Salons santé autonomie 2014
L'attractivité de l'hôpital public pour les médecins ne se résume pas à une histoire de sous
Plusieurs pistes pour redorer l'image de l'hôpital public auprès des médecins ont été esquissées aux Salons de la santé et de l'autonomie, jeudi 22 mai. Au-delà de la question de la rémunération... Les Salons de la santé et de l'autonomie ont donné l'occasion, jeudi 22 mai à Paris, de réfléchir aux moyens de restaurer l'attractivité de l'hôpital public pour les médecins lors d'une conférence animée par la FHF. Cette dernière vient justement de livrer ses préconisations en la matière (lire ci-contre). On peut citer l'idée de la bourse aux postes, du compagnonnage de l'interne, de la rémunération variable...
Plusieurs établissements étaient invités à évoquer leurs initiatives en faveur des médecins. En particulier le CHU de Toulouse représenté par son directeur des affaires médicales, Marc Reynier, et son président de Commission médicale d'établissement (CME), le Pr Bernard Pradère. Tous deux ont détaillé le volet médical d'un projet social intégré dans le projet d'établissement voté en mars dernier. "Reste à le mettre en place dans les quatre ans qui viennent", a indiqué Marc Reynier. Ce sont en effet dorénavant une quarantaine d'actions qui doivent être déclinées dans ce temps imparti autour de 3 thématiques principales : l'attractivité d'un exercice au CHU pour les futurs médecins ; la fidélisation des praticiens titulaires et l'intégration à l'institution hospitalière. A titre d'exemple, il est prévu de mettre en œuvre un dispositif de prévention et de régulation des conflits inter-individuels ou encore d'élargir les dispositifs d'accueil et d'intégration des praticiens et des internes. "Nous souhaitons fêter l'arrivée des nouveaux médecins dans notre hôpital", a commenté le Pr Pradère. Au programme également du CHU de Toulouse, l'amélioration des règles de recrutement et de rémunération des praticiens en début de carrière.
Pour Guy-Pierre Martin, le directeur du CH de Chambéry qui a pris part à l'élaboration des recommandations de la FHF pour restaurer l'attractivité du public, "il faut arriver à créer un climat intégrateur" qui donne envie aux internes de ne pas se détourner de l'hôpital. Cela passe par des réunions d'information et d'accueil, un suivi à mi-parcours, un téléphone connecté dès le premier jour, une place de parking... "Ce que l'on semble oublier dans la problématique de l'accueil des jeunes médecins, c'est que les internes sont soumis à une double hiérarchie, celle de l'administration et celle des chefs de service, a pour sa part commenté Emanuel Loeb, le président de l'Intersyndicat national des internes (Isni). On ne veut pas voir que le mandarinat existe encore aujourd'hui."
Le Dr Florence Hut, directrice médicale au CHU Brugmann à Bruxelles, chirurgien de métier, n'a pas été tendre avec le système de santé français. "Vous cherchez beaucoup de solutions à beaucoup de problèmes, a-t-elle lancé. Fondamentalement, vous manquez d'audace dans la manière de revoir votre système." Et la directrice médicale belge de regretter : "Vous ne faites pas assez confiance à vos médecins."
Plusieurs établissements étaient invités à évoquer leurs initiatives en faveur des médecins. En particulier le CHU de Toulouse représenté par son directeur des affaires médicales, Marc Reynier, et son président de Commission médicale d'établissement (CME), le Pr Bernard Pradère. Tous deux ont détaillé le volet médical d'un projet social intégré dans le projet d'établissement voté en mars dernier. "Reste à le mettre en place dans les quatre ans qui viennent", a indiqué Marc Reynier. Ce sont en effet dorénavant une quarantaine d'actions qui doivent être déclinées dans ce temps imparti autour de 3 thématiques principales : l'attractivité d'un exercice au CHU pour les futurs médecins ; la fidélisation des praticiens titulaires et l'intégration à l'institution hospitalière. A titre d'exemple, il est prévu de mettre en œuvre un dispositif de prévention et de régulation des conflits inter-individuels ou encore d'élargir les dispositifs d'accueil et d'intégration des praticiens et des internes. "Nous souhaitons fêter l'arrivée des nouveaux médecins dans notre hôpital", a commenté le Pr Pradère. Au programme également du CHU de Toulouse, l'amélioration des règles de recrutement et de rémunération des praticiens en début de carrière.
Formation sur les risques psycho-sociaux
Accueil personnalisé, temps d'échanges, livret d'accueil à destination des internes, profils de postes inter-spécialités... sont autant de démarches entreprises cette fois par le CH du Mans. Dans la Sarthe, une formation sur les risques psycho-sociaux est par ailleurs proposée. Elle se découpe entre théorie et ateliers sur le bien-être et la performance, la communication, etc. Le CH de Pau était quant à lui présent pour faire part de son expérience des postes partagés au sein d'une Communauté hospitalière de territoire (CHT) tandis que le Pr Philippe Gain avait fait le déplacement depuis Saint-Etienne pour parler avec verve de son ONG, Ophtalmologie nouvelle génération, contre la pénurie d'ophtalmologues dans la Loire où les temps d'attente sont les plus longs de France.Pour Guy-Pierre Martin, le directeur du CH de Chambéry qui a pris part à l'élaboration des recommandations de la FHF pour restaurer l'attractivité du public, "il faut arriver à créer un climat intégrateur" qui donne envie aux internes de ne pas se détourner de l'hôpital. Cela passe par des réunions d'information et d'accueil, un suivi à mi-parcours, un téléphone connecté dès le premier jour, une place de parking... "Ce que l'on semble oublier dans la problématique de l'accueil des jeunes médecins, c'est que les internes sont soumis à une double hiérarchie, celle de l'administration et celle des chefs de service, a pour sa part commenté Emanuel Loeb, le président de l'Intersyndicat national des internes (Isni). On ne veut pas voir que le mandarinat existe encore aujourd'hui."
"Il y a aujourd'hui un retour du refoulé"
Piquante, la FHF a interpellé la DGOS sur le peu d'actions entreprises par le ministère des Affaires sociales et de la Santé pour revoir le statut, les rémunérations, etc. des médecins. Avec le sourire, Michèle Lenoir-Salfati, sous-directrice par intérim des ressources humaines du système de santé à la DGOS, a d'abord remarqué, au terme de cette conférence : "J'ai été réjouie d'apprendre que le levier essentiel n'était pas la rémunération." Alors que pendant longtemps, les médecins ont considéré que l'équilibre entre la vie professionnelle et la vie privée comme les conditions de travail étaient des sujets d'intérêt pour les "PNM", les personnels non-médicaux, "il y a aujourd'hui un retour du refoulé", a analysé la sous-directrice par intérim. Cette dernière a annoncé que le ministère allait bientôt démarrer un groupe de travail sur l'attractivité avec les représentants des praticiens hospitaliers et des jeunes médecins. Plusieurs questions seront soulevées : comment donner envie d'entrer à l'hôpital et d'y rester ? Comment construire un exercice mixte avec un pied à l'hôpital et un pied en ville ? Comment soutenir les équipes de territoire ? Etc.Le Dr Florence Hut, directrice médicale au CHU Brugmann à Bruxelles, chirurgien de métier, n'a pas été tendre avec le système de santé français. "Vous cherchez beaucoup de solutions à beaucoup de problèmes, a-t-elle lancé. Fondamentalement, vous manquez d'audace dans la manière de revoir votre système." Et la directrice médicale belge de regretter : "Vous ne faites pas assez confiance à vos médecins."