Gestion des risques
L'AD-PA appelle à aménager le confinement pour préserver la santé des résidents d'Ehpad
Le confinement doit se prolonger pour encore au moins un mois et, dans ces conditions, l'AD-PA demande une adaptation des règles en Ehpad. Elle souhaite un renfort du temps de psychologue, un retour des bénévoles ainsi qu'une ouverture aux familles.Une prime pour les Ehpad et le domicile dès le mois de mai, une adaptation du confinement pour préserver la santé des personnes âgées, une distribution de masques en nombre suffisant pour le secteur de l'aide à domicile. Ce 17 avril, l'AD-PA, par la voix de son président Pascal Champvert, a décliné ses attentes pour le secteur du grand âge.
En établissement pour personnes âgées comme à domicile "il faut réussir le confinement prolongé", assure-t-il lors d'un point presse. Et les règles doivent être adaptées pour y arriver, estime l'AD-PA. L'association fait plus particulièrement état de quatre revendications et en premier lieu d'un renforcement de la présence de psychologues, au sein des services d'aide à domicile mais aussi en Ehpad. "Beaucoup de jeunes diplômés sont sans emploi", souligne Pascal Champvert, qui appelle à un recrutement massif. L'AD-PA demande encore d'ouvrir plus largement les rencontres avec les familles, au-delà des situations de fin de vie, "probablement dehors quand il fait beau, sur rendez-vous" et dans le strict respect de la distanciation sociale et des mesures barrières. "Tout doit être extrêmement contrôlé mais il faut que les familles puissent rencontrer leurs parents". Pour l'association, la réussite du confinement passera ensuite par le retour des bénévoles en établissement et enfin l'accès des résidents aux terrasses, parcs et jardins des établissements.
Pour le secteur de l'aide à domicile toujours, Pascal Champvert est revenu sur le sujet de l'avenant salarial voté dans la branche associative, souhaitant un "agrément dans l'urgence" (lire notre article). Par ailleurs, à côté des chiffres sur les Ehpad diffusés quotidiennement par la Direction générale de la santé (DGS), l'AD-PA "demande avec solennité" que le nombre de décès à domicile dus au Covid-19 soient également communiqués. Les services d'aide à domicile remontent déjà ces informations "qui sont tout aussi essentielles, note Pascal Champvert. On voit bien que la peur se propage beaucoup plus vite que le virus", ajoute-t-il, soulignant les messages alarmistes sur la situation en Ehpad. Les chiffres sont "anxiogènes", les "français ont le sentiment que les personnes meurent uniquement en Ehpad", signale le président, qui rappellent que 98% des résidents en établissements pour personnes âgées "sont toujours vivants".
L'AD-PA souligne enfin que le déconfinement ne pourra pas être discriminatoire. "La continuité du confinement des personnes âgées en général ne sera pas tenable" et serait même "irresponsable et dangereux, assure-t-il. Il y a 20 millions de français de plus de 60 ans, ils sont responsables et adultes", ajoute-t-il, regrettant un relent d'agisme. Des mesures différenciées uniquement basées sur l'âge ou la fragilité seraient de toute façon "anticonstitutionnelles". Des messages de prévention et de conseil pourront s'ajouter aux mesures de vigilance mais "il ne saurait être question que certains français soient discriminés".
En établissement pour personnes âgées comme à domicile "il faut réussir le confinement prolongé", assure-t-il lors d'un point presse. Et les règles doivent être adaptées pour y arriver, estime l'AD-PA. L'association fait plus particulièrement état de quatre revendications et en premier lieu d'un renforcement de la présence de psychologues, au sein des services d'aide à domicile mais aussi en Ehpad. "Beaucoup de jeunes diplômés sont sans emploi", souligne Pascal Champvert, qui appelle à un recrutement massif. L'AD-PA demande encore d'ouvrir plus largement les rencontres avec les familles, au-delà des situations de fin de vie, "probablement dehors quand il fait beau, sur rendez-vous" et dans le strict respect de la distanciation sociale et des mesures barrières. "Tout doit être extrêmement contrôlé mais il faut que les familles puissent rencontrer leurs parents". Pour l'association, la réussite du confinement passera ensuite par le retour des bénévoles en établissement et enfin l'accès des résidents aux terrasses, parcs et jardins des établissements.
