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Offre de soins

Gustave-Roussy a accueilli pour la première fois de son histoire des patients sans cancer

À Villejuif, le centre de lutte contre le cancer s'est profondément réorganisé pour faire face au Covid-19 et venir en appui des autres établissements franciliens. Une première historique tout en sécurisant en parallèle les soins anticancéreux."Pour la première fois de son histoire", l'Institut Gustave-Roussy a accueilli des malades sans pathologie cancéreuse notamment dans son service de réanimation. Le centre de lutte contre le cancer (CLCC) de Villejuif (Val-de-Marne) s'est lui aussi pleinement mobilisé ces dernières semaines face au Covid-19, consacrant d'ailleurs toujours en cette mi-avril près de 90 lits à la prise en charge de patients atteints de coronavirus "avec cancer mais aussi parfois sans cancer", relate l'établissement sud-francilien dans un communiqué.

Une cohabitation par l'isolement

Ainsi, chaque prise en charge a été réévaluée au sein de chaque comité, patient par patient, pour proposer le cas échant tout "en limitant au maximum toute perte de chance" des alternatives par des traitements à domicile, l'espacement des séances de traitement, le report d'une chirurgie, etc. Les téléconsultations et le déploiement de l'application Capri-Covid ont également permis de "minimiser les venues sur site tout en maintenant le lien et la surveillance [...] à distance". Et surtout, cette réorganisation a servi par anticipation à "démultiplier les capacités d'accueil en soins critiques". Précisément, des lits supplémentaires ont été armés de respirateurs du bloc opératoire pour atteindre un total de 28 lits pour une capacité initiale de 10 lits.


Si bien que lorsque la vague épidémique a déferlé sur l'Île-de-France, Gustave-Roussy était prêt à accueillir des patients supplémentaires. Par ailleurs, les ailes d'hospitalisation ont été transformées et sécurisées, afin d'isoler et regrouper les patients atteints de cancer et positifs au Covid-19 dans des unités dédiées. À ce jour, "la moitié des places de réanimation sont occupées par des malades Covid-19 sans cancer", en sachant que l'établissement a globalement pris en charge plus de 152 patients atteints du coronavirus, dont 22 en réanimation. Les lits restants en réanimation sont quant à eux isolés pour les patients atteints de cancer mais non infectés.

Les clés d'une continuité des soins

Cette adaptation dans le contexte épidémique actuel a d'ailleurs fait l'objet d'une publication le 16 avril dans la revue scientifique Nature Medicine (à télécharger ci-dessous). Outre Gustave-Roussy, les six autres grands centres européens de lutte contre le cancer regroupés au sein du réseau Cancer Core Europe* y exposent les mesures mises en place pour contenir la propagation du virus et protéger les patients atteints de cancer, ainsi que les modalités de poursuite des traitements oncologiques (lire notre article). "Face à cette situation inédite, nous ne pouvons plus uniquement nous appuyer sur les connaissances cliniques validées et acquises au fil des années de recherche, tout est bouleversé", explique en effet le Pr Jean-Charles Soria, directeur général de l'institut sud-francilien, dont les propos sont repris dans le communiqué.

Les leviers d'une bonne continuité des soins contre le cancer :

  • adapter la clinique et les visites "dans la mesure du possible" et favoriser les téléconsultations ;
  • ajuster les thérapeutiques et réviser les protocoles de traitement ; reporter si possible les chirurgies et proposer le cas échéant des alternatives en radiothérapie et/ou traitements médicaux ; initier "sans attendre les prises en charge urgentes ; maintenir l'accueil des patients nouvellement diagnostiqués ;
  • maintenir une communication avec les patients ainsi que les soins psychosociaux "en étant toujours disponibles" ;
  • préserver les ressources en personnels qualifiés en faisant en sorte de disposer d'une "capacité à [les] tester rapidement et efficacement" contre le Covid-19 ;
  • et enfin développer des échanges et collaborations avec d'autres établissements "pour s'adapter au plus vite aux connaissances qui émergent".

Thomas Quéguiner

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