Politique de santé
Sur le terrain, l'efficacité des parcours a primé sur l'organisation administrative
Clic, Maia, réseaux et parcours se mobilisent, comme l'ensemble des acteurs de santé, pour faire face à la crise épidémique liée au Covid-19 et répondre dans l'urgence aux besoins du terrain. Dans ce contexte, la mission des dispositifs d'appui à la coordination prend tout son sens, salue leur fédération nationale."L'efficacité des actions sur le terrain a primé sur l'organisation théorique et administrative des différents types d'acteurs en santé." Gérard Mick, président de la Fédération nationale des dispositifs de ressources et d'appui à la coordination des parcours de santé (Facs), salue l'action "silencieuse mais rapide" des dispositifs d'appui à la coordination, "mobilisés par une priorité absolue". "Ce que nous prônons depuis des années, des expériences ascendantes qui montrent comment les acteurs peuvent s'entendre et travailler ensemble, s'est complètement illustré" dans le contexte de crise sanitaire lié au Covid-19. D'une "même voix", représentants des réseaux, centres locaux d'information et de coordination (Clic), méthodes d'action pour l'intégration des services d'aide et de soins dans le champ de l'autonomie (Maia) ou parcours de santé pour les personnes âgées en risque de perte d'autonomie (Paerpa) font part de leur mobilisation depuis le début de l'épidémie, en appui des professionnels de santé et médico-sociaux, pour créer du lien, répondre aux besoins qui émergent, dans l'urgence, et en recours si nécessaire.
La place qu'occupent ces structures, en lien avec tous les acteurs sanitaires, sociaux et médico-sociaux, mais aussi les collectivités et les pouvoirs publics "nous a mis dans une position de lanceurs d'alerte", poursuit Vincent Kaufmann, représentant du collectif des pilotes Maia. À titre d'exemple, il cite "le décalage" qui a existé entre les annonces concernant les masques et la réalité de terrain pour les services d'aide et d'accompagnement à domicile (Saad). "À notre mesure et avec les autres acteurs, nous avons contribué à ce circuit que l'on voit aujourd'hui" (lire notre article).
Alors que Vincent Kaufmann salue la "capacité de mobilisation de tous et d'innovation", Gérard Mick souligne l'ingéniosité des réponses, qui ont permis de privilégier les circuits courts et locaux. Cette crise "montre que la solidarité est possible". Dès le départ, "entre le 15 et le 30 mars, il y a eu beaucoup de réactivité des dispositifs d'appui à la coordination pour éviter [à domicile] ce que nous avons vu dans les Ehpad". Les ARS elles-mêmes ont pris la mesure de leurs missions, poursuit-il. Pour Richard-Pierre Williamson, deux mots-clés peuvent résumer l'action des Clic : "comprendre et agir". Face à des personnes âgées isolées et effrayées, qui font face à un décès ou pour épauler des professionnels en difficulté, les centres ont mis en œuvre différents types d'action. Des cellules d'écoute et des cellules psychologiques ont vu le jour, cite le président de l'ANC-Clic. Les centres sont également venus en appui des Saad et des professionnels libéraux, comme en Loire-Atlantique où un Clic a mis à disposition des vestiaires, des douches, du matériel de protection mais aussi des véhicules, nettoyés deux fois par jour.
Autre "enjeu majeur" du déconfinement pour Gérard Mick, "l'exposition de personnes avec des maladies chroniques, vulnérables". Les dispositifs d'appui à la coordination sont donc "prêts à travailler avec tous les acteurs de santé pour réactiver les filières de soins paralysées pendant un certain temps". Avec le déconfinement, ajoute Éliane Abraham "nous allons devoir être facilitateurs de l'accès à la santé au sens large, en fonction de l'offre, qui va de nouveau se reconfigurer dans les premiers jours, puis au fur et à mesure".
Des dispositifs "lanceurs d'alerte"
"C'est là où se révèlent toutes les coopérations que l'on a été capable de construire avant et qui deviennent de véritables leviers, qui nous permettent d'aller vers des réponses solidaires et coopératives", assure Richard-Pierre Williamson, personnalité qualifiée au sein de la fédération au titre de l'Association nationale des coordinateurs et coordinations locales (ANC-Clic). Ainsi, "l'agilité des dispositifs d'appui à la coordination prend tout son sens", acquiesce le Dr Éliane Abraham, présidente de Codage, collectif des dispositifs d'appui à la coordination en santé dans le Grand-Est.La place qu'occupent ces structures, en lien avec tous les acteurs sanitaires, sociaux et médico-sociaux, mais aussi les collectivités et les pouvoirs publics "nous a mis dans une position de lanceurs d'alerte", poursuit Vincent Kaufmann, représentant du collectif des pilotes Maia. À titre d'exemple, il cite "le décalage" qui a existé entre les annonces concernant les masques et la réalité de terrain pour les services d'aide et d'accompagnement à domicile (Saad). "À notre mesure et avec les autres acteurs, nous avons contribué à ce circuit que l'on voit aujourd'hui" (lire notre article).
