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Gestion des risques

Le CHU de Dijon déploie une bulle de transports héliportés pour les patients Covid-19

Afin de prévenir des contaminations et offrir une protection supplémentaire aux professionnels de santé, une bulle de protection est développée au CHU de Dijon. Avec le soutien de deux fondations, elle est utilisée dans vingt Samu.
Développé et testé par des équipes dijonnaises, le dispositif bénéficie d'une autorisation temporaire d'utilisation de l'aviation civile. (DR/CHU de Dijon)
Développé et testé par des équipes dijonnaises, le dispositif bénéficie d'une autorisation temporaire d'utilisation de l'aviation civile. (DR/CHU de Dijon)

Afin de compléter les mesures de protection individuelle, les équipes du CHU de Dijon (Côte-d'Or) se sont employées à développer de nouveaux dispositifs pour prévenir les contaminations du personnel soignant. Si un dispositif encadrant les intubations trachéales n'est pas pleinement fonctionnel, les transports héliportés se font avec une bulle de protection entourant le patient (voir les images ci-dessous). "Dans l'hélicoptère, le médecin et l'infirmier sont à côté du patient, à moins d'un mètre, et il n'existait rien de particulier pour les protéger. Nous avons développé une bulle pour isoler le patient et limiter le risque", explique Hervé Roy, responsable du Samu-Centre 15 du CHU, à propos de ce dispositif baptisé Brave, pour bulle de réanimation aéroportable pour virus émergent.

Développé et testé par des équipes dijonnaises, le dispositif bénéficie d'une autorisation temporaire d'utilisation de l'aviation civile. (DR/CHU de Dijon)

Conception rapide

Le dispositif a été conçu et développé par les équipes du garage et des formateurs du Centre d'enseignement des soins d'urgence avec deux entreprises locales, Bâche 21 selector et Alu concept. "Ces quatre entités ont constitué un prototype qui a été testé au CHU et validé le 26 mars", rapporte Hervé Roy. Il souligne en ce sens la vitesse d'adaptation et la capacité d'anticipation des équipes puisque Brave a été conçu en moins d'un mois après le début de l'épidémie. La pénurie de masques et les inquiétudes sur la protection des soignants étaient alors particulièrement prégnantes.

L'équipe d'hygiène du CHU a également été mobilisée pour valider et homologuer le nettoyage rapide de cette bulle. À noter qu'une partie du parc ambulancier de l'établissement a aussi été réaménagée, avec des placards condamnés, pour limiter les risques de transmission lors des transports terrestres des patients atteints de Covid-19. Quant à l'hélicoptère, la présence de la bulle limite les projections des patients mais un nettoyage demeure nécessaire.

20 Samu désormais équipés

Pour son utilisation en vol, le dispositif Brave bénéficie d'une autorisation temporaire d'utilisation, le temps de la crise, octroyée par la Direction générale de l'aviation civile. Cette autorisation a été obtenue grâce au soutien de la fondation d'entreprise Airbus, qui fabrique également des hélicoptères, et la Fondation de l'académie de médecine. Ces deux entités financent d'ailleurs le déploiement de ce dispositif vers d'autres Samu de France. Cette mobilisation est due, selon un communiqué commun, à leur souhait d'offrir "une aide concrète aux équipages des Samu en leur offrant des bulles de protection appelées Brave pour assurer le transport des patients contaminés en toute sécurité".

Vingt hélicoptères sont ainsi équipés et les deux fondations espèrent en armer vingt supplémentaires. Une adaptation du dispositif Brave est réalisée en fonction des modèles d'appareillage et des kits de transports utilisés dans les Samu. L'ensemble de la région Bourgogne-Franche-Comté est équipée du dispositif, précise Hervé Roy. "L'épidémie a été assez sévère et une cinquantaine d'évacuations hors région ont été menées et la bulle a été utilisée à cette occasion", poursuit-il. Quant à une éventuelle utilisation après l'épidémie, elle est soumise à une autorisation pérenne de l'aviation civile. Le dispositif pourrait notamment conserver son intérêt pour le transport de patients touchés par une maladie infectieuse.

Jérôme Robillard

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