Le baromètre Développement durable 2014 enregistre une participation en hausse de 38%
Premier
constat de l'édition 2014 du Baromètre Développement durable (DD)
: la hausse significative avec 646 réponses de la participation
(+38%). À ce titre, les Ehpad, avec 64 établissements, ont pris une
plus grande part, même si le secteur sanitaire reste à 80 % le
principal répondant. Les établissements de taille moyenne (entre
100 et 250 lits) se sont plus mobilisés tandis que 43 % des
réponses du secteur social et médico-social proviennent des
établissements de plus de 100 lits. Côté CHU, est-il indiqué dans
les résultats de ce baromètre présentés ce 21 mai sur les Salons
de la santé et de l'autonomie, la mobilisation reste la même avec
28 répondants sur les 32.
Une place accrue du DD dans l'organisation
Le DD est devenu désormais un "élément incontournable dans la stratégie des établissements". Ainsi, 98 % indiquent le prendre en compte, 70 % en tiennent compte dans les activités de soins ou la prise en charge des patients et 95 % le perçoivent comme un atout pour la certification ou encore l'évaluation externe. Dans ce cadre, cette démarche est dans 88 % des cas intégrée dans les projets stratégiques et dans 85 % des cas au projet d'établissement. De plus, est-il précisé, le DD est considéré non comme un engagement mais plus comme une démarche volontaire et collective. Il n'est donc pas "déclaratif" mais s'intègre bien dans des projets ou programmes internes dans 95 % des cas avec une concentration à 63 % sur des sujets techniques. Les politiques DD conduites dans dans une optique de performance poursuivent essentiellement l'amélioration du fonctionnement et des pratiques. Dans ce cadre, les outils de diagnostics sont privilégiés - 57 % d'audit énergétique dans les CHU par exemple - "même s'il reste des marges de progression", est-il précisé. Pour autant, 80 % des répondants déclarent avoir mis en place des indicateurs de suivi de ces politiques et 67 % ont une personne dédiée à ces questions (46 % en Ehpad).
Plus d'importance du volet social
Si la notion de responsabilité sociétale des entreprises (RSE) et sa réglementation restent peu connues (68 % ne sont pas familiers de cette notion), le volet social et politique des ressources humaines (RH) de la démarche DD tend à prendre une place plus importante. Le baromètre s'est donc penché cette année sur ces nouvelles questions pour mieux connaître les pratiques des établissements. Dans les domaines de la santé et de la sécurité au travail, dans lesquels tous les répondants sont engagés, les actions les plus fréquemment menées sont à 21 % l'établissement d'un document unique des risques professionnels, à 19,5 % la prévention des risques professionnels et à 16,5 % les troubles musculo-squelettiques (TMS).
Sur ces deux derniers sujets, les établissements du secteur médico-social sont particulièrement investis. En ce qui concerne la politique des RH, des actions en faveur de l'emploi des personnes handicapées sont menées dans 27 % des cas, tandis que pour l'amélioration des conditions de travail le dialogue social est dans 30 % des cas privilégié. De plus, indiquent les résultats du baromètre, 80 % des établissements encouragent la participation du personnel à la politique de DD. Ainsi, si priorité est donné au DD que dans 20 % des plans de formation, 80 % du personnel sont formés aux bonnes pratiques en matière de geste ou de posture et 53 % sur les questions liées à la gestion des déchets.
Achats, consommation d'énergie, transports... : tous mobilisés sur le DD
86 % des établissements ont déclaré avoir intégré des critères DD dans leurs marchés et 31 % former leurs acheteurs aux achats responsables. Ces achats responsables concernent avant tout les produits d'entretien (14%), les fournitures de bureau (12%), l'alimentation (11%) ou encore les constructions ou rénovation de bâtiment (11%). Dans ce cadre, 62 % ont aussi déclaré être prêts à payer plus cher un produit répondant à leurs critères sociaux et environnementaux. Ils estiment que le développement des groupements d'achats représente une "opportunité pour les politiques d'achats responsables" moyennant un effort de pédagogie de la part des centrales.
Désormais, les chantiers de construction ou de rénovation sont dans 90 % des cas envisagés dans une perspective de développement durable. Priorité est alors donnée à la performance énergétique (24,2%) et au confort de vie et d'usage (22,3%). Les consommations relatives à l'énergie mais aussi à l'eau sont clairement identifiées comme source d'économie. Ainsi, 82 % des établissements les suivent et 66 % mettent en place des actions de réduction.
Dans ce domaine, est-il souligné dans les résultats, le recours aux énergies renouvelables ne concerne que 29 % des établissements, soit un résultat "en forte baisse" par rapport à 2013 où ils étaient 42 %. Les systèmes d'information (SI) sont aussi concernés par le DD avec une progression de la dématérialisation des procédures (83%). Côté transport, il s'agit d'une problématique qui a été identifiée comme porteuse dans la réduction des gaz à effet de serre (GES), même si 36% affirment n'avoir fait "aucune incitation particulière" en direction du personnel. De leur côté, les trois-quarts des CHU ont instauré un Plan de déplacement entreprise (PDE). Les résultats du baromètre mettent en lumière le fait que certains domaines sont encore "peu suffisamment investis". Néanmoins, l'évolution vers un fonctionnement plus durable est depuis quelques années "bien en route".