Éthique
Fin de vie et pertes de capacités cognitives interrogent les établissements du Grand-Est
Les cellules Covid-19 de l'espace régional d'éthique du Grand-Est sont saisies par des CH, des Ehpad et d'autres établissements médico-sociaux sur de nombreux sujets. Certains méritent une réponse et un débat national selon l'espace régional.Pour faire face aux enjeux éthiques liés à l'épidémie de Covid-19, l'espace régional d'éthique du Grand-Est (Erege) a mis en place trois cellules, qui correspondent aux anciennes régions Alsace, Champagne-Ardenne et Lorraine. "Nous voulions être proches du terrain et réactifs aux sollicitations", explique Michel Hasselmann, professeur d'université-praticien hospitalier de réanimation médicale et directeur du site d'appui alsacien de l'Erege. Dans chaque cellule, un vivier pluridisciplinaire d'une quinzaine de professionnels qualifiés a été constitué pour permettre des réponses a minima en binôme, sauf exception ciblée. Des réunions quotidiennes se tiennent également entre les directions des trois sites.
Au cours des semaines écoulées, la moitié des saisines provient des directions d'Ehpad. Les professionnels médicaux et paramédicaux des CH et des structures d'accueil de personnes en situation de handicap ont également sollicité les cellules. Les plus gros établissements de santé, comme les CHU, disposent pour leur part de leur propre cellule interne d'éthique. En premier lieu, l'Erege a reçu de nombreuses interrogations sur le confinement et la perte de capacités cognitives des patients et des résidents, rapporte Hélène Gebel, la coordinatrice de l'espace éthique.
"Nous avons aussi eu beaucoup de sollicitations sur la fin de vie, notamment la question des corps", poursuit-elle. Elle rapporte que les soignants comme l'ensemble des espaces régionaux d'éthique (Erer) ont été "assez choqués" par la réglementation sur la présentation. La Conférence nationale des Erer (Cnerer) a ainsi fait remonter ces interrogations au Comité consultatif national d'éthique (CCNE), qui a fait part d'une position sur ce sujet, et le ministère chargé de la Santé. Une nouvelle réglementation est ainsi attendue.
La coordination de la Cnerer se réunit ce 30 avril avec l'objectif de faire remonter une nouvelle question éthique autour des visites en Ehpad. Elles sont limitées à une par mois pour chaque personne et avec une personne de l'Ehpad, ce qui restreint l'intimité (lire notre article). Sur la question de l'accès aux services de réanimation, Michel Hasselmann appelle à la tenue d'un débat sociétal. Il s'agit selon lui d'un sujet pour lequel la conclusion n'est pas réservée aux médecins mais à la société. Il insiste ainsi sur les notions de justice distributive et d'obstination déraisonnable.
Au cours des semaines écoulées, la moitié des saisines provient des directions d'Ehpad. Les professionnels médicaux et paramédicaux des CH et des structures d'accueil de personnes en situation de handicap ont également sollicité les cellules. Les plus gros établissements de santé, comme les CHU, disposent pour leur part de leur propre cellule interne d'éthique. En premier lieu, l'Erege a reçu de nombreuses interrogations sur le confinement et la perte de capacités cognitives des patients et des résidents, rapporte Hélène Gebel, la coordinatrice de l'espace éthique.
"Nous avons aussi eu beaucoup de sollicitations sur la fin de vie, notamment la question des corps", poursuit-elle. Elle rapporte que les soignants comme l'ensemble des espaces régionaux d'éthique (Erer) ont été "assez choqués" par la réglementation sur la présentation. La Conférence nationale des Erer (Cnerer) a ainsi fait remonter ces interrogations au Comité consultatif national d'éthique (CCNE), qui a fait part d'une position sur ce sujet, et le ministère chargé de la Santé. Une nouvelle réglementation est ainsi attendue.
Interrogation sur le cadre des visites en Ehpad
Les cellules éthiques ont également été sollicitées sur d'autres sujets comme le refus de se soumettre à un test, la fermeture à clé d'une chambre d'un patient en psychiatrie pour éviter des contaminations ou encore sur l'accès des personnes âgées aux services de réanimation, liste Michel Hasselmann. D'autres interrogations nécessitent une réponse nationale, transmise au CCNE et à la DGOS. "C'est le cas de notre première saisine dans laquelle une directrice d'une structure pour jeunes en difficulté s'inquiétait du déficit de personnel et des retours à domicile dans un cadre difficile", avance Hélène Gebel.La coordination de la Cnerer se réunit ce 30 avril avec l'objectif de faire remonter une nouvelle question éthique autour des visites en Ehpad. Elles sont limitées à une par mois pour chaque personne et avec une personne de l'Ehpad, ce qui restreint l'intimité (lire notre article). Sur la question de l'accès aux services de réanimation, Michel Hasselmann appelle à la tenue d'un débat sociétal. Il s'agit selon lui d'un sujet pour lequel la conclusion n'est pas réservée aux médecins mais à la société. Il insiste ainsi sur les notions de justice distributive et d'obstination déraisonnable.