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L'Académie de médecine pointe les dérives de la recherche clinique contre le Covid-19
Entre le manque de sciences et les effets d'annonce, l'Académie de médecine regrette le fait que la recherche de traitements contre le Covid-19 se soit fourvoyée et appelle à la prudence et à la solidité des travaux.Attendues le 14 mai, les premières conclusions de l'essai européen Discovery, qui concentre plusieurs bras de traitements contre la maladie Covid-19, sont finalement repoussées. La raison évoquée est le nombre trop faible de patients inclus, environ 750. Hormis un patient luxembourgeois, l'ensemble des volontaires de cet essai sont français, alors qu'il a vocation à réunir 3 200 malades en Europe. Si les annonces sur Discovery sont reportées, des essais préliminaires ont déjà fait part de leurs résultats liminaires tambour battant. Outre l'hydroxychloroquine, un essai sur le tocilizumab a ainsi fait l'objet d'un communiqué publié sans joindre l'étude complète. Les chercheurs s'étaient "sentis obligés d'un point de vue éthique" de diffuser les données complètes. Une initiative qui a suscité la controverse au sein de l'Assistance publique-hôpitaux de Paris (lire notre article).
"La vérité scientifique ne se décrète pas à l’applaudimètre. Elle n’émerge pas du discours politique ni des pétitions ni des réseaux sociaux. En science, ce n’est ni le poids majoritaire ni l’argument d’autorité qui font loi", pointe de son côté l'Académie nationale de médecine dans un communiqué. Elle regrette les dérives de la recherche de traitements médicamenteux actifs contre le Covid-19. "Trop de précipitation dans la communication, trop d’annonces prématurées, trop de discordes entre les équipes, trop de pressions de toutes sortes mais pas assez de science", estime-t-elle.
L'Académie de médecine regrette aussi la dispersion des recherches qui "réduit la puissance statistique des résultats" pour démontrer l'efficacité d'un traitement ou écarter les effets indésirables. À son sens, la compétition entre les équipes "ne saurait justifier l’utilisation de méthodes inappropriées, d’études bâclées ni d’une communication avide d’exclusivités". Elle appelle ainsi à une communication prudente de la part des chercheurs et à s'appuyer sur des essais rigoureux et éthiquement irréprochables.
"La vérité scientifique ne se décrète pas à l’applaudimètre. Elle n’émerge pas du discours politique ni des pétitions ni des réseaux sociaux. En science, ce n’est ni le poids majoritaire ni l’argument d’autorité qui font loi", pointe de son côté l'Académie nationale de médecine dans un communiqué. Elle regrette les dérives de la recherche de traitements médicamenteux actifs contre le Covid-19. "Trop de précipitation dans la communication, trop d’annonces prématurées, trop de discordes entre les équipes, trop de pressions de toutes sortes mais pas assez de science", estime-t-elle.
L'Académie de médecine regrette aussi la dispersion des recherches qui "réduit la puissance statistique des résultats" pour démontrer l'efficacité d'un traitement ou écarter les effets indésirables. À son sens, la compétition entre les équipes "ne saurait justifier l’utilisation de méthodes inappropriées, d’études bâclées ni d’une communication avide d’exclusivités". Elle appelle ainsi à une communication prudente de la part des chercheurs et à s'appuyer sur des essais rigoureux et éthiquement irréprochables.