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Les premiers décès de médecins des suites d'une infection au Sars-Cov-2 sont constatés

En exercice dans deux des régions les plus touchées par l'épidémie de Covid-19, deux médecins hospitaliers et trois médecins généralistes se sont éteints les 21, 22 et 23 mars.Ce 21 mars, France 3 Hauts-de-France a annoncé le décès d'un médecin urgentiste à la retraite du CH Compiègne-Noyon (Oise), des suites d'une infection au Sars-Cov-2. C'est l'un des enfants de Jean-Jacques Razafindranazy qui a publié un message sur Facebook pour annoncer la nouvelle, précisant qu'il aurait contracté le virus alors qu'il était venu prêter main forte aux urgences. Âgé de 67 ans, il a été pris en charge au CHU de Lille (Nord). Un décès confirmé par le ministre des Solidarités et de la Santé, Olivier Véran, lors de son point presse du 21 mars et par l'établissement à Hospimedia qui a organisé ce 23 mars un moment de recueillement. Dans un communiqué, le Syndicat national des praticiens hospitaliers anesthésistes-réanimateurs élargi aux autres spécialités (SNPHARE) fait part de sa profonde tristesse et présente ses condoléances à la famille. Il demande que le Covid-19 soit inscrit "dans la liste des maladies professionnelles des professionnels de santé". "Nul ne peut affirmer que la contamination dans ce contexte est extraprofessionnelle, d'autant qu'aucune mesure de dépistage n'est effectuée sur le personnel soignant et que notre collègue a été exposé professionnellement dès le début de la crise sanitaire dans l'Oise", ajoute-t-il. Une requête à laquelle a répondu favorablement ce 23mars le ministre des Solidarités et de la Santé (lire notre article).


Un second médecin hospitalier est décédé des suites d'une infection au Sars-Cov-2. Il s'agit de Jean-Marie Boegle, gynécologue-obstétricien de la Clinique du Diaconat-Fonderie de Mulhouse (Haut-Rhin). Il aurait contracté le virus lors d'une consultation au sein de son cabinet. "Le Dr Jean-Marie Boegle travaillait au sein de notre établissement depuis 35 ans et avait fait preuve d'une exemplarité sans faille", précise la Fondation de la maison du Diaconat de Mulhouse, qui gère la clinique où il exerçait. Il a notamment contribué à la mise en place du pôle maternité au sein de la clinique.


Un médecin généraliste, suspecté d’être infecté par le même virus, est également décédé ce week-end à l'hôpital de Saint-Avold (Moselle). Sylvain Welling, 60 ans, exerçait dans le commune de L'Hôpital (Moselle) et était hospitalisé dans le service de réanimation. Dans un communiqué, MG France rend hommage au médecin en rappelant que les généralistes sont en première ligne face à l'épidémie, "à leurs risques et périls comme on le constate malheureusement". Le Collège de médecine générale, à propos de ce décès, ajoute : "Le rôle des médecins généralistes est primordial pour que les professionnels hospitaliers puissent concentrer tous leurs efforts sur les patients les plus graves dont l'état nécessite leur plateau technique et éviter les infections nosocomiales favorisées par des hospitalisations évitables."

Concernant les médecins généralistes, le bilan des décès s'est alourdi avec plusieurs annonces dans la journée du 23 mars. Hospitalisé à Colmar, Mahen Ramloll,70 ans, s'est éteint le 22 mars selon un communiqué commun de l'ARS et de la préfecture du Grand-Est. Il était toujours en activité et effectuait des remplacements réguliers à Fessemheim et Guebwiller (Haut-Rhin). En Bourgogne-Franche-Comté, le décès d'Olivier Schneller, médecin généraliste de 68 ans exerçant à Couthenans (Haute-Saône), est survenu à l'hôpital Nord-Franche-Comté. Son décès, dans la nuit du 22 au 23 mars, a été annoncé par sa famille sur les réseaux sociaux.

À noter par ailleurs que tous les professionnels de santé sont susceptibles d'être contaminés. Dans un communiqué du 20 mars, l'Intersyndicale nationale des internes (Isni) souligne ainsi que deux internes "sont en réanimation, entre la vie et la mort, par manque de matériel de protection".

Jérôme Robillard et Géraldine Tribault

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