Politique de santé
Le médico-social est en quête de consignes claires pour la gestion de la crise en Ehpad
Protocole de précaution, mise en place d'unités Covid-19, dispositions sur la fin de vie... Alors que l'urgence autour de l'approvisionnement en masques semble se résorber, de nouveaux besoins se font sentir sur les secteurs grand âge et handicap.Après un appel commun des fédérations aux pouvoirs publics, le 20 mars dernier, pour alerter de la situation des Ehpad en cette période de d'épidémie de coronavirus, la FHF y va de sa piqûre de rappel. Depuis, "la situation a considérablement évolué", estime Zaynab Riet, sa déléguée générale, ce 26 mars auprès d'Hospimedia. Devant l'augmentation rapide de l'épidémie — 29 155 au 26 mars à 14 heures, dont 1 696 décès —, elle appelle à "faire preuve de lucidité et de réalisme pour respecter un triptyque essentiel : le confinement, la protection et l'accompagnement des personnes". Un constat partagé par de nombreuses fédérations, y compris sur le volet handicap.
Ce sentiment d'impuissance face à la virulence du virus est particulièrement ressenti du côté des gestionnaires d'établissements pour personnes en situation de handicap. Luc Gâteau, président de l'Unapei, s'alarme ainsi dans un communiqué du 27 mars, des premiers décès au sein de ses associations adhérentes et du "nombre grandissant de cas graves de personnes en situation de handicap". Et pour cause. Selon l'Unapei et le Groupe national des établissements publics sociaux et médico-sociaux (Gepso), qui s'exprime également par communiqué du même jour, nombre de structures passent sous les radars des ARS. Foyers d'hébergement, établissements et services d'aide par le travail (Esat), établissements d'accueil non médicalisés... autant de structures qui ne sont tout bonnement pas approvisionnées en matériels. Ce constat également porté par Annabelle Vêques, directrice de la Fnadepa, sur le secteur des résidences autonomie, toucherait sur le seul réseau de l'Unapei quelque 1 500 foyers de vie et d'hébergement.
Tout comme ses homologues, Zaynab Riet insiste sur la nécessité de renforcer la protection du personnel soignant "pour que le Covid-19 n'entre pas dans nos structures médico-sociales". Si "tout ce qu'il fallait faire pour que le Covid-19 n'entre pas dans les établissements a été fait dans la mesure des moyens dont nous disposions", selon elle, reste que l'activité même des professionnels d'Ehpad — potentiellement porteurs Covid-19 asymptômatiques — expose les résidents. "Les mesures barrières sont connues des professionnels, ils les appliquent dans la mesure du possible mais il est extrêmement compliqué de garder un mètre de distance lorsqu'il s'agit d'aider à la toilette ou d'accompagner aux repas", souligne-t-elle à titre d'exemple.
Évoquée par le comité éthique de la fondation Partage et vie — qui appelait à ce que "les soins palliatifs soient pleinement assurés" —, la question de la fin de vie figure également au rang des priorités. La FHF a ainsi demandé à la cellule nationale Covid-19 de rédiger une fiche technique qui puisse permettre de donner des recommandations à l'accompagnement des résidents dans leur lieu de vie. "Il est essentiel que les dispositifs d'hospitalisation à domicile (HAD) et les équipes mobiles gériatriques soient renforcés et diligentés en Ehpad pour permettre aux résidents touchés par le coronavirus d'être maintenus dans leur environnement", poursuit sa déléguée générale. L'Unapei ne dira pas le contraire. Déplorant que ses professionnels sont "dans l'obligation de s'improviser professionnels de soins palliatifs", elle appelle à son tour à un renforcement des équipes mobiles, "ainsi qu'à l'adoption d'un protocole de délégation d'accompagnement de ces soins par des personnes non soignants".
