Ressources humaines
Les frais de scolarité varient fortement selon les régions et les instituts en masso-kinésithérapie
De 184 € à 9 200 € par an pour l'obtention d'un même diplôme. L'étude rendue publique début février par la Fédération nationale des étudiants en kinésithérapie dévoile de fortes disparités des frais annuels de scolarité entre région et à l'intérieur même de ces régions. En cause pour la fédération ? Le désengagement des conseils régionaux.Selon les régions, les étudiants des instituts de formation en masso-kinésithérapie (IFMK) peuvent débourser de 184 à 9 200 euros (€) par année d'études. Des disparités dénoncées par la Fédération nationale des étudiants en kinésithérapie (Fnek). Elle a dévoilé le 7 février le résultat de son étude, détaillant les frais de scolarité pour une année d'études en fonction de chaque établissement.
Cette carte met pourtant en lumière de grandes disparités, y compris au sein même de chaque région, voire dans une même ville. À Limoges (Haute-Vienne) par exemple, instituts privés à but non lucratif et publics se côtoient, avec des frais de scolarité annuels respectivement de 5 500 € et 1 554 €. Et dans la même région, c'est-à-dire en Nouvelle-Aquitaine, les frais peuvent ainsi varier de 184 € à Poitiers (Vienne) à 6 800 € à Bègles (Gironde).
Ce sont les établissements privés à but lucratif qui s'avèrent les plus onéreux. Ils sont quatre, tous situés à Paris et en Île-de-France. Il faut compter notamment 9 200 € annuels pour suivre un cursus parisien à Assas ou encore 9 000 € à Saint-Michel. Conséquence directe des sommes versées chaque année : "le montant extrêmement élevé des frais d'inscription creuse encore davantage les emprunts bancaires que réalisent plus de 30% des étudiants", explique la Fnek.
Des disparités au sein même des régions
Pourquoi cette démarche ? "Pour dénoncer les disparités et inciter les régions à prendre leurs responsabilités", explique à Hospimedia le porte-parole de la Fnek, Joachim Le Tallec. Depuis la loi de décentralisation de 2004, les régions ont en effet la compétence du financement du fonctionnement des IFMK. "Il s'agit maintenant d'assumer pleinement leur rôle et d'investir pour notre formation", développe le porte-parole. L'enquête a donc été lancée auprès des quarante-deux instituts de métropole. "Des données parfois difficiles à collecter car le sujet est un peu tabou", confie Joachim Le Tallec. L'enjeu est double : à la fois mettre le doigt sur les frais "scandaleux" dans certains établissements mais aussi faire prendre conscience aux étudiants des inégalités existantes. "Quand on suit des études, on ne sait pas forcément combien ça coûte ailleurs", remarque Joachim Le Tallec.Cette carte met pourtant en lumière de grandes disparités, y compris au sein même de chaque région, voire dans une même ville. À Limoges (Haute-Vienne) par exemple, instituts privés à but non lucratif et publics se côtoient, avec des frais de scolarité annuels respectivement de 5 500 € et 1 554 €. Et dans la même région, c'est-à-dire en Nouvelle-Aquitaine, les frais peuvent ainsi varier de 184 € à Poitiers (Vienne) à 6 800 € à Bègles (Gironde).
Le public pas toujours accessible
Les formations publiques sont-elles toujours les plus accessibles financièrement ? "Pas du tout. Certaines sont même plus chères que des formations en instituts privés", confirme Joachim Le Tallec. À Lyon (Rhône), la formation publique coûte à l'étudiant 2 500 € annuels. Des frais supérieurs à ceux de l'IFMK de Nancy (Meuthe-et-Moselle), pourtant établissement privé, où l'année coûte 744 €. En outre, au sein d'une même région, les frais entre le public et le privé sont parfois proches. En Bretagne par exemple, deux instituts proposent des formations en masso-kinésithérapie. À Rennes (Ille-et-Vilaine), la formation est privée, à but non lucratif, et ses frais annuels sont estimés à 6 700 €. À Brest (Finistère), la formation est publique. Pourtant, ses frais annuels s'élèvent à 6 000 €. C'est d'ailleurs dans cette région que les étudiants ont décidé de se mobiliser pour dénoncer des coûts qui engendrent une forte précarité (lire encadré).Ce sont les établissements privés à but lucratif qui s'avèrent les plus onéreux. Ils sont quatre, tous situés à Paris et en Île-de-France. Il faut compter notamment 9 200 € annuels pour suivre un cursus parisien à Assas ou encore 9 000 € à Saint-Michel. Conséquence directe des sommes versées chaque année : "le montant extrêmement élevé des frais d'inscription creuse encore davantage les emprunts bancaires que réalisent plus de 30% des étudiants", explique la Fnek.