Politique de santé
Les pouvoirs publics du Grand-Est attendent la doctrine nationale pour l'après-tsunami
La préfecture de région, l'ARS et le conseil régional font "front commun" pour préparer la sortie du confinement et l'après-pic épidémique. Dans l'attente de consignes nationales, certaines initiatives sont sur les rails, notamment sur les tests.Pour Marie-Ange Desailly-Chanson, la nouvelle directrice générale de l'ARS Grand-Est, la vague épidémique du Covid-19 qui a touché la région s'apparente à un "tsunami". Le 16 avril, lors d'une conférence de presse commune avec Josiane Chevalier, la préfète du Bas-Rhin et de la région Grand-Est, elle esquisse la nouvelle mobilisation des pouvoirs publics dans les prochaines semaines. Pour Marie-Ange Desailly-Chanson, il s'agit de maintenir la mobilisation des établissements de santé face au Covid-19 tout en assurant la prise en charge des patients pour lesquelles une perte de chance est crainte.
"Pour ne pas courir de la même manière que nous avons couru après les masques, la Sem précommandera par anticipation des stocks massifs pour obtenir le coût le plus bas et éviter une course mondiale", poursuit Jean Rottner qui estime que le risque est calculé sur ces commandes. La répartition se fera selon le cadre national — le président de la région assure avoir eu le feu vert du Gouvernement pour concrétiser son initiative — qui n'est pas encore défini.
En Grand-Est, la priorité est, pour le moment, de réaliser des dépistages PCR (pour réaction de polymérisation en chaîne) dans les Ehpad dès les premiers symptômes. "Autant il est important de réaliser des tests dès l'apparition des premiers symptômes en Ehpad, autant je ne vois pas l'intérêt de faire des tests dans les autres Ehpad", considère la directrice générale de l'ARS. 2 500 résidents et 1 000 professionnels ont déjà été testés à l'échelle régionale. Pour garantir une équité d'accès, l'agence a demandé une solidarité intra-régionale.
L'ARS attend également une doctrine nationale sur les tests sérologiques. "Croire que les tests PCR et sérologiques sont la solution et l'assurance totale, c'est un leurre", tempère-t-elle. Sur l'organisation des établissements SSR en région, elle attend par ailleurs le diagnostic réalisé dans chaque territoire. L'ARS s'attend à une mobilisation des masseurs-kinésithérapeutes libéraux pour soutenir ces établissements. Pour les établissements MCO, elle compte sur les médecins et infirmiers de ville pour contribuer au suivi des malades chroniques. Une surmortalité dans certains départements sera ainsi évaluée finement pour mesurer si cette catégorie de patient est également concernée, en plus des malades du Covid-19.
L'isolement à l'hôtel a déjà fait ses preuves
L'ARS exclut néanmoins la programmation de certaines opérations de chirurgie. "Elle n'est pas à l'ordre du jour. Nous sommes en confinement jusqu'au 11 mai", rappelle-t-elle. Les acteurs de la région Grand-Est attendent ainsi la définition des contours nationaux du déconfinement pour s'organiser. C'est le cas, par exemple, de l'utilisation des hôtels pour isoler certains patients infectés par le virus Sars-Cov-2. "C'est une formule qui a fait ses preuves, elle a permis d'éviter des contaminations dans des squats et de permettre de prendre en charge des patients vulnérables", rapporte Josiane Chevalier à propos de l'utilisation des établissements hôteliers dans le Bas-Rhin.Des commandes anticipées par la région
Les tests de dépistage sérologique seront centraux dans la stratégie régionale de déconfinement. La région Grand-Est, avec la Banque des territoires et le Crédit mutuel, annonce la création d'une société d'économie mixte (Sem) pour acheter plusieurs millions de ces tests quand ils seront approuvés par la Haute Autorité de santé. "Nous souhaitons pouvoir diffuser les kits à l'échelle de la région, de façon équitable entre les laboratoires publics et privés", explique Jean Rottner, le président du conseil régional, lors d'une conférence de presse le 15 avril. La collectivité territoriale a déjà acheté des masques, avec une répartition avec l'ARS, organisé des transports pour les professionnels de santé et apporté une rémunération supplémentaire aux étudiants mobilisés."Pour ne pas courir de la même manière que nous avons couru après les masques, la Sem précommandera par anticipation des stocks massifs pour obtenir le coût le plus bas et éviter une course mondiale", poursuit Jean Rottner qui estime que le risque est calculé sur ces commandes. La répartition se fera selon le cadre national — le président de la région assure avoir eu le feu vert du Gouvernement pour concrétiser son initiative — qui n'est pas encore défini.
En Grand-Est, la priorité est, pour le moment, de réaliser des dépistages PCR (pour réaction de polymérisation en chaîne) dans les Ehpad dès les premiers symptômes. "Autant il est important de réaliser des tests dès l'apparition des premiers symptômes en Ehpad, autant je ne vois pas l'intérêt de faire des tests dans les autres Ehpad", considère la directrice générale de l'ARS. 2 500 résidents et 1 000 professionnels ont déjà été testés à l'échelle régionale. Pour garantir une équité d'accès, l'agence a demandé une solidarité intra-régionale.
L'ARS attend également une doctrine nationale sur les tests sérologiques. "Croire que les tests PCR et sérologiques sont la solution et l'assurance totale, c'est un leurre", tempère-t-elle. Sur l'organisation des établissements SSR en région, elle attend par ailleurs le diagnostic réalisé dans chaque territoire. L'ARS s'attend à une mobilisation des masseurs-kinésithérapeutes libéraux pour soutenir ces établissements. Pour les établissements MCO, elle compte sur les médecins et infirmiers de ville pour contribuer au suivi des malades chroniques. Une surmortalité dans certains départements sera ainsi évaluée finement pour mesurer si cette catégorie de patient est également concernée, en plus des malades du Covid-19.