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Psychiatrie

La prise en charge psychiatrique des patients en situation de confinement est précisée

La Haute Autorité de santé a mis en ligne ce 2 avril les Réponses rapides — un nouveau format adapté à la crise sanitaire — concernant spécifiquement la prise en charge des patients atteints de pathologies psychiatriques en situation de confinement. La Haute Autorité de santé (HAS) a inauguré ce 2 avril un nouveau format, les Réponses rapides dans le cadre de l'épidémie de Covid-19 (lire l'encadré). Parmi les premières réponses mises en ligne, figurent des éléments concernant la prise en charge des patients souffrant de pathologies psychiatriques en situation de confinement à leur domicile.

Cette problématique comporte sept réponses qui visent à aider les professionnels à garder le lien avec leurs patients durant cette période difficile. La HAS rappelle qu'en cas de nécessité, l'accès aux soins hospitaliers doit être maintenu. Le consentement de la personne pour des soins libres doit alors être prioritairement recherché, en respectant les dispositions réglementaires prévues en temps normal.

Méthodologie

Dans le cadre de la situation épidémique de stade 3 que connaît la France actuellement, la HAS estime qu'il est nécessaire de proposer "une méthode de réponse rapide aux demandes du ministère des Solidarités et de la Santé, des professionnels de santé et/ou des associations d'usagers du système de santé agréées pour une prise de position de la HAS devant des situations urgentes". Dès lors, elle a imaginé un nouveau format de recommandation, avec une nouvelle méthode rapide d'évaluation en sept étapes. Ce 2 avril, les premières Réponses rapides ont été publiées et, parmi elles, celles sur la prise en charge des patients souffrant de pathologies psychiatriques en situation de confinement. La HAS précise en outre que "ces préconisations, élaborées sur la base des connaissances disponibles à la date de leur publication sont susceptibles d'évoluer en fonction de nouvelles données".

Premier point : la HAS insiste sur l'importance de maintenir et de renforcer l'offre de soins ambulatoires en privilégiant le recours aux prises en charge à distance — soit la vidéotransmission ou à défaut par téléphone —, tout en maintenant la possibilité de consultations en structures de prise en charge ambulatoire ou en cabinet libéral, de visites à domicile et d'activités individuelles. Cette possibilité de consultation à distance a déjà été évoquée, tour à tour, par le contrôleur général des lieux de privations de libertés (CGLPL) et les représentants de la spécialité (lire ici et ).

Maintenir le lien entre patient et professionnels

"Il s'agit d'assurer la continuité et la proximité des soins en maintenant le lien du patient avec les professionnels qui le suivent habituellement, d'autant plus que dans ce contexte de crise et de confinement les patients sont plus facilement enclins à ne pas recourir aux soins que nécessitent leur état de santé", décrit la HAS, soulignant aussi la nécessité d'être attentif aux patients ne disposant pas de téléphone ou présentant des troubles de la communication ne permettant pas l'utilisation de cette modalité de prise en charge, en mettant en place des solutions alternatives, comme l'aide à l’équipement ou consultations en structures de prise en charge ambulatoire. Plus largement, la HAS recommande de rester vigilant quant au suivi somatique, en incluant l'évaluation régulière d'éventuels symptômes Covid-19, et au contexte social et familial du patient. Il s'agit de la deuxième réponse rapide.

La troisième met l'accent sur l'importance de sensibiliser le patient et son entourage à la nécessité du maintien d'une hygiène de vie pendant le confinement, lui rappeler les règles de confinement et l'aider à les respecter. Le quatrième point porte plus spécifiquement sur le suivi des traitements. Il convient de faciliter l'accès des patients à leurs traitements, cela concerne le renouvellement d'ordonnances, la délivrance de médicaments ou même les transports.

Concernant les urgences, la HAS demande aux professionnels de la psychiatrie d'assurer une permanence téléphonique pour les situations de détresse, au niveau du secteur, et de maintenir l'accès aux urgences psychiatriques. Il s'agit de la cinquième Réponse rapide. La sixième insiste sur l'importance d'assurer une coordination et coopération renforcées, dans le cadre de la prévention de Covid-19 et des conséquences du confinement, entre les acteurs de la psychiatrie, les médecins traitants-médecins généralistes et les autres professionnels impliqués dans la prise en charge et l'accompagnement du patient. Cela concerne les infirmiers libéraux, psychologues libéraux et professionnels des secteurs médico-social et social adultes et enfants.

Enfin, la HAS incite le secteur à prendre en compte les spécificités des enfants et adolescents, des personnes âgées ainsi que des patients avec conduites addictives. Des points de vigilances spécifiques sont détaillés. Pour les derniers, il convient par exemple de rester vigilant quant aux risques liés à un sevrage forcé.

Clémence Nayrac

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