La Société française d'hygiène hospitalière précise la réutilisation des masques
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Tandis qu'un arrêté est paru au Journal officiel ce 17 mars organisant la distribution des masques aux professionnels de santé dans le cadre de la stratégie de gestion annoncée par le ministre des Solidarités et de la Santé le 13 mars (lire notre article et l'encadré), la Société française d'hygiène hospitalière (SF2H), saisie par la Direction générale de la santé (DGS), a mis en ligne le 16 mars un nouvel avis. Il porte sur les conditions de prolongation du port et de réutilisation des masques chirurgicaux et des appareils de protection respiratoire type FFP2 pour ces mêmes professionnels (à télécharger ci-dessous).
Les clés de répartition en ville
Les pharmacies d'officine sont chargés d'assurer la distribution des masques pour les professionnels libéraux. Lors d'une conférence de presse téléphonique, Carine Wolf-Thann, la présidente du Conseil national de l'ordre des pharmaciens, détaille les règles. Les masques FFP2 sont destinés aux professionnels en contact étroit ou réalisant des gestes invasifs : infirmiers, kinésisthérapeutes pratiquant la rééducation respiratoire, chirurgien dentiste. Les autres professionnels listés dans l'arrêté se verront distribuer des masques chirurgicaux. À noter que la distribution se fait par un transporteur privé, en dehors du circuit des grossistes-répartiteurs et que les stocks ne seront suffisants que pour une semaine. Les départements les plus touchés sont livrés en priorité et l'ensemble de la France sera équipé d'ici la fin de journée du 18 mars.Le dispositif de distribution des masques en officine excluait au préalable les sages-femmes libérales du dispositif. Ces praticiens devaient se tourner vers les maternités pour obtenir des masques chirurgicaux, sachant que les femmes enceintes au 3e trimestre de grossesse sont classées comme patientes à risques. Or les maternités font également face à la pénurie de masque note le Collège national des sages-femmes. Ce dernier avançait la possibilité d'une fermeture des cabinets en ville, risquant de conduire les patientes à se rendre dans les hôpitaux. Dans un message d'alerte publié en fin de journée par la Direction générale de la santé, les sages-femmes libérales pourront bénéficier, auprès des officines, de masques chirurgicaux "pour prendre en charge les femmes confirmées Covid-19".
Port prolongé autorisé en fonction des risques
Après un rappel du contexte, elle formule sept recommandations. Elle demande de respecter les conditions d'utilisation de port des masques selon la notice d'utilisation du fabricant pour préserver leur efficacité. Il s'agit aussi, écrit-elle, de respecter les bonnes pratiques d'élimination des masques pour éviter d'augmenter le risque de transmission et notamment la réalisation d'une hygiène des mains après élimination du masque.
D'autre part, elle rappelle qu'il ne faut pas réutiliser un masque dès lors qu'il a été manipulé et ôté du visage. Du fait de la situation épidémiologique et des stocks disponibles, imposant une rationalisation de leur usage, elle recommande d'autoriser le port prolongé du même masque chirurgical anti-projection ou appareil de protection respiratoire filtrant de type FFP pour plusieurs patients en tenant compte de plusieurs facteurs de risques. Ces facteurs sont la tolérance et l'acceptabilité du professionnel de santé, l'humidité de la partie filtrante du masque, l'intégrité du masque et le risque de projection avéré de gouttelettes infectieuses.
Une durée maximale de 8 heures
Toutefois, insiste-t-elle, il ne faut pas dépasser une durée maximale de 8 heures pour le port d'un même appareil de protection respiratoire de type FFP, selon la notice du fabricant. Il est enfin recommandé de ne pas utiliser d'autres types d'écrans à la place des masques chirurgicaux, comme les masques de tissus ou en papier, du fait de données scientifiques concernant leur efficacité.
Cette dernière recommandation fait écho à la polémique autour de la possibilité partagée aux personnels par la direction du CHU Grenoble-Alpes (Isère) de fabriquer eux-mêmes leur masque en tissu. Contacté par Hospimedia, l'établissement indique qu'il ne s'agit pas d'une instruction mais d'une possibilité portée à la connaissance des personnels qui ne sont pas en contact direct avec les patients. Le CHU de Grenoble assure au passage qu'aucune pénurie de masques n'est en cours en son sein et qu'il organise actuellement la distribution des masques adéquats à l’ensemble des professionnels concernés.