Gestion des risques
Le Haut Conseil de la santé publique ne recommande pas le recyclage des masques
Face à la pénurie de masques FFP2 et chirurgicaux, la piste du recyclage est investiguée par les autorités sanitaires. Le Haut Conseil de la santé publique se positionne contre mais invite néanmoins à poursuivre les études.À la demande de la Direction générale de la santé (DGS), le Haut Conseil de la santé publique (HCSP) délivre son avis sur les risques liés à la réutilisation des masques à usage unique. Les masques chirurgicaux ou FFP2 en milieu de soins comme en établissement médico-social sont visés par ce texte. L'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) a, elle aussi, été saisie du sujet sous l'angle de la pertinence et de la faisabilité dans les conditions réelles d'utilisation du retraitement des masques.
L'ANSM a émis un avis défavorable, sur lequel s'appuie le HCSP. Ce dernier se positionne également en défaveur d'un recyclage de masques dans le contexte de la pandémie de la maladie Covid-19. Il recommande ainsi "de ne pas entreprendre des démarches de recyclages des masques chirurgicaux et de protection respiratoire de type FFP pendant cette pandémie Covid-19 dans le secteur sanitaire et médico-social, du fait de la diminution de la tension en approvisionnement et de l’absence de procédé complet de stérilisation validé à ce jour".
Pour le HCSP, le recyclage des masques chirurgicaux est possible, de manière générale, mais sur la base de conditions strictes, à savoir un agrément temporaire, un cahier des charges tenant compte des caractéristiques de chaque masque et une validation par une agence nationale. La diffusion d'une lettre d'information d'évaluation du bénéfice/risque est également une condition sine qua non.
Tout d'abord, la collecte et la manipulation des masques à la lingerie présentent de nombreux risques de contamination de l'environnement et des professionnels. La phase de vérification de l'intégrité des masques, avant passage en lingerie, est également à risque de contamination pour le personnel. "Sans cette vérification visuelle et indispensable, le personnel soignant pourrait porter des masques altérés et ne répondant plus aux performances de filtration attendue", souligne le HCSP.
Le nettoyage en lui-même est susceptible de dégrader les masques, notamment leur efficacité filtrante. Le HCSP note des résultats qui "semblent encourageants" sur le lavage des masques chirurgicaux. En revanche, le lavage de masques FFP2 conduit systématiquement à une perte d'efficacité, alors qu'ils sont recommandés pour les actes les plus à risque de contamination. Il émet également des réserves sur la réduction du risque microbiologique (virus et bactérie) avec la présence de résidus. Enfin, l'accent est mis sur le risque de non-acceptabilité par le personnel, notamment face à une maladie infectieuse. "La décision d’utiliser un tel masque (et de vérifier son intégrité au dernier moment avant utilisation) par rapport à l’utilisation d’un masque neuf peut être délicate, avec la crainte de ne pas être protégé", note-t-il.
L'ANSM a émis un avis défavorable, sur lequel s'appuie le HCSP. Ce dernier se positionne également en défaveur d'un recyclage de masques dans le contexte de la pandémie de la maladie Covid-19. Il recommande ainsi "de ne pas entreprendre des démarches de recyclages des masques chirurgicaux et de protection respiratoire de type FFP pendant cette pandémie Covid-19 dans le secteur sanitaire et médico-social, du fait de la diminution de la tension en approvisionnement et de l’absence de procédé complet de stérilisation validé à ce jour".
Pour le HCSP, le recyclage des masques chirurgicaux est possible, de manière générale, mais sur la base de conditions strictes, à savoir un agrément temporaire, un cahier des charges tenant compte des caractéristiques de chaque masque et une validation par une agence nationale. La diffusion d'une lettre d'information d'évaluation du bénéfice/risque est également une condition sine qua non.
Des risques soulevés
La mise en place d'une telle organisation nécessite également de poursuivre les études déjà engagées en France sur la réutilisation des masques. Les matériaux, les traitements, le risque de contamination des professionnels, la traçabilité individuelle et collective des équipements, l'acceptabilité du port de masques recyclés ou encore le ratio coût/bénéfice sont autant de thématiques de recherche qui méritent d'être approfondies pour le haut conseil. Ce dernier identifie en effet un panorama de risques sur la réutilisation des masques à usage unique.Tout d'abord, la collecte et la manipulation des masques à la lingerie présentent de nombreux risques de contamination de l'environnement et des professionnels. La phase de vérification de l'intégrité des masques, avant passage en lingerie, est également à risque de contamination pour le personnel. "Sans cette vérification visuelle et indispensable, le personnel soignant pourrait porter des masques altérés et ne répondant plus aux performances de filtration attendue", souligne le HCSP.
Le nettoyage en lui-même est susceptible de dégrader les masques, notamment leur efficacité filtrante. Le HCSP note des résultats qui "semblent encourageants" sur le lavage des masques chirurgicaux. En revanche, le lavage de masques FFP2 conduit systématiquement à une perte d'efficacité, alors qu'ils sont recommandés pour les actes les plus à risque de contamination. Il émet également des réserves sur la réduction du risque microbiologique (virus et bactérie) avec la présence de résidus. Enfin, l'accent est mis sur le risque de non-acceptabilité par le personnel, notamment face à une maladie infectieuse. "La décision d’utiliser un tel masque (et de vérifier son intégrité au dernier moment avant utilisation) par rapport à l’utilisation d’un masque neuf peut être délicate, avec la crainte de ne pas être protégé", note-t-il.