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Ressources humaines

Les acteurs de l'écoute et du soutien aux soignants sont plus que jamais mobilisés

Écoute, soutien ou petites attentions. Qu'il s'agisse de prévention ou de plateformes d'appels, les acteurs de l'écoute aux soignants sont sur le pont. Depuis le début de la crise sanitaire, différents réseaux continuent de s'organiser.Alors que le nombre de prises en charge de patients atteints de Covid-19 s'accroît de jour en jour, les initiatives de soutien psychologique entre professionnels de santé continuent de se multiplier (lire notre dossier). Parmi elles, les dispositifs de soutien en place tout au long de l'année continuent leur action. C'est le cas par exemple de l'Entraide mise en place par l'Ordre des médecins, qui dispose d'un numéro d'assistance gratuit et de relais en région. Parmi les pionniers de l'écoute de la souffrance des soignants et plus largement de tout professionnel du secteur de la santé, l'association Soins aux professionnels en santé (SPS) — et ses trois partenaires, les réseaux Souffrance & Travail, le Service de Santé des Armées et le réseau national d'expert en risque psycho-sociaux Morphée — a lancé ce 23 mars une nouvelle campagne pour la mise en place d'un soutien psychologique, ciblant plus spécifiquement le Grand-Est, en première ligne face à l'épidémie. Les 1 000 psychologues, médecins généralistes et psychiatres qui composent le réseau, au service des professionnels en santé en souffrance, sont joignables en téléconsultations ou consultations via un numéro vert, ouvert 7j/7 et 24h/24, ou par l'application de l'association.


Parmi les acteurs "installés" de la souffrance au travail, se trouvent aussi des structures syndicales. L'Observatoire de la souffrance au travail (Osat) de l'intersyndicale Action praticiens hôpital (APH) épaule les personnels en souffrance pendant cette épisode de crise. "Nous n'enregistrons pas plus de déclaration en ligne qu'habituellement, nous sommes tous dans la gestion de la crise sanitaire, la demande viendra sûrement ensuite, quand la crise sera passée, et il faudra être à l'écoute. Pour le moment, la grille de déclaration de l'Osat est modifiée pour permettre l'expression de la souffrance en lien avec le traumatisme que peuvent subir les soignants actuellement", explique à Hospimedia pour l'Osat, le Dr Ségolène Arzalier, qui relaye aussi sur les réseaux sociaux l'initiative de l'association SPS, ainsi que les recommandations édictées par les services de santé au travail (lire notre dossier). Pas de concurrence donc, mais un réel élan de solidarité au sein même du secteur, pour prendre soin de ceux qui sont mobilisés au front.

Lutter contre le stress et l'épuisement

C'est aussi pour préparer l'après que le Syndicat national des praticiens hospitaliers anesthésistes-réanimateurs élargi (SNPHAR-E) s'apprête à lancer un Journal de bord du non-confiné. Une initiative pour inciter les soignants et personnels mobilisés à écrire pour mettre des mots sur les maux. "Nous ne pourrons pas tout publier mais cela permet d'évacuer. C'est aussi important de garder une trace pour l'après", confie à Hospimedia la présidente du SNPHAR-E, le Dr Anne Wernet. Le dispositif devrait être mis en ligne sur le site du syndicat dans les prochaines heures.

D'autres initiatives émergent aussi au niveau local. Au CHU de Bordeaux (Gironde) par exemple, le Centre hypnose et méditation s'associe au service de santé au travail et environnement pour proposer aux personnels de la méditation de pleine conscience et de l'hypnose. Cela se fait par visioconférence et les aide à faire face à cette épreuve et à gérer le stress.


Les étudiants aussi sont en première ligne et forment un soutien de poids. Dans de nombreuses villes, des syndicats d'internes organisent des cellules de crise afin de répertorier les "forces vives d'internes mobilisables" face au Covid-19, indique leur intersyndicale, l'Isni, dans un communiqué ce 23 mars. "Ce type de système de renfort est indispensable pour tenir sur la durée de l'épidémie et lutter contre l'épuisement des soignants", écrit l'Isni.

Enfin, parfois, des gestes simples suffisent à redonner le sourire et ont toute leur place dans la prévention. Le Collège français des anesthésistes-réanimateurs (Cfar) a lancé l'opération 1 dessin = 1 sourire et appelle tous les enfants à adresser leur plus beau dessin aux soignants.

Clémence Nayrac

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