Politique de santé
L'Union européenne prône une stratégie de coordination au moment du déconfinement
Afin de lutter contre le virus dans un effort commun, la Commission européenne a présenté sa feuille de route pour un déconfinement "coordonné" entre États membres. Le Conseil dédie quant à lui 2,7 milliards d'euros à l'appui des systèmes de santé.Pour l'Union européenne, l'élément clé de la lutte contre le virus réside dans la coopération. Alors que le 14 mars, plus d'un million de malades et 80 000 décès étaient comptabilisés en Europe selon la Direction générale de la santé, la Commission européenne et le Conseil européen s'affairent à mettre en place une stratégie à la fois politique et financière pour faire face à la crise sanitaire.
La commission présente également des lignes directrices sur les méthodes de test du Covid-19. Elle invite les fabricants à produire des kits de test correspondant à l'"état de la technique" et insiste sur la mise en commun des ressources pour la validation des tests au niveau de l'Union européenne. Elle recommande enfin d'améliorer les systèmes de santé et de continuer à augmenter les équipements de protection individuelle, médicaux ou non, ainsi que d'appliquer une levée "graduelle" des mesures de confinement, en protégeant plus longtemps les personnes vulnérables. "Nous attendons du 4e conseil européen la semaine prochaine qu’il poursuive la coopération des États, avec une même stratégie politique et des orientations données pour la sortie des mesures de confinement", indique Charles Michel, président du Conseil européen.
Il annonce dans un communiqué avoir augmenté ses engagements d'un montant de 3,1 milliards d'euros (Md€) pour lutter contre la pandémie. Soumis à l'accord du Parlement européen réuni en séance plénière les 16 et 17 avril, ce montant comprend :
Trois critères pour la levée des restrictions
Nous devons prendre des mesures pour avoir une approche la plus coordonnée possible lorsque, progressivement, nous pourrons lever ces mesures de restriction exceptionnelles.La Commission européenne a publié ce 15 mars des orientations pour aider les États membres à préparer la levée progressive des mesures de confinement. La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a annoncé lors d'une conférence de presse les trois conditions sur lesquelles reposent les recommandations de cette feuille de route :
Charles Michel, président du Conseil européen
- une baisse significative de la propagation de l'épidémie ;
- des capacités d'accueil suffisantes de la part des systèmes de santé pour les malades atteints ou non du virus ;
- un système de surveillance adapté, incluant des tests à grande échelle.
Une approche "graduelle"
L'exécutif européen insiste sur les principes basiques qui doivent guider les États dans leurs décisions : la protection de la santé publique, la solidarité et les actions coordonnées pour éviter "effets négatifs" ou "tensions politiques". La commission prône le rassemblement et le partage de données sur la propagation de l'épidémie, en mettant en avant les applications mobiles permettant de tracer les malades et d'avertir la population en cas de contact avec eux comme l'application StopCovid développée en France (lire notre article).La commission présente également des lignes directrices sur les méthodes de test du Covid-19. Elle invite les fabricants à produire des kits de test correspondant à l'"état de la technique" et insiste sur la mise en commun des ressources pour la validation des tests au niveau de l'Union européenne. Elle recommande enfin d'améliorer les systèmes de santé et de continuer à augmenter les équipements de protection individuelle, médicaux ou non, ainsi que d'appliquer une levée "graduelle" des mesures de confinement, en protégeant plus longtemps les personnes vulnérables. "Nous attendons du 4e conseil européen la semaine prochaine qu’il poursuive la coopération des États, avec une même stratégie politique et des orientations données pour la sortie des mesures de confinement", indique Charles Michel, président du Conseil européen.
3 milliards d'euros pour plus de moyens médicaux
La Commission européenne avait annoncé la création d'une réserve stratégique rescEU de matériel médical d'urgence et avait proposé de réorganiser une partie des dépenses de l'Union européenne de l'année 2020 en attribuant notamment à cette réserve un budget de 80 millions d'euros (M€, lire notre article). Ce budget a été considérablement augmenté puisque le Conseil européen a adopté le 14 avril deux modifications du budget afin de libérer des fonds pour faire face à la crise du Covid-19.Il annonce dans un communiqué avoir augmenté ses engagements d'un montant de 3,1 milliards d'euros (Md€) pour lutter contre la pandémie. Soumis à l'accord du Parlement européen réuni en séance plénière les 16 et 17 avril, ce montant comprend :
- 2,7 Md€ pour "financer la fourniture d'un appui aux soins de santé d'urgence", comme constituer et répartir des ressources essentielles, créer des hôpitaux temporaires et transporter des patients d'un pays à un autre ;
- 300 M€ restants pour alimenter et coordonner la réserve RescEU ;
- 115 M€ pour le cofinancement de mesures visant à lutter contre la pandémie de Covid-19, comme les rapatriements de ressortissants, la passation conjointe de marchés pour des équipements de protection individuelle et le renforcement du Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC).
The EU adds €3.1 billion to 2020 #EUbudget to tackle #COVID19 #coronavirus pandemic.
— EU Council (@EUCouncil) April 14, 2020
The money will be used for:
medical supplies
production of testing kits
transfer of patients for treatment in other countries#WeStandTogether
More info https://t.co/DVArOpHVPM pic.twitter.com/Tz7j5aTU36