Ressources humaines
Numéro vert et coachs sont proposés aux directeurs pour les aider à gérer le Covid-19
Rompre l'isolement, réduire l'anxiété, prendre du recul, éviter de sombrer dans le mal-être... Pour tenter d'épauler des directeurs débordés 24h/24 dans leur gestion de la crise sanitaire liée au Covid-19, le CNG s'organise. Outre l'appel à volontaires, une cellule d'écoute téléphonique psychologique a été ouverte et le travail des coachs étoffé.
Dans les établissements publics de santé, sociaux et médico-sociaux, les personnels de direction sont également en première ligne face à la propagation du coronavirus. Certes, la situation s'avère extrêmement hétérogène selon les territoires. En toute logique, cela dépend de l'état d'avancée de la vague de Covid-19 mais pas seulement. Selon les ARS ou encore les groupements hospitaliers de territoire (GHT), les retours du terrain peuvent varier du tout au tout, comme l'ont témoigné ce 30 mars à Hospimedia les responsables du Syncass-CFDT, du SMPS et du CH-FO.
Dans l'ensemble, "ça ne fonctionne pas pour les Ehpad autonomes. Nous avons beaucoup de signalement de dysfonctionnements", résume ainsi un responsable syndical (lire notre article). Ce constat de tension quotidienne permanente est décuplé par l'obligation, dans un contexte d'approvisionnement plus que tendu en équipements et médicaments, de devoir assurer la protection de ses personnels. Transformés en "logisticiens de territoire", les directeurs l'avouent : ils sont complètement "débordés". Et les dysfonctionnements d'ores et déjà observés par le passé s'agissant des liens relationnels parfois extrêmement compliqués avec certaines ARS et au sein de certains GHT, éclatent encore plus au grand jour.
En l'occurrence, le cabinet de conseil Psya a été missionné pour "aider les directeurs qui le souhaitent à gérer au mieux la situation de crise". Le service se veut "individualisé, anonyme et strictement confidentiel". Assuré par des psychologues cliniciens diplômés et soumis au code de déontologie de la profession, il se fixe quatre objectifs :
En parallèle, un dispositif d'appel aux directeurs en activité, en détachement, en disponibilité ou en retraite "volontaires pour rejoindre une structure qui a besoin d'aide" a également été lancé le 27 mars par le CNG (lire notre article). Trois jours plus tard ce 30 mars à 16 heures, 450 propositions de volontariat y étaient recensées. La veille à la même heure, le CNG en dénombrait 322 : 208 DH (65%), 88 D3S (27%) et 26 DS (8%). Comme ils l'ont fait savoir à Hospimedia, ses responsables travaillent actuellement avec les ARS, "en priorisant tout d'abord les régions en tension, pour mettre en relation les établissements de santé, sociaux et médico-sociaux qui en ont exprimé le besoin avec ces volontaires".
Dans les établissements publics de santé, sociaux et médico-sociaux, les personnels de direction sont également en première ligne face à la propagation du coronavirus. Certes, la situation s'avère extrêmement hétérogène selon les territoires. En toute logique, cela dépend de l'état d'avancée de la vague de Covid-19 mais pas seulement. Selon les ARS ou encore les groupements hospitaliers de territoire (GHT), les retours du terrain peuvent varier du tout au tout, comme l'ont témoigné ce 30 mars à Hospimedia les responsables du Syncass-CFDT, du SMPS et du CH-FO.
