Gestion des risques
La prise en charge du corps d'un patient décédé du virus fait l'objet de mesures strictes
Le Haut Conseil de la santé publique a publié un avis pour la prise en charge du corps d'un patient décédé infecté par le Sars-Cov-2. Le Réseau de prévention des infections associées aux soins y prend appui pour diffuser les bons réflexes.La survie de la plupart des agents infectieux est très allongée dans les produits biologiques. C'est ce que rappelle le Réseau de prévention des infections associées aux soins (Repias), et plus précisément la mission surveillance et prévention de la résistance aux antibiotiques et des infections associées aux soins de ville et secteur médico-social (Primo), au début de ses recommandations (à télécharger ci-dessous) concernant la prise en charge du corps d'un patient décédé infecté par le Sars-Cov-2. Le risque de contamination est en effet le même chez un patient décédé que chez le malade vivant. Le Repias reprend l'avis formulé par le Haut Conseil de la santé publique rendu le 18 février (également à télécharger ci-dessous) qui estime que "tout corps de défunt est potentiellement contaminant".
Il est également recommandé au personnel funéraire d'appliquer les précautions standard lors de la manipulation de la housse et de revêtir surblouse et gants à usage unique. Aucun acte de thanatopraxie ne doit être pratiqué et la housse hermétique ne doit en aucun cas être ouverte. Le corps doit être mis en bière dans un cercueil simple, dont la fermeture définitive doit se faire sans délai.
Éviter de déplacer le corps pour la toilette
Les experts du Haut Conseil de la santé publique adressent ainsi leurs recommandations au personnel soignant et au personnel funéraire. En ce qui concerne la toilette du défunt, ils préconisent de la réaliser dans la chambre où le défunt a été hospitalisé ou a résidé, en installant un paravent si la chambre est double. La toilette doit être effectuée par deux personnels soignants, revêtus des équipements individuels de protection selon les procédures mises en place pour prendre en charge un patient infecté par le Sars-Cov-2 (lire notre article). Le HCSP recommande également de prévoir un matériel spécifique, dont les composants sont à usage unique et doivent être éliminés dans un sac poubelle à déchets d'activités de soins à risques infectieux (Dasri, lire aussi notre article).Le matériel nécessaire à la toilette :
- gants de toilette à usage unique préimprégné ou savon doux ;
- serviettes de toilette à usage unique ;
- sac poubelle à déchets d'activités de soins à risques infectieux ;
- collecteur de déchets perforants si besoin.
Une housse hermétique
En ce qui concerne le brancardage, les experts détaillent la façon d'envelopper le corps dans une housse mortuaire et rappellent de désinfecter ensuite celle-ci avec une chiffonnette de lavage à usage unique imprégné d'un produit détergent ou avec un détergent et de l'eau de javel à 0,5%. Ces étapes doivent être réalisées par les mêmes soignants qui ont réalisé la toilette mortuaire. Si des brancardiers sont nécessaires, ils devront revêtir les équipements individuels de protection adéquats.Il est également recommandé au personnel funéraire d'appliquer les précautions standard lors de la manipulation de la housse et de revêtir surblouse et gants à usage unique. Aucun acte de thanatopraxie ne doit être pratiqué et la housse hermétique ne doit en aucun cas être ouverte. Le corps doit être mis en bière dans un cercueil simple, dont la fermeture définitive doit se faire sans délai.