Qualité
Les sages-femmes craignent une mauvaise interprétation des réponses de la HAS
Les instances de sages-femmes réagissent de manière commune aux réponses rapides de la HAS dans le contexte épidémique. Elles émettent des réserves sur l'interprétation de certains passages et mettent l'accent sur les différences territoriales.Dans deux courriers communs — l'un transmis à la Haute Autorité de santé (HAS) et l'autre au ministre des Solidarités et de la Santé —, les instances représentatives* des sages-femmes font part de leur inquiétude sur les réponses rapides de la HAS concernant le suivi pré et postnatal. "La sécurité psychologique et émotionnelle notamment pendant la grossesse ne se réduit
pas à la réalisation de l'entretien prénatal précoce et à la préparation à la naissance et à la parentalité, certes maintenus, mais se construit tout au long du suivi prénatal et postnatal", écrivent-elles dans leurs lettres dont Hospimedia a eu copie.
Les représentants des sages-femmes craignent une interprétation conduisant à une dégradation du suivi obstétrical. Dans le schéma de la HAS, la consultation clinique est adossée à la consultation échographique or les radiologues échographistes ne réalisent pas d'examen clinique. Quant aux gynécologues-obstétriciens et aux sages-femmes effectuant des échographies, leur temps dédié à la consultation se réduit du fait de l'application des mesures barrières lors de l'échographie, souligne Isabelle Derrendinger, secrétaire générale de l'Ordre des sages-femmes auprès d'Hospimedia.
Sur le suivi postnatal, les instances de sages-femmes soulignent que "l'importance de la prise en charge simultanée de la dyade mère-enfant, en particulier lors des sorties précoces, doit être mise en avant, tout en précisant certains paramètres de suivi". Selon la secrétaire générale, la rédaction de la réponse rapide opère une dissociation entre la mère et l'enfant alors que "le suivi postnatal est un tout".
Le cas du suivi de l'ictère, ou jaunisse, du nouveau-né met l'accent sur ces différences géographiques. La mesure de l'ictère à la maternité n'est pas systématiquement transmise aux professionnels libéraux, dont la densité varie. L'équipement en bilirubinomètre, l'appareil de mesure de l'ictère, est également hétérogène en ville, ce qui nécessite des retours dans les maternités, alors que les hôpitaux sont considérés comme des clusters de l'épidémie. Au sein des Hôpitaux universitaires de Strasbourg (HUS, Bas-Rhin), un "bili drive" a été mis en place pour réaliser des mesures sur le parking de la maternité. "Ce genre d'initiative mérite d'être valorisée", estime Isabelle Derrendinger.
Sollicitée par Hospimedia, la HAS accuse réception de ce courrier et promet une réponse au plus vite. Une actualisation sera effectuée, si elle est jugée nécessaire, grâce à des échanges avec les parties prenantes. Ces réponses rapides prévoyaient déjà une évolution en fonction des données disponibles au fur et à mesure de l'évolution de l'épidémie.
Les représentants des sages-femmes craignent une interprétation conduisant à une dégradation du suivi obstétrical. Dans le schéma de la HAS, la consultation clinique est adossée à la consultation échographique or les radiologues échographistes ne réalisent pas d'examen clinique. Quant aux gynécologues-obstétriciens et aux sages-femmes effectuant des échographies, leur temps dédié à la consultation se réduit du fait de l'application des mesures barrières lors de l'échographie, souligne Isabelle Derrendinger, secrétaire générale de l'Ordre des sages-femmes auprès d'Hospimedia.
Sur le suivi postnatal, les instances de sages-femmes soulignent que "l'importance de la prise en charge simultanée de la dyade mère-enfant, en particulier lors des sorties précoces, doit être mise en avant, tout en précisant certains paramètres de suivi". Selon la secrétaire générale, la rédaction de la réponse rapide opère une dissociation entre la mère et l'enfant alors que "le suivi postnatal est un tout".
L'hétérogénéité géographique trop peu incluse
Les variabilités territoriales de l'avancée de l'épidémie ne sont également pas suffisamment prises en compte par la HAS selon les sages-femmes. "Dans le Grand-Ouest, nous pouvons réserver le suivi clinique. Notre préoccupation, c'est qu'au regard de l'interprétation, des consultations ne soient pas réalisées", poursuit Isabelle Derrendinger, qui dirige par ailleurs l'école de sages-femmes de Nantes (Loire-Atlantique). L'offre ambulatoire en sortie de maternité est également variable selon les territoires.Le cas du suivi de l'ictère, ou jaunisse, du nouveau-né met l'accent sur ces différences géographiques. La mesure de l'ictère à la maternité n'est pas systématiquement transmise aux professionnels libéraux, dont la densité varie. L'équipement en bilirubinomètre, l'appareil de mesure de l'ictère, est également hétérogène en ville, ce qui nécessite des retours dans les maternités, alors que les hôpitaux sont considérés comme des clusters de l'épidémie. Au sein des Hôpitaux universitaires de Strasbourg (HUS, Bas-Rhin), un "bili drive" a été mis en place pour réaliser des mesures sur le parking de la maternité. "Ce genre d'initiative mérite d'être valorisée", estime Isabelle Derrendinger.
Sollicitée par Hospimedia, la HAS accuse réception de ce courrier et promet une réponse au plus vite. Une actualisation sera effectuée, si elle est jugée nécessaire, grâce à des échanges avec les parties prenantes. Ces réponses rapides prévoyaient déjà une évolution en fonction des données disponibles au fur et à mesure de l'évolution de l'épidémie.