Judiciaire
Agnès Buzyn, Olivier Véran et Édouard Philippe sont poursuivis pour leur gestion de crise
Mis à jour le
Plusieurs médecins saisissent la Cour de justice de la République. L'ancienne et l'actuel ministre de la Santé et le Premier ministre sont accusés de s'être abstenus d'agir, notamment sur la question des masques, en ayant connaissance des risques.
Le départ d'Agnès Buzyn du ministère des Solidarités et de la Santé a été marqué par les larmes de l'ancienne ministre devenue candidate aux municipales. Dans un article, publié le 17 mars dans le journal Le Monde, elle précise : "Quand j'ai quitté le ministère, je pleurais parce que je savais que la vague du tsunami était devant nous." Ces propos, ainsi que l'ensemble de l'article, sont à l'origine d'une plainte, qu'Hospimedia a pu consulter, contre l'ancienne ministre ainsi qu'Édouard Philippe, Premier ministre encore en exercice, devant la Cour de justice de la République. Cette juridiction est saisie au titre de l'article 223-7 du Code pénal : "Quiconque s'abstient volontairement de prendre ou de provoquer les mesures permettant, sans risque pour lui ou pour les tiers, de combattre un sinistre de nature à créer un danger pour la sécurité des personnes est puni de deux ans d'emprisonnement et de 30 000 euros d'amende."
Le fait de ne pas avoir procédé, en ayant connaissance de la situation, à un confinement strict des zones infectées ou à un dépistage systématique et l'absence de distribution de masques ne constituent pas une simple négligence selon les plaignants. "Il y a lieu de considérer que la simple négligence ne constitue pas l'infraction d'omission de prendre les mesures propres à faire obstacle à la survenance d'un sinistre. Au cas d'espèce, sur ce point, les propos d'Agnès Buzyn révèlent le caractère délibéré de l'abstention", est-il détaillé dans la plainte.
Selon les plaignants, l'ancienne ministre "avait donc pleinement conscience de la gravité de la situation y compris au cours de son mandat ministériel". Cette conscience pleine intervient au plus tard le 11 janvier, date d'alerte auprès du directeur général de la santé. Édouard Philippe a, quant à lui, été averti le 30 janvier "de sorte qu'il ne saurait alléguer que le défaut de prise des mesures adéquates ne serait qu'une simple négligence de sa part". Si cette alerte se limite à l'impossibilité d'organiser les élections municipales, elle "aurait dû attirer l'attention" du Premier ministre selon la plainte.
Information mise à jour : Olivier Véran, l'actuel ministre des Solidarités et de la Santé, est également poursuivi devant la Cour de justice de la République par le collectif C19. Il lui est reproché de ne pas fournir la preuve des commandes annoncées d'équipement.
Le départ d'Agnès Buzyn du ministère des Solidarités et de la Santé a été marqué par les larmes de l'ancienne ministre devenue candidate aux municipales. Dans un article, publié le 17 mars dans le journal Le Monde, elle précise : "Quand j'ai quitté le ministère, je pleurais parce que je savais que la vague du tsunami était devant nous." Ces propos, ainsi que l'ensemble de l'article, sont à l'origine d'une plainte, qu'Hospimedia a pu consulter, contre l'ancienne ministre ainsi qu'Édouard Philippe, Premier ministre encore en exercice, devant la Cour de justice de la République. Cette juridiction est saisie au titre de l'article 223-7 du Code pénal : "Quiconque s'abstient volontairement de prendre ou de provoquer les mesures permettant, sans risque pour lui ou pour les tiers, de combattre un sinistre de nature à créer un danger pour la sécurité des personnes est puni de deux ans d'emprisonnement et de 30 000 euros d'amende."
Une inquiétude précoce de l'ancienne ministre
Cette plainte est déposée par trois médecins du collectif C19 et vise notamment le manque de disponibilités de masques pour les professionnels de santé en première ligne, dont les généralistes. "Je pense que j'ai vu la première ce qui se passait en Chine : le 20 décembre, un blog anglophone détaillait des pneumopathies étranges. J'ai alerté le directeur général de la santé. Le 11 janvier, j'ai envoyé un message au président sur la situation. Le 30 janvier, j'ai averti Édouard Philippe que les élections ne pourraient sans doute pas se tenir", confie Agnès Buzyn au Monde. Dans un communiqué rectificatif, l'ancienne ministre précise : "C'est vrai, j'ai exprimé mon inquiétude depuis le premier jour parce que c'était mon rôle."Le fait de ne pas avoir procédé, en ayant connaissance de la situation, à un confinement strict des zones infectées ou à un dépistage systématique et l'absence de distribution de masques ne constituent pas une simple négligence selon les plaignants. "Il y a lieu de considérer que la simple négligence ne constitue pas l'infraction d'omission de prendre les mesures propres à faire obstacle à la survenance d'un sinistre. Au cas d'espèce, sur ce point, les propos d'Agnès Buzyn révèlent le caractère délibéré de l'abstention", est-il détaillé dans la plainte.
Selon les plaignants, l'ancienne ministre "avait donc pleinement conscience de la gravité de la situation y compris au cours de son mandat ministériel". Cette conscience pleine intervient au plus tard le 11 janvier, date d'alerte auprès du directeur général de la santé. Édouard Philippe a, quant à lui, été averti le 30 janvier "de sorte qu'il ne saurait alléguer que le défaut de prise des mesures adéquates ne serait qu'une simple négligence de sa part". Si cette alerte se limite à l'impossibilité d'organiser les élections municipales, elle "aurait dû attirer l'attention" du Premier ministre selon la plainte.