Partage d'expériences
Les missions des dispositifs d'appui à la coordination sont toujours les mêmes, "c'est la façon de faire" et la rapidité avec laquelle les réponses doivent être apportées qui ont changé, décrit Éliane Abraham. En Grand-Est, "il a fallu réagir très vite", rappelle-t-elle. Les dispositifs se sont notamment mobilisés pour mettre en lumière les personnes fragiles à domicile, isolées et en manque d'accompagnement. Ils travaillent aujourd'hui sur la problématique de la fermeture des Ehpad. "Que fait-on sans place d'Ehpad ? interroge Éliane Abraham. Nous sommes en train d'avoir une réflexion collective, pour voir comment nous pouvons raisonnablement faire mieux ensemble". Depuis le début de la crise, l'offre de santé a été bouleversée, et pour répondre à leur mission d'information et d'orientation, les dispositifs d'appui à la coordination "sont au fait de cette reconfiguration du paysage de l'offre à tous les niveaux". Le fait d'être rassemblés au sein d'une fédération nationale avec des ramifications régionales permet le partage d'expériences, "pour éviter que la vague soit aussi violente que ce que nous avons connu", souligne Éliane Abraham.Alors que Vincent Kaufmann salue la "capacité de mobilisation de tous et d'innovation", Gérard Mick souligne l'ingéniosité des réponses, qui ont permis de privilégier les circuits courts et locaux. Cette crise "montre que la solidarité est possible". Dès le départ, "entre le 15 et le 30 mars, il y a eu beaucoup de réactivité des dispositifs d'appui à la coordination pour éviter [à domicile] ce que nous avons vu dans les Ehpad". Les ARS elles-mêmes ont pris la mesure de leurs missions, poursuit-il. Pour Richard-Pierre Williamson, deux mots-clés peuvent résumer l'action des Clic : "comprendre et agir". Face à des personnes âgées isolées et effrayées, qui font face à un décès ou pour épauler des professionnels en difficulté, les centres ont mis en œuvre différents types d'action. Des cellules d'écoute et des cellules psychologiques ont vu le jour, cite le président de l'ANC-Clic. Les centres sont également venus en appui des Saad et des professionnels libéraux, comme en Loire-Atlantique où un Clic a mis à disposition des vestiaires, des douches, du matériel de protection mais aussi des véhicules, nettoyés deux fois par jour.
Anticiper le déconfinement
Les besoins sur le terrain évoluent constamment et le déconfinement va encore changer la donne. Aujourd'hui, la question des sorties d'hospitalisations se pose de plus en plus. "Nous avons vu des collaborations se mettre en place très rapidement, avec les hospitaliers, les libéraux, et avec les dispositifs d'appui à la coordination qui ont été mobilisés sur certains territoires à la demande d'ARS et de l'Assurance maladie", signale Vincent Kaufmann. Ces collaborations permettent d'anticiper et d'organiser la prise en charge, avant le retour à domicile. Le rôle des dispositifs est aussi de repérer les personnes fragiles à domicile, éventuellement en rupture de soins, précise Richard-Pierre Williamson. "Il va aussi falloir agir pour prévenir les conséquences de la sortie de crise", estime-t-il. Repérer mais aussi connaître ces personnes isolées pour créer du lien s'avère nécessaire, ajoute Éliane Abraham. Une identification des personnes en difficulté qui doit contribuer à mettre en place des mesures de prévention, comme une activité physique adaptée pour prévenir les conséquences de la perte de motricité.Autre "enjeu majeur" du déconfinement pour Gérard Mick, "l'exposition de personnes avec des maladies chroniques, vulnérables". Les dispositifs d'appui à la coordination sont donc "prêts à travailler avec tous les acteurs de santé pour réactiver les filières de soins paralysées pendant un certain temps". Avec le déconfinement, ajoute Éliane Abraham "nous allons devoir être facilitateurs de l'accès à la santé au sens large, en fonction de l'offre, qui va de nouveau se reconfigurer dans les premiers jours, puis au fur et à mesure".