Canceroscope
L'activité en cancérologie a augmenté de plus d'un tiers depuis 2014
En huit ans, les prises en charge en cancérologie ont évolué. Hospimedia s'est appuyé sur la statistique nationale des établissements de santé pour décrire les mutations du secteur en 2014, 2019 et 2022. Pour ce premier volet, tour d'horizon à l'hôpital et à domicile : séjours et journées, répartition par secteur, développement de l'HAD…Le nombre de nouveaux cas de cancers a doublé en France depuis 1990. En parallèle de cette évolution, le paysage de l'offre de soins en cancérologie se transforme. Dans sa série Canceroscope, Hospimedia analyse la statistique nationale des établissements de santé (SAE) pour rendre compte de ces changements au fil des années 2014, 2019 et 2022. Cinq volets seront dédiés aux différents domaines de prise en charge ou à un focus territorial : activité globale de médecine, chimiothérapie, radiothérapie, unités dédiées et outre-mer.
Cette chute drastique est à mettre en parallèle avec un raccourcissement des durées de séjour. Une augmentation de près de 48% des séjours de 0 jour apparaît en effet entre 2014 et 2022. Par ailleurs, un séjour comptait en moyenne près de 3 journées en 2014, contre 1,4 journée en 2019 et 1,1 journée en 2022. Du côté de l'hospitalisation à domicile, les chiffres sont moins impressionnants concernant les séjours. Cependant, à l'inverse du MCO, le nombre de journées a presque doublé entre 2019 et 2022 avec une hausse de 91%.
L'activité des centres de lutte contre le cancer (CLCC) a évolué quant à elle de façon moins importante avec +12,7% entre 2014 et 2019 puis une régression de -4% entre 2019 et 2022 concernant les séjours. Cependant, la baisse du nombre de journées est la plus marquée pour ce secteur, avec une diminution de 79% sur huit ans. Le privé non lucratif ne représente quant à lui que 6% des séjours MCO en 2014 et 7,8% en 2022. Il se distingue cependant sur l'HAD puisque ces établissements assurent plus de la moitié des séjours en 2022.
Du côté de l'activité en cancérologie à domicile cette fois, la Fondation santé service en Île-de-France et l'HAD de l'Assistance publique-hôpitaux de Paris étaient précurseures en 2019 aux côtés du CLCC Léon-Bérard à Lyon (Rhône). Trois ans plus tard, l'activité de la Fondation santé service a augmenté d'un tiers. D'autres établissements s'impliquent davantage dans ces prises en charge, notamment à l'ouest et au sud-est de la France. Le privé non lucratif réalise toujours le plus grand nombre de prises en charge avec 45 établissements en 2022, tandis que les établissements publics développent progressivement cette activité dans 61 établissements cette année-là.
Une chute du nombre de journées
Dans ce premier volet, l'augmentation de l'incidence transparaît dans l'analyse de l'activité de traitement du cancer. Selon les données de l'Assurance maladie, les effectifs de patients étaient de près de 3,4 millions en 2022, contre 3 millions en 2015 — soit une hausse de 11,81%. Le nombre de séjours a donc naturellement augmenté, activités MCO et HAD confondues : il s'élève à près de 6 millions en 2014 et atteint 8,2 millions en 2022, soit 36,6% de hausse. L'évolution la plus marquante entre 2014 et 2019 est celle du nombre de journées qui passe de près de 9,4 millions à 4,4 millions. Cette diminution se poursuit pour atteindre 4,1 millions en 2022, soit une baisse de 55% de l'activité en huit ans.Cette chute drastique est à mettre en parallèle avec un raccourcissement des durées de séjour. Une augmentation de près de 48% des séjours de 0 jour apparaît en effet entre 2014 et 2022. Par ailleurs, un séjour comptait en moyenne près de 3 journées en 2014, contre 1,4 journée en 2019 et 1,1 journée en 2022. Du côté de l'hospitalisation à domicile, les chiffres sont moins impressionnants concernant les séjours. Cependant, à l'inverse du MCO, le nombre de journées a presque doublé entre 2019 et 2022 avec une hausse de 91%.
