Gestion des risques
Les établissements médico-sociaux attendent des mesures claires sur le coronavirus
Des fiches pratiques dédiées aux établissements médico-sociaux périmées en moins de 48 heures, une réunion spécifique pour le grand âge et le handicap programmée le 3 mars... Le secteur attend des mesures claires pour faire barrière au coronavirus.Ce 3 mars, le cabinet du ministre de la Solidarités et de la Santé a convoqué toutes les fédérations du secteur médico-social grand âge et handicap à une réunion sur la prévention du coronavirus Covid-19. Les attentes du secteur en charge de personnes dont le système immunitaire est fragilisé par l'âge ou le handicap sont grandes tant l'information a été jusqu'à présent peu orientée vers le médico-social. Les victimes du Covid-19 étant majoritairement âgées, les fédérations, sans être inquiètes outre mesure, réclament des éclaircissements dans l'organisation et les procédures.
Le guide méthodologique (lire notre article) face au risque Covid-19 publié le 20 février par le ministère des Solidarités et de la Santé était très orienté sur la prévention et la prise en charge médicale. Il a laissé les établissements médico-sociaux sur leur faim. Le 27 février le Centre opérationnel de régulation et de réponse aux urgences sanitaires et sociales (Corruss) a organisé une réunion avec des acteurs médico-sociaux et, le 28 février en fin de journée, le ministère des Solidarités et de la Santé a édité deux fiches pratiques dédiées aux employeurs et directeurs d’établissements ou services accueillant des personnes âgées et handicapées. Des fiches principalement consacrées aux conduites à tenir envers des personnes revenant de zones à risque et donc devenues caduques à la suite du Conseil des ministres du 1er mars qui lève le confinement.
Directrice du Synerpa, Florence Arnaiz-Maumé ne cesse de réclamer des mesures claires. "Selon les régions, les ARS communiquent plus ou moins bien, explique-t-elle à Hospimedia. Il est essentiel que nous ayons pendant toute la durée de la crise une communication du ministère claire, uniforme et dédiée à nos établissements. Aujourd'hui on reçoit des communications carrément contradictoires puisque les mesures de confinement pour les retours de zones à risque* ont été levées."
Ce week-end, de nombreux établissements n'avaient en rien modifié les conditions d'accueil du public se contentant de mettre à disposition du gel hydroalcoolique. Autre sujet d'inquiétude pour la directrice du Synerpa, l'approvisionnement en masques : "Il n'y a pas de difficultés dans l'immédiat car nous avons des stocks liés aux plans de prévention de l'hiver mais nos fournisseurs n'ont plus de stocks et nous voudrions avoir l'assurance d'être considérés comme prioritaires en cas de besoin. On voudrait des procédures de commandes précises", poursuit la directrice du Synerpa.
Dans un communiqué daté du 27 février l'AD-PA réaffirme que "le secteur ne sera pas en mesure de répondre à une éventuelle crise, au-delà des précautions nécessaires, pas plus qu'il n'est en mesure de répondre de façon satisfaisante aux épisodes grippaux l'hiver ou caniculaires l'été". Interrogé par Hospimedia Romain Gizolme, son directeur, s'inquiète notamment pour la continuité du service dans les clusters où les écoles sont fermées et les déplacements limités. Toutes ces questions se posent avec encore plus d'acuité dans le secteur de l'aide à domicile qui n'a ni la culture sanitaire, ni l'infrastructure médicale pour faire face à une épidémie.
Depuis le 25 février les établissements Korian ont mis en place :
En Italie, Korian gère 70 établissements, aucun dans les zones à risque. Toutefois le groupe a décidé, outre les mesures déjà citées, de suspendre tous les rassemblements et fêtes programmés et par précaution a demandé à quatre de ses salariés de rester chez eux.
Le guide méthodologique (lire notre article) face au risque Covid-19 publié le 20 février par le ministère des Solidarités et de la Santé était très orienté sur la prévention et la prise en charge médicale. Il a laissé les établissements médico-sociaux sur leur faim. Le 27 février le Centre opérationnel de régulation et de réponse aux urgences sanitaires et sociales (Corruss) a organisé une réunion avec des acteurs médico-sociaux et, le 28 février en fin de journée, le ministère des Solidarités et de la Santé a édité deux fiches pratiques dédiées aux employeurs et directeurs d’établissements ou services accueillant des personnes âgées et handicapées. Des fiches principalement consacrées aux conduites à tenir envers des personnes revenant de zones à risque et donc devenues caduques à la suite du Conseil des ministres du 1er mars qui lève le confinement.
