Équipement
Trois quarts des professionnels infirmiers manquent de matériel selon une enquête
Dans une enquête réalisée début avril auprès de 32 000 professionnels infirmiers, le Syndicat national des professionnels infirmiers met en évidence le manque de moyens croissant. Libéraux et hôpitaux psychiatriques sont les plus mal lotis.16 383 infirmiers ont répondu à une première enquête début mars lancée par le Syndicat national des professionnels infirmiers (SNPI). Le syndicat avait alors constaté que 78% d'entre eux manquaient de masques FFP2 (lire notre article). Un mois plus tard, un nouveau sondage en ligne a été relancé afin d'avoir une idée plus précise de la situation. Cette fois, 32 047 infirmiers, cadres infirmiers ou infirmiers spécialisés y ont répondu entre le 31 mars et le 4 avril. Une participation presque doublée, "signe de la montée des préoccupations des professionnels infirmiers, qui constatent que les manques perdurent, avec pour conséquence une contamination importante des soignants, qui deviennent contaminants pour leurs patients fragiles", estime le syndicat dans un communiqué.
Alors que le manque de masques FFP2 s'aggrave et concerne désormais 8 soignants sur 10, le manque de surblouses se fait désormais sentir : ils sont 59% à en manquer (lire notre article). Les professionnels exerçant auprès de patients Covid-19 ont été trois sur quatre a estimé qu'ils n'ont pas suffisamment de matériel de soins nécessaires comme les pousses-seringues électriques. "Depuis le départ, les professionnels infirmiers doivent gérer le manque, et pas seulement l’épidémie", déplore Thierry Amouroux, porte-parole du Syndicat national des professionnels infirmiers (SNPI CFE-CGC), qui dénonce des carences "épuisantes au quotidien".
70% des infirmiers en hôpital psychiatrique disent avoir vu des patients renvoyés chez eux sans être testés, faute de tests suffisants, contre 50% en moyenne. Quant aux infirmiers libéraux, ils sont deux tiers à ne pas avoir reçu de masques FFP2. De plus, trois quarts d'entre eux ne bénéficient pas d'un accompagnement psychologique en cas de besoin alors que 64% du total des répondants peuvent y avoir recours.
Un manque de matériel pour un infirmier sur deux
Parmi les professionnels répondants, quatre sur cinq sont infirmiers. 36% travaillent en libéral, 33% en hôpital public et 11% en Ehpad. Le manque de masques chirurgicaux et de solution hydroalcoolique (Sha) est mis en évidence pour un répondant sur deux. 35% de ceux qui travaillent en établissement de soin ne bénéficient que d'un masque par jour pour travailler et ils sont 11% à ne pas en avoir assez pour tous les soignants.Alors que le manque de masques FFP2 s'aggrave et concerne désormais 8 soignants sur 10, le manque de surblouses se fait désormais sentir : ils sont 59% à en manquer (lire notre article). Les professionnels exerçant auprès de patients Covid-19 ont été trois sur quatre a estimé qu'ils n'ont pas suffisamment de matériel de soins nécessaires comme les pousses-seringues électriques. "Depuis le départ, les professionnels infirmiers doivent gérer le manque, et pas seulement l’épidémie", déplore Thierry Amouroux, porte-parole du Syndicat national des professionnels infirmiers (SNPI CFE-CGC), qui dénonce des carences "épuisantes au quotidien".
Les hôpitaux psychiatriques et les libéraux délaissés
Les infirmiers travaillant en hôpital psychiatrique ou en libéral paraissent les plus démunis face à la pénurie de moyens. Ils sont 9 infirmiers sur 10 à avoir ainsi constaté un manque de masques FFP2 fin mars. Les infirmiers de ces deux catégories sont également les plus nombreux, à hauteur de 70%, à manquer de Sha et de surblouses.70% des infirmiers en hôpital psychiatrique disent avoir vu des patients renvoyés chez eux sans être testés, faute de tests suffisants, contre 50% en moyenne. Quant aux infirmiers libéraux, ils sont deux tiers à ne pas avoir reçu de masques FFP2. De plus, trois quarts d'entre eux ne bénéficient pas d'un accompagnement psychologique en cas de besoin alors que 64% du total des répondants peuvent y avoir recours.
87% ne se sentent pas en sécurité professionnelle
Le sondage s'adressait en partie aux professionnels infirmiers qui n'avaient pas encore exercé en réanimation. Ceux-ci sont 87% à "ne pas se sentir en sécurité professionnelle pour cette prise de soins". Les réponses au sondage font apparaître les raisons de ces difficultés, moins liées à un manque de tutorat d'un collègue expérimenté dans la spécialité (32%) qu'à un manque de formation (46%). Un tiers des professionnels exerçant auprès de patients infectés affirme également que son équipe a dû se résoudre à des choix thérapeutiques faute de suffisamment de lits de réanimation.Méthodologie utilisée pour réaliser l'enquête en ligne :
- envoi d’une newsletter à 29 785 abonnés le 31 mars 2020 ;
- questionnaire en "une" sur le site du SNPI qui enregistre 6 358 connexions par jour ;
- relances sur Facebook et Twitter.