Société
Plus d'un tiers des internes ont déjà été exposés à des attitudes sexuelles non désirées
L'étude lancée par l'Intersyndicale nationale des internes devait mettre en lumière le sexisme pendant les études de santé, elle est allée au-delà. L'Isni a dévoilé ce 17 novembre d'inquiétants résultats. Réalisée auprès de près de 3 000 étudiants, l'enquête met en lumière que près de 9% des répondants ont déjà été victimes de harcèlement sexuel. Plus d'un tiers des internes ont été exposés au moins une fois à des attitudes sexuelles non désirées. C'est ce que dévoile l'Intersyndicale nationale des internes (Isni) dans une grande enquête portant sur le sexisme dans les études médicales, publiée ce 17 novembre. Près de 3 000 réponses ont été recueillies. Et le constat est accablant : 8,6% des internes ont été ou sont victimes de harcèlement sexuel. Cela représente selon le syndicat 6,6% de harcèlement déclaré et 2% de harcèlement non déclaré. L'Isni relate que dans près de 29% des cas, le harcèlement n'est pas verbalisé. Une procédure juridique a été initiée dans seulement 0,15% des cas recensés.
Les auteurs de sexisme sont-ils les mêmes que pour le harcèlement ? Des différences sont notables : 37% des auteurs sont des médecins ou supérieurs hiérarchiques, et 33% des membres du personnel soignant. 16% sont des confères et 14% sont des patients ou membres de leur famille.
Et ces situations, dénoncées par l'Isni, ne sont pas sans impact sur le déroulé des carrières hospitalo-universitaires. "Notre enquête a mis en évidence une influence [...] dès l'orientation vers une spécialité ou un lieu d'exercice. On observe une différence significative de l'accès à des postes de recherche pour les internes victimes du sexisme", commente l'Isni. Cela se poursuit par la non-concrétisation d'une carrière hospitalo-universitaire, complète l'intersyndicale. L'impact est aussi mesuré dans la relation médecin-malade. Dans 71,5% des cas, relate l'Isni, lorsque l'interne femme entre dans la chambre d'un malade, elle est considérée comme une infirmière. C'est le cas pour seulement 1,5% des internes hommes. Des préjugés qui persistent même après entretien avec le patient : "après s'être présenté, avoir expliqué au patient sa pathologie et l'avoir examiné, le patient va demander à voir le médecin dans 7,1% des cas s'il s'agit d'un interne homme contre 60,6% des cas s'il s'agit d'une interne femme", illustre l'enquête.
Pour remédier à ces situations, l'Isni sollicite un entretien avec la ministre des Solidarités et de la Santé, Agnès Buzyn. L'intersyndicale devait aussi présenter, ce 18 novembre lors de son université d'été organisée à Montpellier (Hérault) dix propositions phares. Elles visent trois objectifs : lutter contre le harcèlement sexuel en brisant ce tabou et en dénonçant les auteurs de ces agissements ; rendre visible le sexisme au quotidien pour engendrer une prise de conscience ; et enfin briser le plafond de verre en luttant contre l'autocensure et permettre l'accès aux carrières hospitalo-universitaires sans aucune discrimination.
La hiérarchie en cause dans un cas sur deux
De quel type de harcèlement sont-ils le plus victimes ? La moitié de ces situations concernent des gestes non désirés. Cela peut concerner plus largement un contact physique non désiré (15%). Il s'agit aussi dans 14% des cas de demande insistante de relation sexuelle voire de chantage à connotation sexuelle, dans 12% des cas. Des simulations d'actes sexuels (9%) sont en outre recensées. Qui sont les auteurs de ces actes ? Presque la moitié ont été commis par des médecins supérieurs hiérarchiques, dont 10% émanant du chef de service. Dans 28% des cas, il s'agit d'un confrère, sans supériorité hiérarchique. "Cela se passe à l'hôpital, en particulier au bloc opératoire (24,8%), lors de visites de service (22,2%), mais aussi lors de cours à la faculté (8,4%), cette ambiance quotidienne tend à banaliser le sexisme", s'inquiète l'Isni.Blagues sexistes et discrimination
L'enquête de l'Isni fait en effet état d'un sexisme particulièrement présent dans le quotidien des internes et ce tout au long des études de médecine. Ils sont en effet 47% à se déclarer victimes de sexisme quotidien, tandis que 39% subissent du sexisme mais ne se déclarent pas en tant que "victime". Ils sont 14% à estimer ne pas connaître une telle situation au quotidien. Des constats qui varient cependant selon le sexe de l'interne. 60,8% des femmes se déclarent victimes de sexisme, contre 7,2% des hommes. 88,4% des internes déclarent avoir été témoin de blagues sexistes, dont 35% de manière répétée.Les auteurs de sexisme sont-ils les mêmes que pour le harcèlement ? Des différences sont notables : 37% des auteurs sont des médecins ou supérieurs hiérarchiques, et 33% des membres du personnel soignant. 16% sont des confères et 14% sont des patients ou membres de leur famille.
Et ces situations, dénoncées par l'Isni, ne sont pas sans impact sur le déroulé des carrières hospitalo-universitaires. "Notre enquête a mis en évidence une influence [...] dès l'orientation vers une spécialité ou un lieu d'exercice. On observe une différence significative de l'accès à des postes de recherche pour les internes victimes du sexisme", commente l'Isni. Cela se poursuit par la non-concrétisation d'une carrière hospitalo-universitaire, complète l'intersyndicale. L'impact est aussi mesuré dans la relation médecin-malade. Dans 71,5% des cas, relate l'Isni, lorsque l'interne femme entre dans la chambre d'un malade, elle est considérée comme une infirmière. C'est le cas pour seulement 1,5% des internes hommes. Des préjugés qui persistent même après entretien avec le patient : "après s'être présenté, avoir expliqué au patient sa pathologie et l'avoir examiné, le patient va demander à voir le médecin dans 7,1% des cas s'il s'agit d'un interne homme contre 60,6% des cas s'il s'agit d'une interne femme", illustre l'enquête.
Pour remédier à ces situations, l'Isni sollicite un entretien avec la ministre des Solidarités et de la Santé, Agnès Buzyn. L'intersyndicale devait aussi présenter, ce 18 novembre lors de son université d'été organisée à Montpellier (Hérault) dix propositions phares. Elles visent trois objectifs : lutter contre le harcèlement sexuel en brisant ce tabou et en dénonçant les auteurs de ces agissements ; rendre visible le sexisme au quotidien pour engendrer une prise de conscience ; et enfin briser le plafond de verre en luttant contre l'autocensure et permettre l'accès aux carrières hospitalo-universitaires sans aucune discrimination.