Manque criant d'équipement complémentaire
Engagée auprès de la plateforme stopcovid19.fr avec les centrales d'achat afin de recenser les besoins des établissements et faire connaître les fournisseurs en mesure d'y répondre (lire notre article), la FHF souligne à ce titre sa volonté d'assurer les équipements suffisants aux professionnels soignants. Un "devoir". Car si les difficultés d'approvisionnement en masques semblent se résorber en Ehpad, le secteur manque encore cruellement d'équipements complémentaires. Contactées la veille par Hospimedia, la Fnaqpa et la Fnadepa évoquent tout à tour le manque criant de surblouses, de charlottes, de gants et de lunettes. "Les professionnels se sentent pénalisés car ils n'arrivent pas à gérer la crise comme ils souhaiteraient la gérer", lâche Clémence Lacour, responsable des relations institutionnelles à la Fnaqpa.Ce sentiment d'impuissance face à la virulence du virus est particulièrement ressenti du côté des gestionnaires d'établissements pour personnes en situation de handicap. Luc Gâteau, président de l'Unapei, s'alarme ainsi dans un communiqué du 27 mars, des premiers décès au sein de ses associations adhérentes et du "nombre grandissant de cas graves de personnes en situation de handicap". Et pour cause. Selon l'Unapei et le Groupe national des établissements publics sociaux et médico-sociaux (Gepso), qui s'exprime également par communiqué du même jour, nombre de structures passent sous les radars des ARS. Foyers d'hébergement, établissements et services d'aide par le travail (Esat), établissements d'accueil non médicalisés... autant de structures qui ne sont tout bonnement pas approvisionnées en matériels. Ce constat également porté par Annabelle Vêques, directrice de la Fnadepa, sur le secteur des résidences autonomie, toucherait sur le seul réseau de l'Unapei quelque 1 500 foyers de vie et d'hébergement.
Tout comme ses homologues, Zaynab Riet insiste sur la nécessité de renforcer la protection du personnel soignant "pour que le Covid-19 n'entre pas dans nos structures médico-sociales". Si "tout ce qu'il fallait faire pour que le Covid-19 n'entre pas dans les établissements a été fait dans la mesure des moyens dont nous disposions", selon elle, reste que l'activité même des professionnels d'Ehpad — potentiellement porteurs Covid-19 asymptômatiques — expose les résidents. "Les mesures barrières sont connues des professionnels, ils les appliquent dans la mesure du possible mais il est extrêmement compliqué de garder un mètre de distance lorsqu'il s'agit d'aider à la toilette ou d'accompagner aux repas", souligne-t-elle à titre d'exemple.
Des protocoles pour des professionnels désemparés
À l'instar du comité de réflexion éthique de la fondation Partage et vie, qui s'est exprimé dans une tribune publiée sur Le Monde le 25 mars dernier, la FHF et le Gepso appellent dans ce contexte à disposer d'un guide précis d'utilisation du matériel et de protocoles de précaution. Ce besoin d'orientations nationales se fait également sentir sur d'autres sujets. Appelant au passage les cellules d'urgence médico-psychologiques à ne pas oublier les professionnels d'Ehpad, la FHF milite notamment pour une clarification sur la constitution d'unités Covid-19 dans les établissements touchés. "Si des unités de ce type doivent être montées, il nous faut des recommandations précises", reprend Zaynab Riet.Évoquée par le comité éthique de la fondation Partage et vie — qui appelait à ce que "les soins palliatifs soient pleinement assurés" —, la question de la fin de vie figure également au rang des priorités. La FHF a ainsi demandé à la cellule nationale Covid-19 de rédiger une fiche technique qui puisse permettre de donner des recommandations à l'accompagnement des résidents dans leur lieu de vie. "Il est essentiel que les dispositifs d'hospitalisation à domicile (HAD) et les équipes mobiles gériatriques soient renforcés et diligentés en Ehpad pour permettre aux résidents touchés par le coronavirus d'être maintenus dans leur environnement", poursuit sa déléguée générale. L'Unapei ne dira pas le contraire. Déplorant que ses professionnels sont "dans l'obligation de s'improviser professionnels de soins palliatifs", elle appelle à son tour à un renforcement des équipes mobiles, "ainsi qu'à l'adoption d'un protocole de délégation d'accompagnement de ces soins par des personnes non soignants".