Directrice du Synerpa, Florence Arnaiz-Maumé ne cesse de réclamer des mesures claires. "Selon les régions, les ARS communiquent plus ou moins bien, explique-t-elle à Hospimedia. Il est essentiel que nous ayons pendant toute la durée de la crise une communication du ministère claire, uniforme et dédiée à nos établissements. Aujourd'hui on reçoit des communications carrément contradictoires puisque les mesures de confinement pour les retours de zones à risque* ont été levées."
Des gestes barrières à renforcer
Les Ehpad sont habitués à faire face aux épidémies. Tous les ans, ils mettent en place des plans de prévention de la grippe saisonnière et des gastroentérites. Les mesures barrières ne sont pas fondamentalement différentes si ce n'est qu'elles doivent désormais s'appliquer de façon plus globale. "Même pour les gestes barrières, la communication reste floue, poursuit Florence Arnaiz-Maumé. En nous appuyant sur les directeurs médicaux des grands groupes qui ont déjà eu à gérer la crise en Chine et en Italie (voir l'encadré sur Korian), nous avons envoyé des recommandations à nos adhérents dès le début de la semaine dernière : filtrage des entrées, désinfection systématique des mains et prise de température des visiteurs et report de la visite en cas de fièvre et proposition de masques à ceux qui toussent ou sont enrhumés s'ils n'ont pas de température. Mais nous n'avons reçu aucune ligne de conduite officielle. Et si un cas se déclarait dans un de nos établissements ? Là encore nous avons besoin de procédures claires."Ce week-end, de nombreux établissements n'avaient en rien modifié les conditions d'accueil du public se contentant de mettre à disposition du gel hydroalcoolique. Autre sujet d'inquiétude pour la directrice du Synerpa, l'approvisionnement en masques : "Il n'y a pas de difficultés dans l'immédiat car nous avons des stocks liés aux plans de prévention de l'hiver mais nos fournisseurs n'ont plus de stocks et nous voudrions avoir l'assurance d'être considérés comme prioritaires en cas de besoin. On voudrait des procédures de commandes précises", poursuit la directrice du Synerpa.
Dans un communiqué daté du 27 février l'AD-PA réaffirme que "le secteur ne sera pas en mesure de répondre à une éventuelle crise, au-delà des précautions nécessaires, pas plus qu'il n'est en mesure de répondre de façon satisfaisante aux épisodes grippaux l'hiver ou caniculaires l'été". Interrogé par Hospimedia Romain Gizolme, son directeur, s'inquiète notamment pour la continuité du service dans les clusters où les écoles sont fermées et les déplacements limités. Toutes ces questions se posent avec encore plus d'acuité dans le secteur de l'aide à domicile qui n'a ni la culture sanitaire, ni l'infrastructure médicale pour faire face à une épidémie.
Korian en vigilance épidémie
À l'occasion de la présentation des résultats annuels du groupe, vendredi 28 février (lire notre article), Sophie Boissard, directrice générale de Korian a évoqué les mesures prises contre le coronavirus dans ses établissements : "On a connaissance des risques, les mesures barrières, c'est ce à quoi nous sommes nativement formés. Nous n'avons pas conçu de plan spécifique mais activé notre plan Vigilance épidémies sur l'ensemble des établissements européens."Depuis le 25 février les établissements Korian ont mis en place :
- un affichage sur chaque site sur le risque épidémique et les comportements à adopter ;
- une signature systématique d'un registre par toute personne extérieure se rendant sur le site ;
- le déploiement de mesures barrières renforcées (lavage systématique des mains notamment à l'entrée des établissements et/ou désinfection avec des solutions hydroalcooliques, renforcement du bionettoyage…) ;
- le signalement immédiat de tout symptôme infectieux touchant un patient ou un salarié pour analyse immédiate et mise en place le cas échéant des mesures de protection adaptées.
En Italie, Korian gère 70 établissements, aucun dans les zones à risque. Toutefois le groupe a décidé, outre les mesures déjà citées, de suspendre tous les rassemblements et fêtes programmés et par précaution a demandé à quatre de ses salariés de rester chez eux.