Gestion
L'Ehpad de Valdoie est placé sous administration provisoire pour lutter contre le Covid-19
Premier Ehpad touché par le coronavirus sur le Territoire de Belfort, La Rosemontoise a été placée sous administration provisoire le 6 avril dernier pour deux mois reconductibles. La direction s'attachera en priorité à tester le personnel.Depuis le 6 avril et pour deux mois reconductibles, l'Ehpad de La Rosemontoise à Valdoie (Territoire de Belfort) fonctionnera sous administration provisoire. La décision, arrêtée le 3 avril dernier par l'ARS Bourgogne-Franche-Comté et le conseil départemental, entend soutenir l'établissement associatif dans sa gestion de la crise de Covid-19.
Malgré un suivi très rapproché et un appui aux équipes grâce à des contacts quotidiens entre médecins de l'ARS et direction, des interventions en visioconférence d'hygiénistes du centre d'appui pour la prévention des infections associées (Cepias) et le renfort de deux infirmières scolaires et la fourniture d'un concentrateur d'oxygène à l'établissement, l'ARS et le conseil départemental ont donc choisi de placer l'Ehpad sous administration provisoire. Cela offre "une garantie supplémentaire pour s'assurer que tout est bien réalisé dans les règles", glisse Agnès Hochart, mais aussi un moyen de "permettre à l'établissement de retrouver une gestion stable" et de le doter "d'un encadrement à la hauteur de l'ambition portée par les organismes de tutelles", estime de son côté le conseil départemental.
Désormais sous la houlette de Dominique Coville et Isabelle de Sainte-Maréville, retraités de la fonction publique hospitalière (lire l'encadré), l'établissement fait l'objet d'un rapport de direction aux tutelles chaque semaine. En place depuis le 7 avril, le duo travaille notamment sur l'organisation des soins, les ressources humaines ainsi que sur le circuit du linge, afin de s'assurer que le nettoyage des blouses évite toute nouvelle transmission. Selon l'ARS, l'autre priorité est de dépister le personnel. Devant les difficultés à réaliser les analyses, l'administration provisoire cherche d'ores et déjà à prendre attache avec les laboratoires susceptibles de réaliser les tests, notamment auprès des laboratoires hospitaliers. Contactée par Hospimedia, l'association a signalé être en accord avec la décision prise par les tutelles.
Ehpad "le plus impacté" du territoire
Jusque-là très discrète sur la situation des Ehpad de la région, l'agence fait cette fois exception en dévoilant le nombre de victimes sur la structure. Selon Agnès Hochart, déléguée départementale du Territoire de Belfort à l'ARS, au 6 avril, seize décès étaient à déplorer sur l'établissement de l'association de Servir 90, ce qui en faisait l'Ehpad "le plus impacté" du territoire. D'après le président du conseil départemental, Florian Bouquet, sur un total de 115 résidents, vingt-trois autres résidents seraient contaminés et cinq "entre la vie et la mort". Côté ressources humaines, l'ARS note un très fort taux de contaminations — "plus que sur les autres structures" — contribuant à accroître le taux d'absentéisme.Malgré un suivi très rapproché et un appui aux équipes grâce à des contacts quotidiens entre médecins de l'ARS et direction, des interventions en visioconférence d'hygiénistes du centre d'appui pour la prévention des infections associées (Cepias) et le renfort de deux infirmières scolaires et la fourniture d'un concentrateur d'oxygène à l'établissement, l'ARS et le conseil départemental ont donc choisi de placer l'Ehpad sous administration provisoire. Cela offre "une garantie supplémentaire pour s'assurer que tout est bien réalisé dans les règles", glisse Agnès Hochart, mais aussi un moyen de "permettre à l'établissement de retrouver une gestion stable" et de le doter "d'un encadrement à la hauteur de l'ambition portée par les organismes de tutelles", estime de son côté le conseil départemental.
Covid-19 : révélateur d'écarts "trop nombreux"
Plus offensive, la collectivité estime que l'Ehpad a tardé à mettre en place les mesures nécessaires. Un point que nuance l'ARS. "L'établissement a été le premier concerné par l'épidémie. Il a de ce fait été fortement impacté car les mesures, si elles ont été mises en place, ne l'ont pas été aussi fortement que ce qui a pu être fait ailleurs par la suite", tempère Agnès Hochart en rappelant que la décision a été prise sur le seul plan sanitaire. Selon Florian Bouquet, une inspection conjointe du 6 mars a ainsi constaté que rien n'avait été mis en place sur l'établissement pour prévenir l'entrée du virus. Et ce dernier de déplorer que guère plus de mesures ont été mises en place au 13 mars. "Cet Ehpad, c'était un avion sans pilote, et en période de pandémie, les choses se sont aggravées, poursuit-il en déplorant notamment l'absence de cadre de santé malgré la présentation de plusieurs profils pour ce poste. Cette crise a été le révélateur de la situation dans laquelle se trouvait réellement l'établissement, avec des écarts beaucoup trop nombreux, trop graves."Désormais sous la houlette de Dominique Coville et Isabelle de Sainte-Maréville, retraités de la fonction publique hospitalière (lire l'encadré), l'établissement fait l'objet d'un rapport de direction aux tutelles chaque semaine. En place depuis le 7 avril, le duo travaille notamment sur l'organisation des soins, les ressources humaines ainsi que sur le circuit du linge, afin de s'assurer que le nettoyage des blouses évite toute nouvelle transmission. Selon l'ARS, l'autre priorité est de dépister le personnel. Devant les difficultés à réaliser les analyses, l'administration provisoire cherche d'ores et déjà à prendre attache avec les laboratoires susceptibles de réaliser les tests, notamment auprès des laboratoires hospitaliers. Contactée par Hospimedia, l'association a signalé être en accord avec la décision prise par les tutelles.