Société
Au moins 717 Ehpad sont identifiés en "situation critique" face aux multiples décès Covid
D'après les données détaillées par la DGCS, 47% des Ehpad français enregistraient au moins un décès lié au Covid-19 au 27 avril dernier. La Fnaqpa, qui relativise les chiffres, craint une surmortalité de l'ordre de 50% d'ici la sortie de crise.Selon les données de Santé publique France, au 6 mai, 12 958 résidents d'établissements sociaux et médico-sociaux sont décédés du Covid-19, dont 9 572 au sein de leur lieu de résidence et 3 386 à l'hôpital. Soit 50% du nombre total de décès liés au virus Sars-Cov-2. D'après les premiers éléments transmis par la Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques (Drees) à la Direction générale de la cohésion sociale (DGCS), au 27 avril, 11 437 morts ont ainsi eu lieu sur le seul secteur Ehpad. Selon la Fnaqpa, 99% de ces décès relèvent spécifiquement du secteur pour personnes âgées et 98% des Ehpad.
Dans sa note du 30 avril, la DGCS signale qu'au minimum 47% du parc national des Ehpad comptabilise au moins un cas de Covid-19 au sein des résidents et tout autant est touché par au moins un décès de Covid-19, avec une forte prévalence sur l'Île-de-France.
Sur le territoire francilien, premier touché par le virus avec 40% des décès et des hospitalisations au général, 91% des Ehpad sont concernés par des décès de Covid-19. Les établissements de la région comptent ainsi 5 078 décès, soit 44% du total de décès sur le secteur. Suivent les régions Grand-Est (61% des Ehpad ont signalé au moins un décès de résident), Hauts-de-France (54%), Bourgogne-Franche-Comté (53%), Centre-Val-de-Loire (51%), Auvergne-Rhône-Alpes (50%) et Provence-Alpes-Côte d'Azur (44%).
717 Ehpad sont par ailleurs identifiés par la DGCS comme étant en "situation critique". C'est-à-dire qu'ils enregistrent au moins cinq décès de pensionnaires. Ces établissements en situation critique représentent 5,5% des Ehpad hors Île-de-France. Sur la région francilienne, le taux grimpe de manière alarmante : 52% des Ehpad (365) figurent sur la liste des structures critiques.
"Indépendamment de toute pandémie, la France déplore environ 600 000 décès chaque année, 25% ont lieu dans nos établissements d'accueil", rappelle la fédération. Et de poursuivre : ces 150 000 décès annuels constituent 25% des résidents. "Rien de surprenant à cela lorsque l'on accueille une population de 87 ans de moyenne d'âge en perte d'autonomie et que 84% des décès concernent les plus de 65 ans", estime-t-elle encore.
D'après les données de l'application de Santé publique France Géodes, l'excès de mortalité standardisé chez les plus de 65 ans entre le 30 mars et le 5 avril — au plus fort de la crise — était qualifié de "très élevé" en régions Auvergne-Rhône-Alpes, Bourgogne-Franche-Comté et Hauts-de-France et d'"exceptionnel" en Île-de-France et dans le Grand Est. Soit un niveau de décès de 7 à 12 fois supérieur au nombre de décès attendus.
La Fnadepa évoque quant à elle une surmortalité de 12% au mois de mars dans les Ehpad par rapport à 2019, pour un total de 7 000 décès. Des données à relativiser en attendant une analyse plus fine de la situation, juge-t-elle encore, alors que ces chiffres sont similaires à la mortalité observée en mars 2018. Reste que le pire est à venir. "On craint une surmortalité de l'ordre de 50% sur l'ensemble de la crise", s'inquiète la Fnaqpa.
Dans sa note du 30 avril, la DGCS signale qu'au minimum 47% du parc national des Ehpad comptabilise au moins un cas de Covid-19 au sein des résidents et tout autant est touché par au moins un décès de Covid-19, avec une forte prévalence sur l'Île-de-France.
Sur le territoire francilien, premier touché par le virus avec 40% des décès et des hospitalisations au général, 91% des Ehpad sont concernés par des décès de Covid-19. Les établissements de la région comptent ainsi 5 078 décès, soit 44% du total de décès sur le secteur. Suivent les régions Grand-Est (61% des Ehpad ont signalé au moins un décès de résident), Hauts-de-France (54%), Bourgogne-Franche-Comté (53%), Centre-Val-de-Loire (51%), Auvergne-Rhône-Alpes (50%) et Provence-Alpes-Côte d'Azur (44%).
717 Ehpad sont par ailleurs identifiés par la DGCS comme étant en "situation critique". C'est-à-dire qu'ils enregistrent au moins cinq décès de pensionnaires. Ces établissements en situation critique représentent 5,5% des Ehpad hors Île-de-France. Sur la région francilienne, le taux grimpe de manière alarmante : 52% des Ehpad (365) figurent sur la liste des structures critiques.
Une communication "carrément traumatisante"
Si les chiffres peuvent faire frémir, ces derniers ne devraient pas pour autant étonner, pour la Fnaqpa. Dans une note d'analyse du 5 mai, publiée ce 6 mai, la fédération s'alarme de voir s'ajouter à la communication grand public quotidienne sur la pandémie de Covid-19 "démoralisante et inquiétante" une approche "carrément traumatisante" pour les résidents, les familles et les professionnels d'Ehpad quant à la question des décès en établissement. Face au "décompte morbide" relayé quasi quotidiennement par la Direction générale de la santé, la fédération rappelle chiffres à l'appui que la France "n'est pas un cas isolé" ni "un pays qui aurait abandonné ses vieux dans des établissements indignes"."Indépendamment de toute pandémie, la France déplore environ 600 000 décès chaque année, 25% ont lieu dans nos établissements d'accueil", rappelle la fédération. Et de poursuivre : ces 150 000 décès annuels constituent 25% des résidents. "Rien de surprenant à cela lorsque l'on accueille une population de 87 ans de moyenne d'âge en perte d'autonomie et que 84% des décès concernent les plus de 65 ans", estime-t-elle encore.
D'après les données de l'application de Santé publique France Géodes, l'excès de mortalité standardisé chez les plus de 65 ans entre le 30 mars et le 5 avril — au plus fort de la crise — était qualifié de "très élevé" en régions Auvergne-Rhône-Alpes, Bourgogne-Franche-Comté et Hauts-de-France et d'"exceptionnel" en Île-de-France et dans le Grand Est. Soit un niveau de décès de 7 à 12 fois supérieur au nombre de décès attendus.
La Fnadepa évoque quant à elle une surmortalité de 12% au mois de mars dans les Ehpad par rapport à 2019, pour un total de 7 000 décès. Des données à relativiser en attendant une analyse plus fine de la situation, juge-t-elle encore, alors que ces chiffres sont similaires à la mortalité observée en mars 2018. Reste que le pire est à venir. "On craint une surmortalité de l'ordre de 50% sur l'ensemble de la crise", s'inquiète la Fnaqpa.