Un millier d'établissements impliqués dans les prises en charge MCO
Le nombre d'établissements réalisant des prises en charge en cancérologie a légèrement baissé depuis 2014, passant de 1 001 à 924 en 2022 pour le MCO. Le nombre d'établissements prenant en charge des patients en HAD a quant à lui augmenté. En l'absence de données pour 2014, il ressort que 118 établissements ont réalisé des séjours en HAD en 2019 contre 141 en 2022. Parmi les types d'établissements, le secteur du privé non lucratif comme les CHU et CHR perdent une trentaine d'établissements en huit ans pour les prises en charge en MCO mais sont plus nombreux en 2022 à s'impliquer dans les prises en charge en HAD.Les établissements privés en tête sur le MCO et l'HAD
Le champ privé commercial réalise une grande partie de l'activité en cancérologie. En 2014, près d'un tiers des séjours était assuré par ce secteur. Cette proportion baisse légèrement en 2022, où il réalise plus de 3 millions de séjours sur 8,2 millions au total. Entre 2014 et 2022, la progression de son activité est la plus importante en comparaison des autres secteurs avec +63%. Concernant les séjours, les hôpitaux publics et les CHU arrivent en deuxième et troisième positions, avec une progression respective de 27% et 30% en huit ans.L'activité des centres de lutte contre le cancer (CLCC) a évolué quant à elle de façon moins importante avec +12,7% entre 2014 et 2019 puis une régression de -4% entre 2019 et 2022 concernant les séjours. Cependant, la baisse du nombre de journées est la plus marquée pour ce secteur, avec une diminution de 79% sur huit ans. Le privé non lucratif ne représente quant à lui que 6% des séjours MCO en 2014 et 7,8% en 2022. Il se distingue cependant sur l'HAD puisque ces établissements assurent plus de la moitié des séjours en 2022.
Une activité MCO en hausse sur tout le territoire
Dans le détail, le secteur privé commercial couvre une grande partie du territoire pour les prises en charge en MCO, avec plus de 400 établissements. Comme les 300 établissements publics, ces structures complètent l'offre des CHU et CLCC éloignés de certains territoires comme le Cher, la Nièvre, la Corrèze ou les Pyrénées-Atlantiques. Concernant le privé non lucratif, peu d'établissements assurent des prises en charge en MCO. Certains affichent une forte progression des séjours MCO sur la période 2014-2022, comme le Centre de radiothérapie de Seine-et-Marne à Melun et l'Institut de cancérologie Strasbourg-Europe (Collectivité européenne d'Alsace). La progression de l'activité est plus uniforme dans le secteur public et les CHU, avec toutefois une activité presque triplée pour le CHU de Nîmes (Gard).Du côté de l'activité en cancérologie à domicile cette fois, la Fondation santé service en Île-de-France et l'HAD de l'Assistance publique-hôpitaux de Paris étaient précurseures en 2019 aux côtés du CLCC Léon-Bérard à Lyon (Rhône). Trois ans plus tard, l'activité de la Fondation santé service a augmenté d'un tiers. D'autres établissements s'impliquent davantage dans ces prises en charge, notamment à l'ouest et au sud-est de la France. Le privé non lucratif réalise toujours le plus grand nombre de prises en charge avec 45 établissements en 2022, tandis que les établissements publics développent progressivement cette activité dans 61 établissements cette année-là.
Retrouvez tous les volets de Canceroscope :
- l'activité en cancérologie a augmenté de plus d'un tiers depuis 2014 ;
- les chimiothérapies continuent à être administrées en majorité dans le secteur public ;
- l'offre dédiée de pédiatrie et de chirurgie du cancer est l'apanage des grands centres ;
- le secteur privé reste positionné comme premier acteur de la radiothérapie ;
- les CHU ont une place prépondérante dans l'activité de traitement du cancer en outre-mer.