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Plusieurs voix s'élèvent contre les discriminations par l'âge dans la gestion de crise

Les alertes sur l'âgisme se multiplient. La Fédération 3977, la SFGG, la Fiapa et l'association francophone pour les droits de l’Homme expliquent pourquoi ne pas confiner davantage les âgés. L'Académie de médecine recommande aussi la vigilance.Plusieurs alertes pour dénoncer des situations âgistes concernant la poursuite du confinement destinée à faire face au Covid-19 sont lancées. Alors que le plan présidentiel de déconfinement n'a pas encore été dévoilé, le conseil scientifique de la Fédération 3977 contre les maltraitances, la commission âge droits liberté de la Société française de gériatrie et gérontologie (SFGG), la Fédération internationale des associations de personnes âgées (Fiapa) et l'association francophone pour les droits de l’Homme signent un texte pour dénoncer les différents risques d'un confinement qui se prolongerait pour les plus vieux. Ils voient dans cette situation diverses conséquences.

Trois raisons pour ne pas prolonger le confinement aux âgés :

  • un confinement indéfini des populations à risques et tout particulièrement âgées serait vite intenable en raison des effets secondaires multiples pouvant à leur tour être la source d’une saturation du système hospitalier et d’une forte surmortalité ;
  • l’absence de confinement ou de précautions obligatoires pour les sujets reconnus contagieux laisserait en libre circulation des personnes mettant en danger autrui. Leur temps de limitation de circulation est bref, donc tolérable, alors que celui des sujets à risque serait indéfini, donc intolérable ;
  • la problématique des relations grands-parents (présumés fragiles) et petits-enfants (porteurs sains potentiels) mérite une étude spécifique pour émettre des recommandations adaptées. 

La personne âgée, stéréotype médiatico-administratif, n’existe pas.
Extrait du texte
Dans ses discours officiels concernant les mesures barrières ou l'évolution de l'épidémie de Covid-19, le Gouvernement a largement utilisé le critère de l'âge or, pour les signataires, "les fragilités ne connaissent pas de barrière d’âge. Certaines des fragilités attribuées à la vieillesse débutent avant 50 ans". Attention à ne pas tomber dans l'âgisme, semblent-ils prévenir. Évoquant le confinement, ils écrivent : "il ne faudrait pas qu’une mesure officielle se voulant protectrice, renforce l’exclusion sociale d’une partie des citoyens". Et d'ajouter "vivre confinés dans un espace collectif fermé les expose fortement à la contagion (comme les marins d’un porte-avion). Le cumul de fragilités les expose aux formes graves. Les résidents d’Ehpad dans leur diversité ne sont absolument pas représentatifs de l’ensemble des aînés, même les plus âgés. La personne âgée, stéréotype médiatico-administratif, n’existe pas". Ils estiment également, juridiquement parlant, qu'il sera difficile devant les tribunaux de justifier le confinement des uns et la libre circulation des autres, si les aînés venaient à porter plainte pour confinement abusif.

L'Académie nationale de médecine dénonce l'âgisme suscité par le Covid-19

Par communiqué du 18 avril, l'Académie nationale de médecine dénonce les tensions intergénérationnelles liées au Covid-19. Elle rappelle que 74% des malades infectés décédés ont plus de 75 ans soulignant que "le contexte épidémique actuel dans lequel le risque de mourir peut être confronté à une limitation des ressources fait le lit de tensions intergénérationnelles". Dans ce contexte, elle recommande :
  • de ne jamais utiliser le critère d’âge pour l’allocation ou la répartition des biens et des ressources. Si un rationnement des moyens thérapeutiques s’impose, le choix doit être de se baser sur des critères physiologiques, cliniques et fonctionnels afin d’obtenir les meilleurs résultats à court et long termes ;
  • de substituer la notion de distanciation physique à celle de distanciation sociale pour mieux faire comprendre que l’observation des gestes barrières n’implique pas de s’isoler du monde mais qu’elle permet de continuer de communiquer autrement ;
  • d’accorder une attention particulière aux adultes âgés les plus vulnérables et fonctionnellement atteints résidant en institution de long séjour et de veiller à ce qu’ils continuent de bénéficier de tous leurs droits.

Lydie Watremetz

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