Plateau technique
Une base anonymisée des scanners thoraciques se construit pour lutter contre le Covid-19
Une veille des scanners thoraciques s'est mise en place depuis plusieurs jours à l'initiative de la SFR. Une base anonymisée des dossiers en découle désormais pour offrir de nouvelles possibilités aux chercheurs dans la lutte contre le coronavirus.La radiographie thoracique n'est pas performante pour la détection des images en verre dépoli caractéristiques de Covid-19. Elle reste toutefois indiquée pour la surveillance évolutive des patients de réanimation, non transportables. Si une imagerie est indiquée, il faut réaliser un scanner. Telles sont les recommandations de la Société française de radiologie (SFR) depuis le 12 mars dernier. Le scanner thoracique permet précocement d'évoquer les lésions pulmonaires liées au coronavirus. En lien avec l'examen clinique, il aide à définir le degré de gravité de l'atteinte pulmonaire et à orienter le patient vers la structure adaptée. Par contre, il n'y a pas d'indication à réaliser un scanner thoracique à des fins de dépistage chez des patients sans signes de gravité et sans comorbidités, souligne la société savante, qui précise qu'elle peut néanmoins se concevoir chez des patients suspects avec comorbidités, en attente des résultats du dépistage PCR (pour réaction de polymérisation en chaîne).
Concrètement, explique à Hospimedia Jean-Paul Beregi, vice-président de la SFR, vice-président du Cerf et membre du directoire de Drim France IA, la société Nehs Digital* apporte son concours dans la collecte nationale. L'entreprise fournit aussi plusieurs services et prestations, dont le portail centralisé et un hébergement des données de santé pour le temps du partenariat et pour l'exploitation de cette base anonymisée. Le recueil pourra se faire de deux façons soit par un portail centralisé en web-upload, soit par le réseau des serveurs Nexus.
Jean-Paul Beregi ajoute que des programmes de recherche nationaux ou régionaux en cours de constitution pourraient bénéficier de ce dispositif de collecte de données qui seraient alors pseudonymisées dans le respect des obligations règlementaires. Deux premières études, à Paris et Marseille, sont en train de se mettre en place.
La SFR, le CERF soutenus par l'ensemble des membres du G4 ainsi que la Société Belge de Radiologie lancent une veille sanitaire sur l'imagerie du COVID 19. https://t.co/fL2CeTaqr3 pic.twitter.com/RjrMs1Wsbn
— SFR (Radiologie) (@SFRadiologie) March 23, 2020
6 235 scanners Covid en une semaine
Considérant cette étape clé de la réalisation du scanner pour le diagnostic mais aussi pour l'évaluation de la sévérité des cas et leur prise en charge, les établissements de santé ont sécurisé le routage des patients vers des machines dédiées exclusivement au Covid-19. La SFR a alors mis en place le 23 mars une veille radiologique. Ce 2 avril, elle informe que "le premier recueil d'indicateurs [de cette veille] fait état de 6 235 scanners sur 16 762 scanners thoraciques (37%) pour l'exploration d'une atteinte possible par le coronavirus en une semaine". 315 centres français se sont déjà inscrits dans la démarche, se félicite la société savante, qui va désormais plus loin. Elle vient en effet d'initier une nouvelle action nationale qui consiste à colliger les dossiers dans une base anonymisée unique. C'est le projet Fidac. Sous l'égide de Drim France IA (lire notre article) et avec le concours du Collège des enseignants de radiologie de France (Cerf), la SFR se fixe pour objectif "de réunir rapidement plusieurs milliers de dossiers scanographies réalisées pour suspicion d'atteinte pulmonaire liée au Sars-Cov-2 (scanner certain de Covid-19, possible, négatif ou avec une autre pathologie)". La finalité ? "Offrir aux chercheurs institutionnels ou privés [...] des données anomymisées permettant d'identifier des biomarqueurs diagnostiques, pronostiques, des formes particulières, d'analyser le suivi, de corréler les données radiologiques à la PCR, etc."Concrètement, explique à Hospimedia Jean-Paul Beregi, vice-président de la SFR, vice-président du Cerf et membre du directoire de Drim France IA, la société Nehs Digital* apporte son concours dans la collecte nationale. L'entreprise fournit aussi plusieurs services et prestations, dont le portail centralisé et un hébergement des données de santé pour le temps du partenariat et pour l'exploitation de cette base anonymisée. Le recueil pourra se faire de deux façons soit par un portail centralisé en web-upload, soit par le réseau des serveurs Nexus.
Jean-Paul Beregi ajoute que des programmes de recherche nationaux ou régionaux en cours de constitution pourraient bénéficier de ce dispositif de collecte de données qui seraient alors pseudonymisées dans le respect des obligations règlementaires. Deux premières études, à Paris et Marseille, sont en train de se mettre en place.