Une prime "dès le mois de mai"
Le Gouvernement a annoncé le versement d'une prime de 1 500 euros pour les professionnels de santé impliqués dans le combat contre le Covid-19 mais également pour le personnel des Ehpad et des services d'aide à domicile, sans toutefois indiquer de montant ni l'échéance (lire notre article). "Les services de l'État ont fait allusion à la nécessité de discuter avec les départements", reprend Pascal Champvert. Mais cette répartition des rôles entres État et collectivités est l'une des raisons "du retard français en matière de prise en charge des personnes âgées, lance-t-il. Nous n'acceptons plus que les personnes âgées et les familles en fasse les frais". L'AD-PA appelle alors au versement "dès le mois de mai" de cette prime, si besoin avant que les pouvoirs publics se soient mis d'accord sur la répartition de son financement.Pas d'interventions à domicile sans masques
À domicile, les masques manquent toujours, alors que la situation s'est améliorée en Ehpad. L'AD-PA a travaillé à une cartographie nationale de l'accès aux masques qui lui "permet d'affirmer" que tous les services n'y ont pas encore accès. Grâce à ce référencement, l'association a pu prendre contact avec plusieurs ARS afin d'améliorer le circuit d'approvisionnement. Des alertes qui ont porté leurs fruits, assure Pascal Champvert. Mais à domicile des difficultés persistent. C'est la raison pour laquelle l'association conseille à ses adhérents la "suspension de toutes les interventions" si les salariés n'ont pas accès à deux masques par jour, auxquels s'ajoutent ceux nécessaires pour prendre en charge des personnes touchées par le coronavirus.Pour le secteur de l'aide à domicile toujours, Pascal Champvert est revenu sur le sujet de l'avenant salarial voté dans la branche associative, souhaitant un "agrément dans l'urgence" (lire notre article). Par ailleurs, à côté des chiffres sur les Ehpad diffusés quotidiennement par la Direction générale de la santé (DGS), l'AD-PA "demande avec solennité" que le nombre de décès à domicile dus au Covid-19 soient également communiqués. Les services d'aide à domicile remontent déjà ces informations "qui sont tout aussi essentielles, note Pascal Champvert. On voit bien que la peur se propage beaucoup plus vite que le virus", ajoute-t-il, soulignant les messages alarmistes sur la situation en Ehpad. Les chiffres sont "anxiogènes", les "français ont le sentiment que les personnes meurent uniquement en Ehpad", signale le président, qui rappellent que 98% des résidents en établissements pour personnes âgées "sont toujours vivants".
Préparer la sortie de crise
Pascal Champvert a évoqué la loi Grand âge et autonomie et propose de scinder le texte en deux, afin qu'un premier volet financier soit pris sous forme d'ordonnance, permettant un renforcement significatif du personnel en Ehpad et à domicile et une revalorisation des carrières. Ce texte pourrait être voté très rapidement et suivi dans un second temps "d'un volet plus sociétal".L'AD-PA souligne enfin que le déconfinement ne pourra pas être discriminatoire. "La continuité du confinement des personnes âgées en général ne sera pas tenable" et serait même "irresponsable et dangereux, assure-t-il. Il y a 20 millions de français de plus de 60 ans, ils sont responsables et adultes", ajoute-t-il, regrettant un relent d'agisme. Des mesures différenciées uniquement basées sur l'âge ou la fragilité seraient de toute façon "anticonstitutionnelles". Des messages de prévention et de conseil pourront s'ajouter aux mesures de vigilance mais "il ne saurait être question que certains français soient discriminés".