Inquiétude dans les Ehpad isolés
À l'instar des soignants, ils sont tous sur le pont, le "nez dans le guidon", avec des journées de travail d'autant plus à rallonge que certaines équipes de direction sont elles aussi touchées par des cas de Covid-19 et de facto de l'absentéisme. En Île-de-France par exemple, un directeur de clinique, un directeur des soins ou encore un agent de l'ARS ont trouvé la mort ces derniers jours des suites du coronavirus (lire ici et là nos articles). Et les difficultés sont encore plus prégnantes dans le médico-social chez les directeurs d'Ehpad isolés, non dépendant directement d'un hôpital. D'autant plus qu'ils sont généralement, par direction commune, aux manettes de plusieurs résidences parfois très éloignées les unes des autres.Dans l'ensemble, "ça ne fonctionne pas pour les Ehpad autonomes. Nous avons beaucoup de signalement de dysfonctionnements", résume ainsi un responsable syndical (lire notre article). Ce constat de tension quotidienne permanente est décuplé par l'obligation, dans un contexte d'approvisionnement plus que tendu en équipements et médicaments, de devoir assurer la protection de ses personnels. Transformés en "logisticiens de territoire", les directeurs l'avouent : ils sont complètement "débordés". Et les dysfonctionnements d'ores et déjà observés par le passé s'agissant des liens relationnels parfois extrêmement compliqués avec certaines ARS et au sein de certains GHT, éclatent encore plus au grand jour.
Un service "strictement confidentiel"
En attendant que la crise ne s'apaise et une analyse à froid de tous ces errements, le Centre national de gestion (CNG) a accéléré la mise en place d'un numéro vert d'aide et d'accompagnement psychologique (0.800.203.007) destiné aux directeurs. Initialement, son ouverture était prévue début avril et s'inscrivait plus globalement dans le cadre du dispositif national de prévention des risques psychosociaux (RPS) avec un mot d'ordre : couvrir l'urgence 24h/24 et 7j/7. Finalement, son activation a été avancée de quelques jours. "En cette période de crise sanitaire, où les interrogations et les difficultés auxquelles peuvent faire face les directeurs sont nombreuses", explique le CNG dans un communiqué, cette ligne téléphonique s'adresse donc aux directeurs d'hôpital (DH), directeurs d'établissement sanitaire social et médico-social (D3S) et directeurs des soins (DS) "qui ressentiraient le besoin d'échanger, en dehors de tout lien professionnel".En l'occurrence, le cabinet de conseil Psya a été missionné pour "aider les directeurs qui le souhaitent à gérer au mieux la situation de crise". Le service se veut "individualisé, anonyme et strictement confidentiel". Assuré par des psychologues cliniciens diplômés et soumis au code de déontologie de la profession, il se fixe quatre objectifs :
- faciliter la "prise de recul" par rapport au contexte actuel lié à la pandémie de Covid-19 ;
- aider à "mieux cerner les éléments qui déclenchent le mal-être" ;
- permettre aux directeurs de "retrouver un meilleur équilibre" ;
- "informer, orienter et accompagner" vers des solutions appropriées.
450 directeurs volontaires en 3 jours
Par ailleurs, le CNG a décidé d'ajuster le travail de son équipe de coachs et ainsi "apporter un soutien renforcé" pendant cette période de crise sanitaire exceptionnelle. En complément de leur offre de service habituelle et toujours par téléphone ou webcam, ces derniers proposent aux directeurs, qu'ils aient ou non déjà été accompagnés, des séances d'appui ponctuel pour aider là encore à "prendre du recul" et/ou "des décisions en situation de crise" (lire ici et là nos articles). Il s'agit aussi de "rompre son isolement", d'apprendre à "manager et piloter" dans ces circonstances exceptionnelles, pour ne pas dire à "communiquer en situation de crise" avec ses équipes, ses pairs, les tutelles, etc. Enfin, ce travail de coaching doit également servir à "préserver ses ressources et réduire son stress ou celui de son équipe", ainsi qu'à "s'organiser, gérer et revoir les priorités".En parallèle, un dispositif d'appel aux directeurs en activité, en détachement, en disponibilité ou en retraite "volontaires pour rejoindre une structure qui a besoin d'aide" a également été lancé le 27 mars par le CNG (lire notre article). Trois jours plus tard ce 30 mars à 16 heures, 450 propositions de volontariat y étaient recensées. La veille à la même heure, le CNG en dénombrait 322 : 208 DH (65%), 88 D3S (27%) et 26 DS (8%). Comme ils l'ont fait savoir à Hospimedia, ses responsables travaillent actuellement avec les ARS, "en priorisant tout d'abord les régions en tension, pour mettre en relation les établissements de santé, sociaux et médico-sociaux qui en ont exprimé le besoin avec ces volontaires".