval (Canada). "Ce jeu est principalement destiné aux enfants de 8 à 12 ans qui souffrent de dyslexie, dysphasie et de dysparaxie. Nous pensons qu'il peut également être bénéfique pour d'autres troubles du langage. Il a été testé par les professionnels de mon service et nous avons décidé de profiter de cette période du confinement pour proposer à tous la version zéro afin d'offrir un outil de stimulation à la maison et de nous permettre de bénéficier des retours utilisateurs", précise David Cohen. Le produit n'est pas finalisé pour autant puisqu'il devra encore être validé dans le cadre d'une étude clinique. La mise à disposition de l'application a été lancée par le FFDys le 18 avril et a enregistré en 72 heures l'ouverture de 10 000 sessions par plus de 1 000 enfants différents.
Le jeu propose à chaque enfant de choisir l'univers musical qui lui convient. "Nous avons sélectionné une palette de musiques très différentes mais basées sur les mêmes rythmiques", précise François Vonthron. Ensuite, l'utilisateur est entraîné dans une aventure composée de trois chapitres par semaine, chacun nécessitant 20 à 45 minutes d’activité. De nouveaux chapitres se débloqueront au fur et à mesure de l'aventure.
"Aujourd'hui nous avons le même jeu, la même interface, pour tous les troubles mais cette première utilisation grandeur nature va nous permettre d'affiner nos critères pour proposer des remédiations plus personnalisées", ajoute François Vonthron. Nous avons également besoin des retours des professionnels de santé qui peuvent créer un accès et inviter leur patientèle. Ils bénéficieront, en plus, de retours directs sur l'utilisation des enfants qu'ils auront invités". À terme Mila sera-t-il un outil payant ou gratuit ? La question n'est pas encore tranchée même si ses promoteurs ne cachent pas leur souhait de trouver des financements qui permettraient de l'offrir au plus grand nombre.
Une hot-line dédiée aux Dys
"Les premiers jours du confinement, nous avons créé sur notre site Internet un espace Covid-19 [...] et nous avons continué un certain nombre de suivis par téléconsultation mais nous avons eu rapidement l'impression que les enfants Dys, qui suivent pour la plupart une scolarité normale avec des aménagements, faisaient partie des grands oubliés de l'école à la maison. C'est la raison pour laquelle nous avons mis en place un service d'assistance téléphonique", explique à Hospimedia le Pr David Cohen, chef du service. Le constat est partagé par la Fédération française des Dys (FFDys) qui a popularisé cette hot-line dès son ouverture le 6 avril."Nous avons constaté un grand stress des familles face aux exigences scolaires. Les parents qui ont dû compenser l'absence d'aménagements et de rééducation ont redécouvert les difficultés de leurs enfants tandis que les enseignants ont un peu oublié que ces élèves avaient des besoins pédagogiques particuliers", ajoute le Dr Joana Matos qui anime le service de réponses téléphoniques avec sept orthophonistes, deux psychomotriciens, deux psychologies et trois neuropsychologues. Concrètement une secrétaire enregistre les demandes et en fonction du type de plainte, les professionnels rappellent. Le service répond à une forte demande de guidance parentale, d'aménagements pédagogiques et de gestion du stress. La plupart des contacts sont uniques, le service renvoyant si besoin sur des professionnels locaux. Pour certaines demandes toutefois, plusieurs entretiens avec divers professionnels peuvent être programmés.
Un serious game musical
À côté de son activité diagnostique, le service du Pr David Cohen mène une activité de recherche en lien, notamment, avec l'équipe de robotique sociale du Pr Mohamed Chetouani (lire notre interview). Mais c'est avec l'institut polytechnique de Paris qu'il a été développé Mila, un serious game de rééducation par la musique. Le créateur de Mila François Vonthron, ingénieur et musicien explique : "Mila a été mon projet de recherche de fin d'études qui m'a permis d'allier mes deux passions : l'intelligence artificielle et la musique. Depuis trente ans, de nombreux travaux scientifiques montrent que la musique peut potentialiser l'apprentissage de la langue, et plus encore chez des enfants qui souffrent de troubles du langage. L'apprentissage musical utilise et renforce des connexions entre des zones cérébrales distantes, et de ce fait tend à restaurer des circuits qui fonctionnent mal chez les enfants Dys."Le projet Mila associe depuis plus de deux ans, cinq ingénieurs et quatre cliniciens : David Cohen, Michel Habib, neurologue au CHU de la Timone à Marseille (Bouches-du-Rhône), Charline Grossard, orthophoniste à l'AP-HP et Jonathan Bolduc, musicologue à l'université de Laval (Canada). "Ce jeu est principalement destiné aux enfants de 8 à 12 ans qui souffrent de dyslexie, dysphasie et de dysparaxie. Nous pensons qu'il peut également être bénéfique pour d'autres troubles du langage. Il a été testé par les professionnels de mon service et nous avons décidé de profiter de cette période du confinement pour proposer à tous la version zéro afin d'offrir un outil de stimulation à la maison et de nous permettre de bénéficier des retours utilisateurs", précise David Cohen. Le produit n'est pas finalisé pour autant puisqu'il devra encore être validé dans le cadre d'une étude clinique. La mise à disposition de l'application a été lancée par le FFDys le 18 avril et a enregistré en 72 heures l'ouverture de 10 000 sessions par plus de 1 000 enfants différents.
Le jeu propose à chaque enfant de choisir l'univers musical qui lui convient. "Nous avons sélectionné une palette de musiques très différentes mais basées sur les mêmes rythmiques", précise François Vonthron. Ensuite, l'utilisateur est entraîné dans une aventure composée de trois chapitres par semaine, chacun nécessitant 20 à 45 minutes d’activité. De nouveaux chapitres se débloqueront au fur et à mesure de l'aventure.
"Aujourd'hui nous avons le même jeu, la même interface, pour tous les troubles mais cette première utilisation grandeur nature va nous permettre d'affiner nos critères pour proposer des remédiations plus personnalisées", ajoute François Vonthron. Nous avons également besoin des retours des professionnels de santé qui peuvent créer un accès et inviter leur patientèle. Ils bénéficieront, en plus, de retours directs sur l'utilisation des enfants qu'ils auront invités". À terme Mila sera-t-il un outil payant ou gratuit ? La question n'est pas encore tranchée même si ses promoteurs ne cachent pas leur souhait de trouver des financements qui permettraient de l'offrir au plus grand nombre.